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L'assassin de Sherwood

L'assassin de Sherwood

Titel: L'assassin de Sherwood
Autoren: Paul C. Doherty
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agi en hâte, angoissés à l’idée d’être si près de Kirklees, et l’avons même dépouillé de sa bague frappée de son sceau. Au début, la seule pensée que Robin était occis suffisait à réjouir Sir Peter. Il utilisa le sceau pour envoyer de fausses lettres à l’intendant de Locksley afin de mettre la main sur les pauvres biens de Robin et les vendre.
    Roteboeuf allait continuer lorsque, avec un cri de rage, Naylor plongea sur la table, se saisit d’un couteau et tenta de se jeter sur lui. Les gardes lui arrachèrent l’arme et, sur l’ordre du comte de Lincoln, lui lièrent brutalement les bras derrière le dossier de sa chaise. Roteboeuf révéla comment Branwood avait mis au point le subterfuge consistant à se faire passer pour Robin des Bois, comment il leur avait été facile de pénétrer dans la forêt et d’y recruter de nombreux truands, comment Naylor et lui parlaient parfois au nom de Branwood, absent, comment ils avaient organisé l’attaque contre les collecteurs d’impôts et d’autres guets-apens semblables, comment Sir Eustace, qui ne se doutait de rien au début, s’était mis à soupçonner que le traître occupait un poste important au château et comment Branwood avait décidé de le supprimer.
    — Ils ont massacré beaucoup de malheureux, gémit Roteboeuf. Le seul grain de sable était ces flèches enflammées tirées le 13 du mois. Sir Peter pensait qu’un des anciens compagnons de Robin connaissait la vérité, aussi sa justice était-elle implacable pour les hors-la-loi qui s’opposaient à lui. Il a empoisonné Sir Eustace, mais c’est Naylor qui a exécuté Lecroix, Hecate et le jeune client de la taverne, le maître devin. Sir Peter le prenait pour un espion. Je jure que j’ai dit toute la vérité ! s’égosilla Roteboeuf, les yeux fous. Je le jurerai, aussi, devant la Cour royale de justice.
    Le comte de Lincoln se leva :
    — Sir Peter Branwood, assistant shérif de Nottingham, je vous le demande solennellement : avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ?
    Branwood découvrit son visage qu’il avait caché dans ses mains :
    — « Défense » ? murmura-t-il. « Défense » ? Vieil ivrogne, âne bâté ! Contre quoi ? Contre le fait de tuer un hors-la-loi et d’agir comme lui ? Après tout, si le roi peut amnistier Robin de Locksley et le prendre à son service, pourquoi n’en ferait-il pas autant pour moi ?
    Il se retourna, furieux, vers Corbett :
    — Le jeu en valait la chandelle ! jeta-t-il rageusement. J’ai abattu ce bravache, ce maraud vêtu de vert, cet ami de la racaille. J’ai commis deux erreurs, non, trois : j’aurais dû lui trancher la tête comme à ce benêt de Gisborne, j’aurais dû me débarrasser de Roteboeuf et, surtout, j’aurais dû vous expédier ad patres, Corbett !
    Le comte de Lincoln s’avança à grands pas vers le bout de la table et fit signe à ses soldats :
    — Mettez-le debout !
    Ils forcèrent Branwood à se lever. Il eut l’audace de cracher au visage du comte qui le souffleta et lui arracha le collier, insigne de sa fonction de shérif, suspendu à son cou.
    — Sir Peter Branwood, vous êtes un voleur, un assassin et un traître ! Je vous arrête pour crime de haute trahison ainsi que vous, John Naylor ! Quant à vous, laissa-t-il tomber dédaigneusement à l’adresse de Roteboeuf, toujours agenouillé et sanglotant, vous serez mis au cachot jusqu’à ce que le roi décide de votre sort.
    Puis le comte se tourna vers Corbett :
    — Sir Hugh, Sir Hugh...
    Le clerc fit le tour de la table et fixa Branwood qui gardait un air de défi malgré son allure échevelée et l’ecchymose naissante, là où Lincoln l’avait frappé.
    — Vous vous trompez, Branwood, murmura Corbett. Robin de Locksley était certes un hors-la-loi, mais il avait un idéal et des rêves. Il avait pris les petites gens en amitié tandis que vous, vous n’êtes qu’un assassin sournois, un voleur cauteleux et un traître maladroit. Vous vous êtes servi de votre poste pour tuer de sang-froid et dérober l’argent du roi. Que Dieu me pardonne, mais vous êtes la seule personne dont j’aie jamais souhaité la mort !
    — Emmenez-les ! ordonna le comte.
    Et pendant que les gardes entraînaient les prisonniers, il revint au haut bout de la table et remplit des gobelets de clairet. S’approchant ensuite de Corbett, il lui tendit brusquement un verre, avant d’ordonner à ses soldats de placer
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