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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur
Autoren: Jean Markale
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et
manifestant ses sentiments avec une certaine animosité qui n’était guère
propice au recueillement.
    Cependant, pour tromper l’attente, de nombreux chevaliers
organisèrent des joutes. La plus grande partie de la population alla donc
assister à ces spectacles improvisés, et même les neuf hommes qui avaient reçu
mission de surveiller le perron quittèrent leur poste pour rejoindre les
autres. Lorsque les chevaliers se furent suffisamment dépensés, ils donnèrent leurs
écus à leurs valets qui prirent leur place. Mais les joutes dégénérèrent
bientôt en bataille rangée et toute la ville accourut. Or, parmi les assistants
se trouvaient Antor, ses deux fils et Bedwyr. Ce dernier se lança bientôt dans
la mêlée pour faire entendre raison à ces stupides valets qui n’avaient rien de
mieux à faire qu’à se quereller ainsi sans motif. Quant à Kaï, il s’y serait
bien volontiers lancé, mais il n’avait pas emporté son épée avec lui. Il
demanda à Arthur de bien vouloir aller la lui chercher. « Bien
volontiers », répondit le jeune homme. Et il partit vers l’endroit où ils
avaient dressé leur pavillon.
    Mais, quand il fut sur place, Arthur eut beau chercher, il
ne parvint pas à découvrir l’endroit où Kaï avait laissé son épée Peut-être,
après tout, avait-elle été dérobée par un manant ? Quelque peu
désappointé, il retourna vers le lieu de la mêlée, se disant qu’il allait
sûrement encourir les reproches de son frère aîné pour n’avoir pas su accomplir
sa mission. Et, en cheminant, il passa près du tertre où l’épée merveilleuse
était fichée dans le perron « Au fond, se dit-il, peu importe l’épée que
je rapporte à Kaï, pourvu qu’il en ait une ! » Et sans descendre de
son cheval, il frôla le perron, enleva prestement l’épée et la dissimula sous
un pan de sa tunique.
    Son frère l’attendait, à l’écart de la foule. Il se
précipita vers lui : « As-tu mon épée ? » demanda-t-il avec
une impatience qui indiquait assez qu’il voulait en découdre avec le reste du
monde. Arthur lui expliqua qu’il n’avait pas pu mettre la main sur son épée
mais qu’il lui en apportait une autre qui ferait certainement aussi bon usage.
Il sortit donc l’épée de dessous sa tunique et la tendit à Kaï, mais quand
celui-ci eut vu de quoi il s’agissait, il pâlit, ne sachant trop ce qu’il
fallait en penser. Enfin, il demanda : « Où as-tu trouvé cette épée,
petit frère ? » Arthur lui expliqua naïvement qu’il l’avait prise sur
le tertre, alors qu’elle était fichée dans un perron. Kaï ne dit rien de plus.
Il prit l’épée, la dissimula sous son vêtement et partit à la recherche de son
père. « Seigneur, lui dit-il, dès qu’il fut en face de lui, je serai roi,
car voici l’épée du perron ! »
    Antor n’en croyait pas ses yeux. Oui, c’était bien l’épée du
perron, cette épée que Kaï lui-même n’avait pu soulever le matin, lorsqu’il
avait tenté l’épreuve parmi les autres chevaliers qui s’étaient présentés.
« D’où tiens-tu cette épée ? » lui demanda Antor. « Mon
père, répondit Kaï, je viens de l’enlever à l’instant ! » Mais Antor
ne croyait pas un mot de ce que lui disait son fils. Il emmena celui-ci en
compagnie d’Arthur devant le perron. Effectivement, l’épée n’y était plus, et
il était bien obligé de constater que l’épée que tenait encore Kaï dans sa main
était bien celle qui se trouvait le matin enfoncée jusqu’à la garde dans le
perron merveilleux. Antor dit à Kaï : « Mon fils, ne me mens pas, je
t’en prie. Comment as-tu enlevé cette épée ? Si tu mens, je le saurai et
tu perdras tout mon amour ! »
    Kaï baissa les yeux et se mit à bafouiller. Puis il finit
par dire clairement : « Mon père, pardonne-moi, je ne veux pas te
mentir ni causer du tort à mon frère. C’est Arthur qui me l’a donnée, mais je
ne sais vraiment pas comment il a pu l’avoir ! » – « C’est bien,
je te pardonne, mais donne-moi l’épée. » Kaï tendit l’épée à Antor, et
celui-ci se tourna vers Arthur : « Cher fils, dit-il, approche,
prends cette épée et va la remettre où tu l’as prise. » Arthur obéit et
remit l’épée à sa place dans le perron. Antor demanda alors à Kaï de la retirer.
Il ne put y parvenir. Puis il ordonna à Arthur de la prendre. Celui-ci la
souleva sans le moindre effort. « Cela suffit, dit
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