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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide
Autoren: Juliette Benzoni
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train, j’ai appris que Sir Francis Allenby était parti pour Alexandrie dont j’ai pris immédiatement le chemin… pour constater qu’il n’y était plus. Je l’ai enfin rejoint à Ismaïlia où il présidait je ne sais quelle cérémonie sur le canal avant de rentrer au Caire. Je l’ai suivi, bien entendu, et le temps de régler notre problème, il n’y avait plus que celui de prendre la voie des airs. Et comme ce n’est pas à vous que j’apprendrai la longueur des attentes téléphoniques…
    Il ne restait plus qu’à aller se coucher, ce que tout le monde fit avec d’autant plus d’empressement que les gens du cinéma s’y étaient enfin résolus…
    Retrouvé dans le Nil, le corps de Salima alla rejoindre ses ancêtres dans le petit sanctuaire voisin du château du Fleuve. Ainsi en avait décidé la princesse Shakiar. Qu’Ali l’ait épousée ou non, la mère se refusait à l’étendre pour l’éternité auprès de celui qui l’avait détruite avec une telle cruauté. Nul ne lui contesta son droit après qu’elle eut hautement revendiqué sa maternité.
    Toute la ville, gouverneur en tête, assista derrière elle aux funérailles simples et émouvantes qu’elle avait ordonnées. Plus d’un avait les larmes aux yeux. Adalbert évidemment mais aussi Marie-Angéline. Ce qui ne manqua pas d’étonner M me  de Sommières :
    — Qu’est-ce qui vous prend, Plan-Crépin ? chuchota-t-elle. J’étais persuadée que vous ne l’aimiez pas ?
    — Nous pouvons même dire que je la détestais !
    — Alors pourquoi ces larmes… de crocodile ?
    — Je pleure sur une belle histoire d’amour ! C’est aussi bête que cela…
    La marquise retint un sourire qui eût été malvenu. Elle savait qu’avec son « fidèle bedeau » il fallait s’attendre à tout. Elle-même ne pouvait se défendre d’une émotion en face de cette tragédie, mais s’avouait volontiers satisfaite de voir s’achever cette dangereuse aventure qui l’avait fait trembler plus qu’elle ne voulait l’admettre. Grâce à Dieu, on allait pouvoir rentrer chacun chez soi !
    Aldo éprouvait le même soulagement mais le chagrin d’Adalbert le tourmentait parce qu’il ne soupçonnait pas qu’il fût atteint si profondément. Il est vrai que ses précédentes affaires de cœur ne s’étaient jamais terminées aussi dramatiquement. Restait à savoir si la passion de son métier serait suffisamment forte pour permettre à l’archéologue de prendre le dessus ? Il serait dommage qu’il en fût autrement puisqu’il allait être en possession des meilleures armes pour se lancer à la recherche de la Reine Inconnue. Il avait déjà l’Anneau et, ce soir, après les funérailles, Marie-Angéline lui remettrait la clef si prestement récupérée sur le cadavre d’Assouari. Ne manquait que le plan, mais il devait se cacher quelque part dans le vieux château ou dans le palais d’Éléphantine, et la princesse Shakiar lui fournirait toutes les autorisations qu’il voudrait. Elle semblait l’avoir pris en amitié, sinon en affection, depuis la nuit tragique, et avait tenu à ce qu’il soit à ses côtés pour le dernier voyage de Salima. Enfin, il y avait aussi Henri Lassalle qui ne demandait pas mieux que d’assister son élève et le soutenir dans ses recherches. En vérité, Aldo allait pouvoir rentrer à Venise sans trop se tourmenter. S’il découvrait la tombe légendaire, le triomphe guérirait Adalbert…
    Or, ce soir-là, à l’issue du dîner que l’on prit avec les Sargent – ils quittaient Assouan le lendemain – dans un Cataract bienheureusement rendu à sa sérénité par le départ inopiné des gens du cinéma (mis en déroute grâce au romanesque enlèvement de la blonde vedette par un beau – et riche ! – Égyptien dans la meilleure tradition hollywoodienne des années 20), Plan-Crépin ne remit pas la croix d’orichalque à Adalbert, se contentant de dire :
    — Je voudrais auparavant vous montrer quelque chose… mais seulement à vous deux. Pas question d’inviter M. Lassalle !
     
    Ils étaient donc partis au petit matin, équipés pour une marche en terrain accidenté avec des sacs à dos contenant des outils et des provisions pour la journée. Un bateau loué par Aldo les avait déposés sur la rive gauche du Nil, largement au-delà de l’île Isis, avec la consigne de les attendre. Le patron était un
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