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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)
Autoren: JACQUES GERNET
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était
dense et, en dehors de la grande Voie impériale
qui menait de la porte sud du palais à l’une des
portes des remparts extérieurs, les rues semblent
avoir été plus étroites que dans les capitales del’époque des Tang. Aussi est-ce dans cette ville
que l’on trouve pour la première fois une organisation importante en vue de la lutte contre le
feu : postes de garde tous les cinq cents mètres et
tours de guet dont chacune abritait en permanence une centaine de soldats et possédait tout le
matériel nécessaire (scies, haches, seaux, etc.) 21 .
    Cette organisation ne fut imitée qu’assez tardivement à Hangzhou : les premières années de
l’installation de la cour dans cette ville sont une
époque d’improvisation, et un réfugié de Kaifeng
se plaint amèrement de l’imprévoyance qui y
règne. Il est témoin de deux graves incendies.
A la 5 e lune (en juin) de 1132, il a tout juste le
temps de fuir avec sa mère et sa femme sur les
bords du lac. 13 000 maisons sont détruites, et il
n’a d’autre ressource que d’aller habiter sur les
collines avoisinantes. Il y loge encore lorsque,
aux premiers jours de 1137, il assiste à un nouvel incendie presque aussi grave, où 10 000 maisons sont la proie des flammes 22 .
    Il n’y a guère d’année sans incendies et parfois plusieurs incendies sont signalés au cours de
la même année. Ainsi, en 1132, le feu ravagea
différentes parties de la ville aux 5 e , 8 e , 10 e et
12 e lunes et, l’année suivante, on relève des
incendies aux 1 re , 9 e et 11 e lunes et, pour finir,
deux incendies à la 12 e lune. Lors de la catastrophe de juin 1132, à laquelle fait allusion notre
réfugié de Kaifeng, le feu s’étendit en une heurede temps sur trois kilomètres. A la 8 e lune de la
même année, les sinistrés furent autorisés à
camper dans deux monastères bouddhiques des
environs. Les ventes de bambous, de nattes
imperméables et de planches furent exemptées
de taxe et le paiement des loyers fut suspendu
par ordre de l’administration. La cour fit distribuer aux pauvres 120 tonnes de riz. Des mesures
analogues sont prises au lendemain de chaque
incendie, et les taxes sur les bois et les bambous
sont supprimées pour une période qui varie d’un
an à quelques mois 23 .
    Cependant, peu d’années après le grave
incendie de 1137, des mesures plus énergiques
durent être prises, et l’on copia l’organisation
qui existait autrefois à Kaifeng. Une description
de la ville, qui date des environs de 1275, rapporte que des tours d’observation se dressaient
çà et là dans les quartiers les plus peuplés. On en
comptait huit à l’intérieur des remparts, où la
population était la plus dense, et deux seulement
à l’extérieur. Si de la fumée apparaissait quelque
part, les soldats de garde sur les tours signalaient
ce début d’incendie en dressant des drapeaux
pendant le jour et, la nuit, en allumant des lanternes. Le nombre des drapeaux ou des lanternes
permettait de connaître approximativement le
lieu du sinistre. Ainsi, le feu se déclarait-il au
sud de la Porte céleste (ancienne porte désaffectée sur le parcours de la Voie impériale), lesgardes dressaient trois drapeaux, s’il avait pris
au nord de cette porte deux drapeaux, un seul
enfin si une fumée suspecte apparaissait en
dehors des remparts.
    La ville était divisée en secteurs pour la lutte
contre les incendies : quatorze secteurs à l’intérieur des remparts et huit à l’extérieur. Les
escouades de soldats affectés aux secours comptaient deux mille hommes en ville et douze cents
en dehors des murailles. Comme à Kaifeng, ils
étaient équipés de seaux, cordes, drapeaux,
haches, scies, lanternes et vêtements ignifugés.
Mais ces escouades n’étaient pas seules à lutter
contre le feu : dès qu’un incendie se déclarait,
toute une partie des troupes cantonnées à Hangzhou se trouvaient immédiatement mobilisées.
De même, les soldats chargés de la police des
rues devaient signaler tout commencement d’incendie. Ces soldats, qui avaient pour mission
principale de réprimer les rixes et de faire des
patrouilles de nuit contre les voleurs, étaient
logés à quatre ou cinq dans des abris espacés de
trois cents mètres environ 24 .
    Les renseignements que fournit Marco Polo
au sujet des mesures prises contre le feu à
Hangzhou ne correspondent pas exactement aux
indications des textes chinois de l’époque des
Song. Il faut croire
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