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La mariage du Viking

La mariage du Viking

Titel: La mariage du Viking
Autoren: Margaret Moore
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esclaves attendaient ses hommes. Pour Einar, en revanche, tout cela prenait l’allure d’un traquenard. Comment se fier à un homme qui trahissait son propre peuple ?
    Svend possédait sagesse et intelligence ; cette fois, pourtant, il semblait que l’avidité l’emportait sur la clairvoyance.
    Einar leva les yeux vers le ciel étoilé, heureux d’avoir échappé aux tempêtes qui s’abattaient habituellement sur les mers nordiques, à l’entrée de l’hiver. En remerciement, il murmura une brève prière à Aegir, le dieu de la Mer.
    La pluie ne tarderait pas à venir du nord, il le savait. Or, le traître saxon leur avait donné trois jours pour accomplir leur tâche. Le temps pressait, maintenant. Une semaine de plus, et les mers deviendraient extrêmement dangereuses à traverser. Einar attendait non sans hâte la fin de leur expédition, pour remettre le cap vers leur pays.
    Derrière lui, s’élevèrent plusieurs voix étouffées qui trahissaient l’impatience de l’équipage. Pour eux, s’emparer du village ne serait qu’un jeu d’enfant — s’il ne s’agissait pas d’un piège.
    Enfin, Einar repéra la lueur d’un feu sur le flanc d’une colline. Aussitôt, il se rua vers l’arrière du navire pour rejoindre Lars, qui se tenait devant le gouvernail. Sans un mot, il lui indiqua le signe lumineux. Lars hocha la tête, et le drakkar tourna lentement sa proue vers le rivage.
    Sur un ordre muet d’Einar, les hommes enjambèrent le bord du navire, se glissèrent silencieusement dans les eaux peu profondes, puis gagnèrent la rive, qui en marchant, qui en nageant.
    Soudain, un long cri d’alarme retentit dans l’obscurité. Interdit, Einar scruta les alentours et remarqua une silhouette qui courait au loin. Il fit alors signe à ses hommes, qui se lancèrent en avant.
    Le village saxon s’élevait sur le flanc de la colline où Einar avait aperçu le feu. Entouré d’une haute et épaisse palissade de rondins, c’était l’un des plus grands qu’il aitjamais vus. Derrière, il distinguait un bois, puis d’autres collines qui se fondaient dans le noir de la nuit. Comme les Vikings approchaient en silence, Einar comprit que l’alerte avait donné le temps aux villageois de fermer une lourde porte de bois.
    Sur le mur d’enceinte, aucun guerrier ne les attendait l’arc à la main ou prêt à les accueillir avec une giclée de pierres. Que leur réservait donc le traître saxon ? D’autre part, n’avait-il pas songé que l’alerte pouvait être donnée ?
    Cependant, l’heure n’était plus aux questions. Il y avait cette enceinte à franchir. Ce n’était pas le premier village ennemi que les hommes d’Einar attaquaient le long des côtes et, au premier mot de leur chef, ils abattirent un arbre en guise de bélier. Après quelques puissants coups, la porte céda et, au milieu de cris sauvages, les Vikings se précipitèrent à l’intérieur des murs.
    Le village semblait désert. Déconcerté, Einar lâcha un puissant juron tandis que ses hommes forçaient déjà les maisons, à la recherche d’un butin.
    Einar fit signe à son demi-frère, Hamar, ainsi qu’à Lars. Puis, d’une longue foulée nerveuse, il les entraîna entre les maisonnettes, vers un édifice plus élevé que les autres, dont il ouvrit brusquement la porte.
    A la faible lumière d’un foyer situé au beau milieu de la salle, Lars et Hamar fouillèrent l’endroit, à la recherche de quelque trésor. Ils découvrirent un fût de vin et, dans de grands rires, le brisèrent de trois puissants coups d’épée.
    Einar préféra ignorer leur affairement. Il cherchait une femme, celle dont le traître avait dit qu’elle se trouverait probablement là, dans une des remises, où une cachette était creusée à même le sol. Au fond de la salle, il aperçutun rideau qu’il tira vivement. Puis, il entra dans la pièce. Il y aperçut un coffre qu’il poussa de côté dans l’espoir que celui-ci dissimulerait une trappe.
    Rien. Cependant, derrière un autre coffre, il remarqua une paire de pieds nus et poussiéreux. S’approchant doucement, Einar tendit le bras et saisit par la ceinture un jeune garçon terrifié.
    — Mon père est le thane ! hurla alors le gamin en frappant Einar de ses poings.
    Il semblait âgé d’une douzaine d’années, presque un homme en somme, mais son visage reflétait davantage l’enfance que la maturité. Dans les yeux écarquillés, Einar lut l’angoisse du guerrier sans
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