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L'archipel des hérétiques

L'archipel des hérétiques

Titel: L'archipel des hérétiques
Autoren: Mike Dash
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s'agit des comptes rendus d'une expédition qui
partit peu avant 1834, de Raffles Bay, à l'extrémité de la péninsule de Coburg,
dans les Northern Territories, pour explorer l'intérieur des terres.
(Raffles Bay fut le site d'un avant-poste militaire britannique établi en 1818
et abandonné en 1829, ce qui permet de situer précisément l'expédition dans le
temps.) Le groupe incluait un lieutenant Nixon, dont le journal intime fournit
de précieux renseignements aux journalistes qui enquêtèrent sur ce qui fut une
véritable colonie de Blancs, établis à l'intérieur des terres.
    Nixon et ses compagnons passèrent apparemment deux mois à
explorer l'intérieur des Northern Territories. Un beau jour, ils eurent
la surprise de découvrir un secteur qui tranchait totalement sur les paysages
désolés qu'ils venaient de traverser, « une région plate et nivelée, comme
aménagée pour recevoir des cultures, et plantée d'arbres alignés ». Poursuivant
son exploration, Nixon rencontra « un être humain, si beau de visage, et
portant des vêtements si blancs, que je restai saisi de frayeur, croyant avoir
affaire à une apparition ».
    L'« apparition » parlait un néerlandais déformé que, par
un hasard assez extraordinaire, Nixon parvint à comprendre car il avait
séjourné en Hollande dans sa jeunesse. Il apprit alors que les indigènes
pensaient être les descendants des rescapés - quatre-vingts hommes et dix
femmes - d'un navire hollandais qui s'était échoué sur la côte, bien des années
auparavant. La famine avait contraint ces gens à s'installer à l'intérieur des
terres, dans ce secteur qu'ils avaient ensuite colonisé, en vivant de maïs et
du poisson d'un fleuve des environs. Leur chef actuel était un homme qui
affirmait descendre d'un Hollandais nommé Van Baerle. « Ils n'avaient ni
livres, ni papier, ni aucune forme d'école. Les mariages étaient conclus sans
cérémonie. Ils conservaient une relative observance du Sabbat, interrompant
leurs travaux quotidiens et se livrant ce jour-là, tous ensemble, à une sorte
de cérémonie superstitieuse. » Et de toute évidence, ils s'étaient tenus à
l'écart des aborigènes de la région.
    Cette histoire pourrait très bien n'être qu'un canular du
xix® siècle, et il serait imprudent de la prendre pour argent comptant sans
preuves à l'appui. Cependant, les recherches de Femme Gaastra, l'historienne
hollandaise, spécialisée dans l'histoire de la VOC, à laquelle nous nous sommes
déjà référés, ont permis d'établir qu'un commis du nom de Constantijn Van
Baerle avait effectivement fait naufrage, avec cent vingt-neuf autres
personnes, à bord du Concordia, un navire disparu dans l'océan Indien en
l'an 1708. Van Baerle n'étant pas un patronyme particulièrement répandu en
Hollande, cette découverte viendrait donc corroborer le témoignage du
lieutenant Nixon. Femme Gaastra, « The Dutch East India Company : a reluctant
discoverer», The Great Circle 19 (1997), pp. 117-120, citant le Leeds
Mercury du 25 janvier 1834, p. 7, col. a. Nous ignorons tout de l'objectif
de l'expédition de 1834, et de l'identité de ses commanditaires. Ses membres
auraient été ramenés vers Singapour à bord d'un navire marchand, ce qui
laisserait penser qu'à l'origine l'expédition n'était pas partie par voie de
mer. En consultant une carte, on constate que la péninsule de Coburg - qui se
trouve à plus de mille cent kilomètres à l'est de Batavia - et l'intérieur des
terres d'Arnhem sont situés très à l'écart des zones où l'on s'attendrait à
trouver les naufragés d'un navire qui aurait mis le cap à l'ouest en partant de
Java, et dont on aurait perdu trace après son passage au large de l'île Maurice.
    24. Lort Stokes : John Lort Stokes entra dans la
Royal Navy en 1826 et servit au large de l'Amérique du Sud. Il fit partie de
l'équipage du Beagle, le bateau de Darwin, en tant qu'enseigne de
vaisseau, avant de devenir capitaine du navire entre 1841 et 1843 (après le
départ du célèbre naturaliste). En plus de ses recherches aux Abrolhos, Stokes
dirigea la première exploration de la Nouvelle-Zélande depuis Cook, et écrivit Discoveries in Australia 1837-1843. Bien qu'il ait consacré sa vie à
l'hydrographie, le poste d'Hydrographe de la marine lui échappa en 1863, au
profit du capitaine (par la suite vice-amiral Sir) George Richards, célèbre
pionnier de l'océanographie. Voir G.S. Ritchie, The Admiralty Chart :
British Naval
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