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Le Brasier de Justice

Le Brasier de Justice

Titel: Le Brasier de Justice
Autoren: Andrea H. Japp
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ton doux, Hardouin insista :
    — Hum… Toutefois, cela ne répond pas à ma question, seigneur bailli. Que vous en chaut ? Il ne s’agit pas de votre baillage, ni même du comté et encore moins de notre suzerain direct, Mgr Charles de Valois, dont les… relations avec Jean II de Bretagne ont été… houleuses.
    — Guerrières 36 , voulez-vous dire ! Bah, histoire ancienne que cela, depuis le mariage de la jeune Isabelle 37 de Valois avec le petit-fils de Jean II, rétorqua Tisans dans un léger haussement d’épaules, avant de revenir au bailli de Nogent. Il… Guy de Trais ne l’a pas ainsi clairement formulé. Cependant, j’ai eu l’impression que… lorsqu’il me demandait mon sentiment, il m’appelait en vérité à l’aide. Cadet-Venelle, je fais arrêter, juger et occire d’odieux criminels depuis trente ans. Aussi nauséabonde qu’elle soit, mon expérience en la matière est indéniable.
    — À l’évidence, j’en suis témoin, admit Hardouin avec sincérité. Cela étant, sans doute ai-je manqué de perspicacité, puisque je n’avais pas senti jusque-là la vive amitié qui vous liait à M. de Trais.
    Tisans ne fut pas dupe. Cadet-Venelle, dont la subtilité ne le surprenait pas, jugeait son explication trop légère et sentimentale pour être convaincante et le lui faisait savoir avec habileté mais clarté. Le sous-bailli soupira, luttant contre un début d’agacement. Eh quoi ! Lui fallait-il maintenant se justifier devant son bourreau ? La réponse s’imposa à lui, limpide : sans conteste s’il souhaitait son aide. Il n’avait aucun moyen de circonvenir Venelle, de l’appâter, de l’inquiéter, encore moins de le contraindre. La peste était des purs, surtout des purs très fortunés et intelligents ! D’un ton presque cassant, il lâcha :
    — Vous m’êtes une épine au flanc, Venelle !
    — Croyez que je le déplore.
    — Soit ! Vous exigez la vérité au sujet de mon… intérêt pour Guy de Trais ?
    — La vérité me sied tel un gant de belle facture, plaisanta le bourreau.
    — J’espère de Guy de Trais un donnant-donnant, cela vous va-t-il ?
    — Hum… La puissance de messire de Trais est au mieux équivalente à la vôtre, argumenta Hardouin. Quant à vous aider plus tard dans une affaire criminelle retorse, son manque d’expérience, que vous soulignâtes, n’en fait pas un allié de choix. Que pourriez-vous donc en attendre ?
    — Venelle, Venelle, que ne me suis-je mis en tête de m’associer un abruti plutôt que vous !
    — Un abrutie vous aurait-il aidé à votre satisfaction ?
    — Touché ! De fait, la puissance de de Trais est similaire à la mienne en ses terres. Et justement, ces terres me lassent. J’ai envie de me frotter à cour plus prestigieuse que celle de ma petite châtellenie. Des hobereaux, des bourgeois et des commerçants ! Les grands seigneurs hantent la citadelle du Louvre et ne se souviennent de nous que lorsque revient la saison de l’impôt. Je vous l’ai dit, de Trais est de belle noblesse, de Rennes. Une magnifique clef pour ouvrir une prestigieuse serrure s’il devient mon obligé.
    Hardouin détailla l’homme assis en face de lui, les profondes rides qui sillonnaient son visage émacié, ce regard d’un plaisant noisette qui pouvait se faire implacable. Tisans était fin, rusé, au fait des us du monde. De jolie mais petite noblesse de campagne, pouvait-il espérer que la recommandation d’un Guy de Trais lui ouvrirait la porte des grands barons du royaume ? Certes pas, à moins d’avoir perdu le sens, et Hardouin en doutait fort. M. de Tisans taisait ses mobiles profonds. Cependant, l’exécuteur savait qu’il n’en obtiendrait jamais une vérité absolue, aussi décida-t-il de couper court. Que lui importaient les agitations des gens de haut et d’encore plus haut ?
    — Je comprends mieux, mentit-il. Cela étant, nous en revenons au même point. Pourquoi vous aiderais-je ?
    — Sauver d’autres jeunes enfants ne vous semble pas cause louable ? rétorqua le bailli en feignant mal l’indignation.
    — De grâce, messire ! Vous avez vanté mon intelligence, permettez qu’elle se manifeste. Des enfants sont martyrisés depuis deux ans et demi, et nul ne s’en est préoccupé avant que le mécontentement des habitants de Nogent-le-Rotrou ne gronde à inquiéter. De plus, ces enfants… ne contribuent pas au poids qui pèse sur mon âme et l’empoisonne aujourd’hui. Ce ne sont
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