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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999)
Autoren: David Robbins
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se tenait près de la porte. Au signal de Mercker, chaque homme de l’unité devait aller prendre rapidement position. Nikki se tenait prêt à ouvrir brusquement la porte, à s’avancer dans le couloir, mitraillette à la hanche, pour protéger les hommes qui grimperaient l’escalier.
    — Allez, fit le capitaine.
    Au moment où Nikki ouvrait la porte, une grenade passa devant son visage.
    De l’autre côté du couloir, une porte claqua.
    — Couchez-vous ! cria-t-il.
    Lui-même plongea par terre. La grenade roula parmi les soldats, explosa à dix mètres de lui, le bruit étouffé par le corps de l’homme qui s’était jeté dessus.
    Les soldats reculèrent, l’arme braquée devant eux. Les balles montèrent dans les chambres avec un claquement. Quatre-vingts doigts se crispèrent sur la détente. Seul près de la porte, le cadavre du soldat héroïque fumait.
    — Des Russes ! beugla une voix. Ces foutus rouges sont de l’autre côté du couloir !
    — Comment ils sont entrés là-dedans ? aboya Mercker, furieux. Comment ? Je croyais qu’on avait inspecté tout ce niveau !
    Le capitaine pointa tour à tour l’index sur six hommes ; Nikki fut le sixième. Mercker leur fit signe de s’approcher de la porte. Puis ferma le poing, signal de se tenir prêt.
    Nikki s’élança avec les autres, s’accroupit, porta la crosse de son arme à sa joue, visa la poignée de la porte d’en face. Si elle bouge, je la fais sauter de ses gonds. Un autre soldat se coula le long du mur et referma leur porte.
    Le capitaine ordonna de mettre deux mitrailleuses lourdes en batterie et de les braquer sur la porte au cas où les Russes attaqueraient. Puis il plaça des sentinelles aux trois fenêtres de la salle : les rouges pouvaient tenter de faire le tour du bâtiment pour lancer des grenades à l’intérieur. Ayant provisoirement assuré sa position, il se planta au centre de la salle.
    — Nous avons reçu l’ordre de tenir ce bâtiment et c’est ce que nous ferons, grommela-t-il. Comme je ne sais pas combien ils sont en face, nous restons sur cette position jusqu’à ce que nous disposions de plus de renseignements. Ou jusqu’à ce que nous trouvions un moyen de déloger les rouges.
    — Pourquoi on leur tombe pas dessus, mon capitaine ? demanda un soldat. Ils peuvent pas être beaucoup plus qu’une poignée, là-dedans.
    — Qu’est-ce que vous en savez ? Nous sommes quatre-vingts. Vous aimeriez résister à quatre-vingts bonshommes avec une poignée de soldats seulement ? Les Russes non plus, alors je doute qu’ils n’aient envoyé que quelques types.
    Nikki regarda l’effet des propos de l’officier sur les visages tendus.
    — Non, continua Mercker, je n’ai pas envie de transformer ce bâtiment en abattoir. Nous attendrons qu’ils décampent. On verra qui aura peur le premier. Ils sortiront probablement cette nuit par une fenêtre et iront rapporter que le Reich est maintenant maître de ce bâtiment.
    Nikki alla s’asseoir au centre de la pièce, regarda deux hommes soulever le soldat martyr de son sang fumant et le porter sous une fenêtre. Le première classe Kronenberg.
    Un garçon de son âge, dix-neuf ou vingt ans. Ils ne s’étaient parlé que peu souvent : Kronenberg était nouveau, il venait d’être mobilisé. Il était plein d’espoir, certain que l’Allemagne avait besoin de terres russes. Un jeune patriote. Il n’est plus jeune, maintenant, pensa Nikki, il est mort. On le fit descendre doucement par la fenêtre.
    Les Russes se trouvent dans la même situation que nous, raisonna le caporal Ils sont une centaine, regroupés au centre d’une grande salle. Ils font des plans pour la nuit, eux aussi ; ils s’imaginent qu’on va tous filer par les fenêtres une fois qu’on aura décidé qu’on ne tient pas à mourir pour garder ce bâtiment.
    Nikki avait la trouille. Il s’étonnait de pouvoir encore avoir peur pour sa vie. Quand la peur le quitterait-elle complètement ? Quand en aurait-il assez vu ? Il ne tremblait plus après les accrochages dans ces bâtiments. Il ne se recroquevillait plus dans un coin tandis que la fumée se dissipait, pour fixer, haletant, les morts des deux armées. Plus maintenant. C’était mauvais signe. Il était en train, malgré lui, de s’habituer à l’horreur.

3
     
    — Entre, camarade adjudant. Assieds-toi.
    Zaïtsev s’avança sur le sol de terre battue de la casemate du colonel Nikolaï Batiouk, commandant de la 284 e division. L’officier
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