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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante
Autoren: Michel Zévaco
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hommes choisis. L’homme qui sort d’ici, vous le connaissez ?
    – Tristan. L’âme damnée du damné Marigny.
    – Bon. Eh bien, vos deux envoyés auront à me débarrasser de cet homme. Un coup de poignard pour l’affaire. Pour plus de sûreté, il sera bon qu’ils enterrent le corps avant de rentrer ici. Dites-leur qu’en cas de réussite, il y a vingt livres pour eux. En cas de non-réussite, une corde. »
    Le soir vint. Vers l’heure convenue, Valois sortit du Temple et se mit en route pour le Louvre, escorté à distance par les gardes prêts à intervenir au premier signal. Il contourna la vieille forteresse en se disant : « Bientôt, je coucherai là en maître absolu… » Son cœur bondissait. Au pied de la Grosse Tour, il trouva Tristan qui l’attendait. Il tressaillit. Un instant, il avait douté que le serviteur de Marigny viendrait au rendez-vous. D’un rapide regard, il s’assura que Tristan était bien seul.
    « Où est-ce ? demanda-t-il d’un ton bref.
    – Suivez-moi, monseigneur, dit Tristan qui descendit sur la berge.
    – Il faut traverser l’eau ? »
    Valois eut une seconde d’hésitation. Ses quatre gardes ne pourraient le suivre ! Ou, s’ils entraient dans l’une des barques amarrées là, Tristan les verrait !…
    Il n’avait pas prévu que le trésor pouvait se trouver sur la rive gauche… Mais, s’en rapportant un peu au hasard et un peu à l’instinct de ses gardes, il entra dans la barque, Tristan se mit aussitôt à ramer. En quelques minutes, la barque toucha l’autre bord.
    Valois se retourna, explora le fleuve du regard et vit que ses acolytes ne le suivaient pas, ou du moins qu’ils n’avaient pas encore commencé la traversée du fleuve.
    « Est-ce loin ? fit-il en se retournant vers Tristan.
    – Non, monseigneur, nous sommes arrivés. Le trésor est dans la Tour de Nesle. Il ne me reste qu’à vous indiquer le secret qui vous permettra d’arriver jusqu’au coffre où sont entassés les sacs pleins de ducats d’or… »
    Valois ne s’étonna pas de trouver la porte entrouverte ; il était naturel que Tristan en possédât une clef.
    « Entrez, monseigneur », dit Tristan, qui s’inclina.
    Valois entra, tout frémissant.
    Au même moment, Tristan, resté dehors, tira la porte à lui et la referma à double tour.

XLIX
 
LA TOUR DE NESLE
    Valois, entendant la porte se fermer, ne se rendit pas compte d’abord de ce qui lui arrivait. Il crut que Tristan était entré derrière lui. Une seconde, il attendit. Cependant, la nuit était profonde ; un silence funèbre tombait de ces voûtes qui, naguère, avaient répercuté l’écho des orgies et les plaintes des victimes de Stragildo.
    « Tristan ! » murmura le comte de Valois.
    Un bruit clair sonna étrangement dans le profond silence. Un bruit de pièces d’or qui tombent sur des dalles.
    Valois, palpitant, Valois, ivre de joie, s’avança doucement vers le point où il avait entendu ce bruit d’or. Il y marcha comme s’il eût été attiré par une force magnétique.
    « Tristan ! » appela Valois à voix basse.
    Il descendait, presque sans s’en apercevoir, un escalier qui s’enfonçait dans le sol.
    Une minute plus tard, il se trouva dans le caveau ; il fit quelques pas hésitants.
    « Est-ce toi, Tristan ?… Allons, je te pardonne et je te permets de prendre tout de suite ta part… »
    Le silence de nouveau était devenu profond, – un de ces silences formidables comme les tombes doivent en avoir. Valois, d’instinct, refit, en reculant, les quelques pas qu’il venait de faire en avançant. Tout à coup, il se heurta à quelque chose. De la main, il chercha l’ouverture par où il était entré.
    Il n’y avait plus d’ouverture !…
    Valois sentit que sa main touchait les ferrures d’une porte – d’une porte fermée.
    Il frémit. Mais il ne perdit pas courage. Tristan était là !… Le trésor était là !…
    Le caveau s’éclaira soudain d’une faible lueur, qui venait il ne savait d’où… Valois reconnut alors le caveau où il avait été enfermé. Il n’avait pas peur, il ne pensait qu’au trésor. Et, brusquement, il frissonna jusqu’au fond de l’être : le trésor !… il le voyait !… Au fond du caveau, un grand coffre ouvert ; le coffre était plein de sacs soigneusement liés à l’ouverture ; sur les dalles, près du coffre, deux ou trois ducats luisaient confusément ; l’un des sacs était ouvert…
    Valois
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