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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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cadavre de son fils.
    Cependant le combat continuait, sans le moindre ralentissement de part ni d’autre, sans aucun avantage décidé. Enfin, toutefois, le destin parut disposé à intervenir. Le chevalier de Fleming, poussant en avant avec furie et amené par hasard presque à côté de lady Marguerite de Hautlieu, manqua son coq, et le pied lui glissant dans le sang de la jeune victime, Dickson, il tomba devant son adversaire, et fut sur le point de se trouver à sa merci, lorsque Marguerite de Hautlieu, qui avait hérité de l’ame d’un guerrier ; et qui en outre n’était pas moins vigoureuse qu’intrépide, voyant une hache d’une médiocre grandeur à terre où l’avait laissée tomber l’infortuné fils de Dickson, elle la ramassa aussitôt, en arma sa main, et intercepta ou abattit l’épée de sir Aymer de Valence, qui, autrement, serait demeuré maître du terrain à cet instant décisif. Fleming songeait trop à s’occuper d’un secours si inattendu, pour s’arrêter à rechercher la manière dont le secours lui était prêté ; il regagna aussitôt l’avantage qu’il avait perdu, et réussit dans la suite du combat à donner le croc en jambe à son antagoniste qui tomba sur le pavé, tandis que la voix de son vainqueur, s’il méritait réellement ce nom, faisait retentir dans l’église ces fatales paroles : « Rends-toi, Aymer de Valence !… Rescousse ou non rescousse !… Rends-toi !… rends-toi ! ajouta-t-il, en lui mettant une épée sous la gorge, non pas à moi, mais à cette noble dame, rescousse ou non rescousse !
    Ce fut avec un serrement de cœur que le chevalier anglais s’aperçut qu’il avait totalement perdu une occasion si favorable d’acquérir de la renommée, et il fut obligé de se résigner à son sort, ou d’être tué sur place. Il y avait seulement une consolation, et c’était que jamais combat n’avait été soutenu avec plus d’honneur, puisque la victoire avait été aussi bien décidée par le hasard que par le courage.
    L’issue du long et terrible combat entre Douglas et de Walton ne resta plus long-temps incertaine : à vrai dire, le nombre des victoires remportées en combat singulier par Douglas dans ces guerres était si grand, qu’on pouvait douter s’il n’était pas en force et en adresse supérieur, comme chevalier, à Bruce lui-même ; et il était du moins regardé presque comme son égal dans l’art de la guerre.
    Il arriva cependant qu’après trois quarts d’heure d’une lutte acharnée, Douglas et de Walton, dont les nerfs n’étaient pas absolument de fer, commencèrent à laisser apercevoir par quelques signes que leurs corps d’humains se ressentaient de leurs terribles efforts. Les coups commencèrent à être portés plus lentement et furent parés avec moins de promptitude. Douglas, voyant que le combat touchait à sa fin, fit généreusement signe à son antagoniste d’arrêter un moment.
    « Brave de Walton, dit-il, il n’y a point de querelle à mort entre nous, et vous devez reconnaître que, dans cette passe d’armes, Douglas, bien qu’il ne possède en ce monde que son manteau et son épée, s’est abstenu de prendre un avantage décisif lorsque la chance du combat le lui a offert plus d’une fois. La maison de mon père, les larges domaines qui l’entourent, l’habitation et les sépulcres de mes ancêtres forment une récompense raisonnable pour exciter un chevalier à combattre, et m’ordonnent d’une voix impérative de poursuivre une lutte dont le but est semblable, tandis que vous êtes toujours aussi bien venu près de cette noble dame, dont je vous garantis l’honneur et la sûreté, que si vous la receviez des mains du roi Édouard lui-même ; et je vous donne ma parole que les plus grands honneurs qui puissent attendre un chevalier, et l’absence complète de tout ce qui pourrait ressembler à une insulte ou à une injure, seront réservés à de Walton, s’il remet le château ainsi que son épée à James de Douglas. »
    « C’est le destin auquel je suis peut-être condamné, répliqua sir John de Walton ; mais jamais je ne m’y soumettrai volontairement, et l’on ne dira jamais de moi que ma propre bouche, à moins que je ne fusse réduit à la dernière extrémité, a prononcé contre moi-même la fatale condamnation d’abaisser la pointe de ma propre épée. Pembroke est en marche avec toute son armée pour secourir la garnison de Douglas ; j’entends même déja
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