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L'Anneau d'Atlantide

L'Anneau d'Atlantide

Titel: L'Anneau d'Atlantide
Autoren: Juliette Benzoni
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vague cousin du jeune Hakim et celui-ci l’avait choisi parce que c’était l’être le moins curieux de la terre. À entendre le gamin, il n’était même pas très intelligent : son idéal dans la vie se bornait à manger et à faire la sieste à l’ombre d’un palmier.
    À présent, ils cheminaient les uns derrière les autres sur un sentier de sable et de pierrailles à peine tracé. Hakim allait devant de son allure dansante, visiblement empli de joie que sa fidèle cliente qui était devenue son amie eût réclamé sa présence pour cette excursion sans lui cacher qu’elle serait la dernière. À Aldo qui s’en étonnait :
    — Depuis le temps que vous venez ici, vous avez encore besoin de lui ?
    Elle lui avait répondu, avec une gravité inhabituelle :
    — C’est pour moi une question d’honneur ! Sans lui, je n’aurais rien su et rien ne serait possible.
    Il n’avait pas insisté. Hakim et ses yeux noirs qui regardaient si droit lui plaisaient et maintenant, c’était animé d’une sorte d’excitation chargée d’attente qu’il suivait les pas solides de Marie-Angéline, son casque colonial et ses lunettes noires. Cette sacrée fille était bien capable d’avoir déniché une piste vers la légende sur laquelle tant de gens se cassaient les dents tout en affectant de ne pas y croire…
    Adalbert fermait la marche et ne pensait à rien, trop obnubilé par son chagrin pour voir dans cette expédition autre chose qu’une lubie de vieille fille ou plutôt l’exécution d’une de ces idées géniales comme en pondaient depuis longtemps tous les archéologues néophytes. Mais il s’y pliait de bon cœur parce qu’il lui devait bien cela…
    Le soleil s’était levé derrière la ville d’Assouan. Il avait commencé l’ascension d’un ciel bleu que le zénith ferait presque blanc. La chaleur, elle aussi, allait monter. Les signes avant-coureurs de l’été torride s’annonçaient, faisant fuir vers l’Europe la plupart des touristes assez fortunés pour s’offrir un séjour en Égypte et aussi ceux de ses confrères qui n’avaient pas le cuir assez tanné pour affronter sans dommages les fureurs de Râ. Lui-même les imiterait, car il éprouvait une lassitude plus forte que de coutume. Sa mission se terminait sur un échec total aggravé d’une blessure. Aussi ressentait-il la nécessité de retrouver la France, le ciel clément de Paris, la verdure de ses arbres et de ses jardins, et son confortable appartement du quartier Monceau, plein de trésors sur lesquels veillait Théobald, son indispensable factotum qui devant un fourneau atteignait parfois au sublime ! Reviendrait-il l’an prochain ? Peut-être ou peut-être pas. Il faudrait avoir la chance de dénicher une piste vers quelque sépulture royale…
    Le chemin montait en s’écartant du fleuve. On n’apercevait plus qu’à peine, sur la rive opposée, la demeure vide d’Ibrahim Bey. Qu’allait-elle devenir puisqu’il n’y avait plus personne pour l’occuper ? La ville la récupérerait-elle pour en faire, sinon un musée, du moins un lieu de rencontres, ou bien la mettrait-elle en vente ? Si c’était le cas, pourquoi ne s’en rendrait-il pas acquéreur ? Il en avait les moyens et cela lui permettrait de séjourner près de la tombe de Salima…
    On progressait depuis plus d’une heure sur ce sentier qui avait l’air de ne mener nulle part sauf à une sorte de falaise, un amas de rocs roux rébarbatifs à souhait :
    — C’est encore loin ? grogna Aldo qui, en digne fils de la mer, n’appréciait que modérément les charmes de la montagne.
    — Nous arrivons !
    On venait de franchir une bosse derrière laquelle apparut soudain une maisonnette, un cube de couleur sable abrité par un acacia centenaire, cet arbre du désert dont les racines s’enfoncent profondément dans la terre pour en tirer sa subsistance. Celui-là était si chenu, si tordu qu’il était peut-être né au temps de Saladin ou même avant. Attenant à la maison, il y avait un banc de pierre et sur ce banc un homme était assis, une longue canne au bout recourbé semblable à celle des bergers posée près de lui. Sa robe effrangée, son étroit turban mais aussi son visage étaient de la couleur même du mur auquel il s’adossait. C’était un très vieil homme dont le corps, la figure desséchée semblaient n’avoir plus de substance. Des mèches de
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