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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999)
Autoren: David Robbins
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supérieur se leva, lui indiqua un baril en guise de siège. Il était plus grand que Zaïtsev, mais aussi mince. Ses cheveux bruns coiffés en arrière révélaient un front haut et pâle.
    Son bureau n’était qu’un assemblage de planches posées sur deux tonneaux. À la différence de l’abri que Zaïtsev partageait avec Viktor, cette grotte avait été creusée non par une bombe allemande mais par des sapeurs dans la craie de la falaise dominant la Volga, au sud-est de l’usine des Barricades. Les murs et le plafond, renforcés par des rondins, faisaient penser à un sauna sibérien. Derrière Batiouk, deux femmes s’affairaient sur des radios de campagne, branchant et débranchant des fils à un rythme furieux, parlant à voix basse dans un microphone. Trois officiers d’état-major penchés au-dessus d’une autre table grossière traçaient des traits sur une carte.
    Zaïtsev se percha sur le baril, posa son sac à ses pieds et son fusil en travers de ses genoux.
    — Vous vouliez me voir, camarade colonel ?
    — Oui, Vassili. Tu étais à Vladivostok avant d’être affecté ici. Dans la marine, non ?
    — Oui, colonel.
    Batiouk tendit le doigt vers le cou du Sibérien.
    — Je vois que tu portes encore ton maillot de marin sous ta tunique.
    Zaïtsev tira sur le vêtement rayé bleu et blanc dépassant de sa chemise.
    — Oui, colonel. Dans la marine, on dit que le bleu représente l’eau des océans et le blanc l’écume.
    — Je n’ai jamais vu le Pacifique, dit Batiouk en souriant. Il paraît que c’est très beau ? Un jour, peut-être… Montre-moi ton carnet.
    Zaïtsev tendit le cahier à couverture de cuir noir pardessus le bureau. Le colonel entreprit de le feuilleter et dit, sans lever la tête :
    — Comme tu le sais, ces deux dernières semaines, les Allemands nous ont délogés de toute l’usine de tracteurs, excepté le coin nord-est. Ils menacent aussi nos positions dans les Barricades et Octobre-Rouge… (Batiouk posa le carnet sur le bureau.) Notre tête de pont se réduit. Je vais te confier certaines choses que tu ne sais peut-être pas. Mais enfin, comme tu es l’un de ceux qui font bouger ces lignes sur la carte, dit-il, indiquant les officiers d’état-major, tu dois déjà en savoir long…
    Zaïtsev regarda le colonel, qui prit sous le bureau une bouteille de vodka et deux verres. Batiouk servit. Les deux hommes levèrent leurs verres pour porter un toast, avalèrent l’alcool d’un trait puis inhalèrent à travers leur manche, habitude russe pour prolonger la brûlure de la vodka.
    — Désolé de ne pas avoir de chou à t’offrir, s’excusa Batiouk en expulsant l’air de ses poumons.
    — Une autre fois, camarade colonel.
    Batiouk se pencha au-dessus de son bureau de fortune.
    — Il se prépare quelque chose. Je suis sûr que tu as remarqué qu’on nous a réduit les munitions chaque jour pendant une semaine. Ça veut dire qu’elles sont envoyées ailleurs. (Le colonel prit un canif et s’en tapota la paume.) Il faut tenir, Vassili. Il faut maintenir les pieds des Allemands dans le feu. Je ne peux pas te dire pour quelle raison, je l’ignore. Mais il se prépare quelque chose de très gros.
    Batiouk invita Zaïtsev à le suivre à la table des cartes, indiqua la rangée des trois usines géantes, les lignes noires et rouges se mêlant en un écheveau de combats. Le Sibérien pensa que ces lignes ne disaient pas grand-chose de la terreur qui régnait dans ces bâtiments.
    — Nous avons quarante mille hommes en position, commença l’officier. Nous pouvons maintenir ce nombre tant que nous continuerons à recevoir des renforts. Chaque fois que les Allemands réduisent notre tête de pont, nos hommes se serrent simplement un peu plus. Même si nos positions se rétrécissent, elles ne s’affaiblissent pas. Les Allemands ont mis du temps à le comprendre. En fait, Zhoukov et le reste des généraux qui savent ce qui se passe ne s’inquiètent pas pour l’espace. Si nous réussissons à garder le même nombre de combattants dans la ville, les nazis seront bloqués mais ne pourront pas décrocher. Hitler ne le leur permettra pas. Il a déjà annoncé au monde qu’il tient Stalingrad. Je crois que notre résistance le rend fou parce que la ville tire son nom de Staline, suggéra Batiouk avec un petit rire. Qui sait ? En tout cas, tant qu’ils ne partiront pas, nous ferons notre travail, toi et moi.
    Le colonel déplaça sa main vers une zone découverte située
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