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La lanterne des morts

La lanterne des morts

Titel: La lanterne des morts
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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Déjà, on emportait les blessés pour les mener aux chirurgiens.
    Valencey d’Adana héla un officier:
    – Il va faire chaud et l’odeur sera vite intenable: ordonnez aux prisonniers vendéens de creuser des tombes individuelles pour les nôtres et des fosses communes pour les leurs.
    Il soutint le regard de Mahé:
    – Eux, ils nous auraient laissés pourrir sur place. Et puis quelle importance, au fond? … Es-tu prêt?
    – Hélas oui.
    Les deux meilleurs éclaireurs mayas, dont «Diego» Quetzalcóatl, prirent la piste, suivis du général et du colonel.
    La comtesse Charlotte de Juignet-Tallouart fut surprise la main dans le sac par Simon dit «la Douceur», venu récupérer l’or et les pierreries contenus dans une cassette.
    Elle sourit.
    – Toi?
    Le tueur hésita.
    La comtesse arrangea une mèche de sa magnifique chevelure en disant:
    – Voilà sans doute bien longtemps que tu attendais ce moment, Simon. As-tu jamais foutu une comtesse?
    Ébahi, l’homme secoua la tête.
    La jeune femme retroussa ses jupes et, se tenant à une table, se pencha en avant. Le tueur regarda ces fesses d’une blancheur laiteuse avant de passer sa main rugueuse sur cette peau douce.
    Il posa son pistolet.
    L'étreinte fut rapide et violente.
    La comtesse baissa ses jupes et, très féline:
    – Es-tu heureux, Simon?… Et surtout, recommencerons-nous?
    Il la regarda en souriant et répondit:
    – Au diable Blacfort qui m’attend. Prenons la cassette et fuyons ensemble.
    Elle sourit, s’approcha de l’angle de la table et saisit le pistolet. La balle, tirée à bout touchant, fit éclater le front du tueur.
    La cassette sous le bras, Mme de Juignet-Tallouart monta sur le cheval de Simon et jeta un regard au camp vendéen déserté:
    – Les imbéciles!… jeta-t-elle, méprisante.
    Sortant timidement d’une tente, l’adolescente victime à demi consentante de Blacfort se précipita:
    – Oh, madame la comtesse, emmenez-moi!
    – Débrouille-toi, j’ai les putains en horreur!… répondit sans rire l’aristocrate.
    Chapeau-ciré observa Blacfort assis sur l’herbe, la tête dans les mains. Puis il regarda de l’autre côté en disant:
    – La route est libre, général, mais elle ne le restera pas longtemps. Il faut aller vite, maintenant.
    Blacfort leva la tête et lui jeta un regard désespéré:
    – Mais la cassette?….
    – Une fortune vous attend en Angleterre. Sauvons d’abord nos vies, général, «la Douceur» nous a joués. Partons, ou voulez-vous vous livrer à Valencey d’Adana?
    Comme tétanisé, Blacfort se leva et se mit en selle.

58
    La nuit était tombée.
    Épuisés, les chevaux renâclaient.
    Chapeau-ciré dit à son maître:
    – Ne sommes-nous pas déjà venus ici?
    – Quelle importance?… répondit Blacfort, abattu, en suivant d’un regard absent quatre hommes pauvrement vêtus qui allumaient un four à chaux.
    – Il faut laisser un peu souffler les chevaux ou ils crèveront pendant la nuit, bien avant que nous n’atteignions la côte.
    Ils mirent pied à terre et s’assirent au bord d’une fontaine, chacun muré en ses pensées.
    Valencey d’Adana, Mahé et les deux Indiens, dont «Diego» Quetzalcóatl, allaient à une allure plus régulière.
    Silencieux, eux aussi pensaient à la bataille qui ne s’achèverait vraiment que lorsque Blacfort répondrait de ses crimes devant un tribunal. Mais pour Joachim, il y avait eu déjà tant de morts, trop…
    Les quatre cavaliers avaient traversé Saint-Jean-d’Angély en provoquant la stupeur. Mais voyant un général et un colonel, flanqués de deux hommes aux étranges uniformes gris, les barrages s’ouvraient sans qu’il fût nécessaire d’échanger une parole.
    En un village appelé Véron, les Indiens choisirent une route secondaire étroite. Valencey d’Adana ne doutait pas un instant qu’ils eussent raison mais s’étonnait que Blacfort eût ainsi quitté la route principale.
    Il frappa chez le maire, Samuel, un républicain surpris de voir devant lui un général des troupes de marine.
    – Citoyen, désolé de te déranger à pareille heure mais réponds à ceci: cette route est empruntée par des fugitifs que nous recherchons, quel est son intérêt par rapport à la route principale?
    L'homme ne réfléchit pas même:
    – Citoyen général, la route principale mène à Saintes et plus au sud à Bordeaux. L'autre, moins importante et où nous nous trouvons, conduit à Savinien et de là, entre Rochefort et Marennes,
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