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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang
Autoren: Jacqueline Monsigny
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      Bougre
non, vieille folle, interrompit La Douceur, à la princesse! Faut être sur nos
gardes, tout surveiller, cornes du diable. L'assassin est à nos trousses,
mam'zelle Zéphy. M'est avis qu'y tient ses ordres de vot' fieffée belle-mère,
la doña Hermina d'mon cul !
    La Douceur avait
toujours sa façon de raconter les choses.
    —       Tu
as raison, mon La Douceur, mais là où j'en veux le plus aux assassins, c'est
d'avoir tué un malheureux innocent. Ils devaient bien penser que je ne boirais
pas seule à l'étape.
    Les compagnons de
Zéphyrine se regardèrent. La détermination glacée de doña Hermina les avait
tous condamnés. Quant au sort de Corisande, le monstre devait lui réserver
celui de Luigi...
    Il va sans dire que
le reste de la journée fut sombre. Plongés dans leurs pensées, Zéphyrine,
Pluche et La Douceur ne disaient mot. A dos de mulet, Emilia et Piccolo
suivaient, sans parler.
    Quelques lieues
plus loin, le chevalier Volker et un servant d'armes rattrapèrent la litière de
Zéphyrine. Villiers de L'Isle- Adam, prévoyant, leur avait donné l'ordre de
suivre de loin la princesse Farnello et, éventuellement, de lui porter secours.
    —       Votre
Altesse a eu des ennuis dans Valencia? s'enquit Volker.
    —       Nenni,
Messire..., juste un pauvre hère qui a rendu son âme à Dieu au moment où nous
passions devant la cathédrale.
    —       Me
voici rassuré, Madame. Nous restons à cinq cents pieds derrière vous. Si vous
avez besoin de quoi que ce soit, agitez un foulard blanc.
    Zéphyrine voyait
bien que Volker avait envie de rester à côté de la litière. Sa présence l'eût
rassurée, mais elle ne voulait pas enfreindre les décisions du grand maître.
    Par ailleurs une
sorte d'orgueil l'empêchait de raconter les faits exacts à Volker. Elle demanda
à ses gens de n'en point parler au grand maître à l'étape du soir.
    La Douceur n'était
pas d'accord. La nuit suivante, il ne ferma pas l'œil, rôdant avec Gros Léon
autour de l'auberge.
    Son instinct lui
disait que l'assassin allait venir vérifier son forfait.

Chapitre V
L'INTERROGATOIRE
     
     
    Deux heures
sonnaient à un beffroi lorsque La Douceur perçut un craquement dans un taillis.
    Gros Léon imita le
cri d'une chouette. L'oreille exercée du géant comprit son signal.
    Dans sa cachette,
La Douceur s'aplatit. Après une minute, le calme étant revenu, au clair de
lune, un individu jaillit d'un bosquet. Au loin, un chien aboyait. L'homme
courut vers les remises.
    Il pénétra à
l'intérieur et s'approcha sans bruit de la litière. Ce qu'il vit ne dut pas lui
suffire, car il s'engagea dans un escalier de bois montant aux chambres. La
poigne de La Douceur s'abattit sur son épaule. L'homme, assez court de jambes,
mais au torse puissant, se retourna. Il tenta d'agripper La Douceur au cou.
Malgré sa force, il n'était pas de taille en face du colosse qui serrait à
l'étouffer.
    —       Saigne
! Saigne ! répétait Gros Léon.
    La Douceur n'avait
pas besoin du conseil. Un poignard brillait dans sa main. Il l'appuya sur le
cou de l'individu, tout en le maintenant dans son bras.
    —       Qui
es-tu ?
    —       Un
voyageur égaré.
    L'étau de La
Douceur se resserra. L'homme étouffait.
    —       Grâce,
je meurs...
    —       Comme
la pauvre princesse Farnello ! gronda La Douceur.
    —       Elle
est morte ? râla l'homme.
    —       Tu
avoues ton forfait.
    —       Salaud
! Salopard ! croassa Gros Léon.
    —       Qui
t'a donné l'ordre de tuer notre maîtresse ?
    La Douceur fit
tomber le malandrin à genoux. Le poignard s'enfonçait dans sa gorge.
    —       Rhâ...
rhâ... l'homme gargouillait.
    Emporté par la
fureur, La Douceur ne connaissait plus sa force. Les os du bandit craquaient.
    —       Arrête,
La Douceur.
    Un falot à la main,
Zéphyrine venait d'apparaître en haut de l'escalier. Elle était habillée et
tenait un gourdin, attestant qu'elle attendait aussi une attaque nocturne.
    —       Laisse-le
parler !
    Sans crainte,
Zéphyrine s'approcha. Elle plissa les paupières en détaillant l'homme au visage
grêlé qui reprenait son souffle.
    —       Je te reconnais, tu
es le gabier de la Sainte-Marguerite qui a laissé tomber
sur mon passage un paquet de cordages...
    —       Qu'est-ce
que vous allez chercher ? Je connais rien à rien de ce que vous dites,
Signora...
    —       Tu
es italien ?
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