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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide
Autoren: Juliette Benzoni
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électrique dont la vive lumière éclaira plus nettement les détails : plusieurs petits trous correspondant sans doute aux légères excroissances que présentait l’une des faces de la croix.
    — C’est là, souffla le vieil homme. Du moins c’est ce que la tradition nous enseigne depuis toujours à nous qui sommes les veilleurs !
    Puis s’effaçant pour laisser place à Adalbert :
    — Si Celle dont on ne connaît pas le nom est là, veille à ne pas l’offenser et crains la malédiction des dieux !
    La main de l’archéologue tremblait quand il approcha la croix de l’emplacement qui semblait l’attendre. Elle s’y adapta parfaitement… Les cœurs battaient lourdement dans les poitrines oppressées… D’abord il ne se produisit rien. Adalbert alors appuya plus fort et un pan de muraille large d’environ un mètre se détacha sans bruit, tournant vers l’intérieur sur d’invisibles charnières. Au-delà, un escalier s’enfonçait dans le sol…
    Aldo et Adalbert se regardèrent avec une vague angoisse. Cela avait été si facile ! Comment croire que ce mécanisme étonnamment silencieux pût avoir été construit plusieurs dizaines de siècles avant eux ?
    — Tu as l’Anneau, murmura le premier. C’est à toi que revient l’honneur…
    — … et le danger souffla Marie-Angéline. Qui sait si cette porte ne se refermera pas sur lui ?
    — Tant que la croix est à l’intérieur, cela ne devrait pas se produire… Il vaut peut-être mieux que j’y aille seul, dit Adalbert. Si le panneau se refermait, vous pourriez ouvrir…
    Il avait tiré l’Anneau d’une poche de poitrine de sa chemise kaki et le passait à son pouce pendant qu’Aldo allumait aussi une lampe électrique pour éclairer les marches. Il s’inquiéta :
    — Tu ne vas jamais pouvoir respirer là-dedans ?
    — C’est quelquefois plus facile qu’on ne pense. Et puis j’ai l’habitude !
    Sans aucun doute, pourtant en regardant son ami disparaître dans les entrailles de la terre, son cœur se serra. Marie-Angéline devait éprouver une sensation analogue parce qu’elle se rapprocha instinctivement de lui. Pour la rassurer, il essaya la plaisanterie :
    — Impressionnant, non ? Il va falloir vous y faire, si vous optez un jour pour l’archéologie active ! Il y a de la taupe et du blaireau dans la profession.
    — Cela dépend quel maître on suit, riposta-t-elle avec un regard indigné.
    Peu à peu, le cône lumineux diminua et disparut. Pour ceux qui restaient en surface, l’attente commençait…
     
    Au bas de l’escalier, Adalbert trouva un couloir parfaitement taillé mais sans aucun ornement. Il progressait lentement, attentif à l’endroit où il posait les pieds, connaissant, d’expérience, les pièges – sol qui se dérobe soudain ou fosse hérissée de piques obligeant à raser les murs – que l’invention des anciens s’était plu à semer sous les pas de l’imprudent. Mais il ne rencontra rien de semblable. Tout, au contraire, paraissait incroyablement aisé. De même, il n’éprouvait aucune difficulté à respirer. Aucune odeur déplaisante non plus mais une imprécise senteur de myrrhe apaisante pour les battements désordonnés de son cœur. Pas davantage de crainte ! Il se sentait léger, heureux comme s’il allait à un rendez-vous donné par une jolie femme. Et au fond c’en était un, à cette différence près que la Reine Inconnue, s’il avait la chance inouïe de la rencontrer, ne serait certainement plus qu’un corps décharné, parcheminé, enveloppé de bandelettes de lin sous une gaine d’or à son effigie puisque, selon la vieille légende, les Égyptiens auraient hérité leur savoir de ces Atlantes qui avaient su porter leur civilisation et leurs techniques à un degré exceptionnel. Pourtant, même cette idée-là ne parvenait pas à ternir l’ivresse indéfinissable qu’il ressentait, identique à celle que procurent au plongeur les profondeurs océaniques…
    La vue inopinée d’un mur surgi devant lui le ramena à la réalité. Lisse et nu, il doucha son enthousiasme : c’était trop facile, aussi ! Il allait falloir jouer de la pioche… mais il s’aperçut vite de son erreur : ce n’était qu’un décrochement au-delà duquel le couloir effectuait un coude. Soulagé, il l’emprunta en se traitant d’imbécile. C’est alors que la lumière de sa
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