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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses
Autoren: Jean (d) Aillon
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groupes de trois hommes, chacun tirant une salve à son tour.
    Les catholiques s’étaient jetés dans la mêlée
avec une telle impétuosité que l’escadron gascon du vicomte de Turenne fut
enfoncé et se débanda. Mais comme les fuyards passaient près du prince de Condé,
les officiers du prince se moquèrent d’eux. Piqués au vif, les Gascons
revinrent dans la bataille.
    La fuite des gens de Turenne avait déjà
entraîné des cris de victoire chez les catholiques. Plusieurs troupes, dont la
cavalerie albanaise, quittèrent le champ de bataille pour se précipiter dans le
village où Navarre s’était logé, insouciants de ce qui se passait sur le reste
du champ de bataille. Les catholiques débouchèrent sur la place de l’église, près
du château, et découvrirent là une grande partie des bagages de l’armée
protestante. Ils n’avaient plus qu’à se servir !
    Ils étaient à pied en train de se disputer ces
dépouilles quand un escadron de cavalerie protestante tomba sur eux et les mit
en pièces.
    Entre-temps, le duc de Joyeuse, conforté par
la déroute de la cavalerie de Turenne, avait choisi d’enfoncer les gros
escadrons du roi de Navarre, du prince de Condé et du comte de Soissons, qui n’avaient
pas encore combattu.
    Joyeuse partit au galop, avec sa gendarmerie
placée en une seule ligne de lances distendue. Les trois Bourbons l’attendaient
avec leurs escadrons serrés, formés sur six rangs de profondeur. Les cavaliers
huguenots étaient équipés à la reître, avec épée et pistolet. Quand l’ennemi
fut à quinze pas, ils s’élancèrent de toute la vigueur de leurs chevaux et
firent feu à bout portant pendant que des pelotons d’arquebusiers, postés dans
les intervalles des escadrons, tiraient par roulement. Ces décharges jetèrent à
terre un grand nombre de royalistes. S’ensuivit une terrible mêlée, où le roi
de Navarre et ses deux cousins combattirent en s’épargnant moins que de simples
soldats.
    En souvenir de la campagne féroce menée par
Joyeuse en Poitou et de l’extermination de Lamothe-Saint-Elloy, les huguenots, galvanisés
par l’esprit de vengeance, criaient : « Lamothe-Saint-Elloy ! Lamothe-Saint-Elloy !
Souviens-toi de Lamothe-Saint-Elloy ! »
    Le carnage fut terrible et la noblesse de Cour,
dorée, empanachée, couverte de velours et de broderies, commença à être broyée.
    Quant au roi de Navarre, il s’exposait dans la
mêlée avec beaucoup d’imprudence.
    — À quartier ! À quartier ! Je
veux paraître ! criait-il en faisant dégager ceux qui voulaient le
protéger.
    Ou encore :
    — Ôtez-vous de devant moi, ne m’offusquez
pas !
    Il arracha même un drapeau de la main d’une
cornette ennemie en criant :
    — Rends-toi, Philistin !
    Mais il fut soudain entouré par un détachement
catholique qui l’entraîna à l’écart. Par chance, il n’était pas seul et les
gentilshommes qui l’entouraient le défendaient comme ils pouvaient.
    — Écartez-vous ! criait-il pourtant
à ses compagnons. Ne m’offusquez pas !
    De la Butte aux Loups, Olivier voyait
parfaitement le roi de Navarre grâce au panache blanc de son casque. Maintenant
que la mêlée était totale avec l’armée ennemie, il ne pouvait plus tirer avec
sa couleuvrine, bien que Rosny préparât un ultime coup. Le jeune homme vit
alors avec terreur que deux des gentilshommes qui protégeaient le roi venaient
de tomber. Navarre se battait maintenant seul, comme un diable, contre quatre
cavaliers. Certain que personne ne pouvait lui porter secours, Olivier se
précipita vers son cheval attaché à l’un des chariots, sauta en selle et se rua
dans la bataille.
    Il arriva sur le Béarnais en même temps qu’un
autre gentilhomme venant à la rescousse, un nommé Frontenac, et il abattit un
adversaire du roi d’un coup de sabre sur la tête. Frontenac tua l’autre et
Navarre parvint à se dégager.
    — Encore vous, Hauteville ! cria-t-il
tout sourire, en le reconnaissant.
    Ils furent un moment séparés, Olivier taillant
autour de lui avec ardeur. Mais c’était déjà la fin de la bataille et le début
du massacre. L’armée de Joyeuse était rompue de tous côtés et se débandait.
    Le duc de Joyeuse se voyant perdu, sans aucune
ressource, se retira vers son artillerie en compagnie de son jeune frère. Il ne
restait que peu de monde autour de lui. Un de ses gentilshommes lui demanda ce
qu’ils devaient faire et il répondit les larmes aux
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