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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’attaquer mais des fantassins
arrivaient encore. Navarre remarqua que les arquebusiers étaient fort mal
placés et trop regroupés. Si Hauteville avait la bonne l’idée de tirer dans le
tas ! se dit-il.
    Brusquement, les premiers escadrons
catholiques se mirent en mouvement. Les piques s’abaissèrent. Ils se
préparaient à charger.
    Navarre se dressa alors sur son cheval pour
haranguer ses compagnons :
    — Braves gentilshommes, vous savez ce que
nous avons fait, le prince de Condé et moi, pour épargner votre sang, mais il
va couler pour la cause de Dieu et du roi. Soutenez les Valois et les Bourbons
contre la maison de Lorraine ! Restons français ! C’est par une
victoire éclatante que vous vous ouvrirez un chemin vers vos châteaux, un
retour dans vos familles…
    Le Béarnais se tourna vers les princes de
Condé et de Soissons, et leur lança avec un rire forcé :
    — … Et vous, mes cousins, mes amis, embrassons-nous !
Il n’est pas besoin ici de longues paroles. Souvenez-vous que vous êtes du sang
de Bourbon, et vive Dieu ! Je vous ferai voir que je suis votre aîné !
    — Et nous, répondit le prince de Condé, nous
vous montrerons que vous avez de bons cadets !
    Deux ministres entamèrent le psaume 118 : La voici l’heureuse journée, qui répond à nos désirs…, et le chant fut
repris par le roi, puis par toute l’armée, certains soldats s’étant agenouillés
pour prier. À ce spectacle incongru, les cavaliers catholiques qui allaient
attaquer retinrent leurs bêtes et des railleries éclatèrent parmi eux.
    — Par la mort ! Ils tremblent, les
poltrons, ils se confessent ! plaisantèrent les proches amis de Joyeuse.
    — Ne vous y fiez pas ! répliqua un
vétéran avec inquiétude. Je connais ces rudes adversaires : quand ils
prient, ils se préparent à vaincre ou à mourir.
    Au moment où le roi de Navarre allait faire
sonner la charge, un des pasteurs intervint pour lui dire que Dieu ne bénirait
pas ses armes s’il ne réparait pas le scandale qu’il avait créé en séduisant
une jeune fille de La Rochelle. Henri le reconnut et confessa ses fautes devant
ses compagnons.
    Malgré tous les efforts d’Olivier Hauteville, de
Clermont d’Amboise et du baron de Rosny, qui s’activaient tant qu’ils le
pouvaient avec leurs aides et les servants, les deux armées risquaient d’être
aux prises avant que l’artillerie protestante ne soit prête. Or, une fois la
bataille engagée, l’artillerie devenait inutile. Ce retard était une grande
misère. Mais enfin Olivier termina le réglage de sa couleuvrine, et celle-ci
étant chargée, il eut l’honneur du premier coup de feu.
    Il avait visé le cœur de l’armée catholique, là
où se trouvaient la cornette blanche du duc de Joyeuse, juste en face de la
cavalerie de Navarre. Le boulet fit un immense ravage dans les chevaliers et
les arquebusiers du régiment de Picardie dont plusieurs rangs de vingt hommes
et chevaux furent emportés. La panique gagna les catholiques, terrorisés.
    — Joli coup ! lâcha Navarre avec un
sourire approbateur.
    Olivier écouvilla et fit recharger. Les deux
autres canons étaient prêts : celui servi par Clermont d’Amboise visa les
fantassins, tandis que Rosny choisit une autre partie de la cavalerie.
    De nouveau le carnage fut terrible. Olivier
tira à son tour, ensuite chaque coup, tant des canons que de la grosse
couleuvrine, emporta une file d’hommes, alors que l’artillerie adverse était
toujours muette.
    Olivier jugea qu’il pourrait tirer encore une
dizaine de salves avant que les troupes ne soient trop emmêlées. Il calcula un
nouvel angle et régla sa couleuvrine avec le compas et l’équerre, visant cette
fois l’arrière ligne de Joyeuse.
    Pour l’instant, les cavaliers s’élançaient. La
cavalerie du vicomte de Turenne, qu’on appelait la cavalerie de Gascogne, partit
la première. En arrière, et vers la gauche, le prince de Condé, le comte de
Soissons, le prince de Conti et le roi de Navarre attendaient en réserve. Les
deux escadrons des deux princes étaient chacun de trois cents chevaux, celui du
comte de Soissons, un peu moins nombreux.
    Mais sachant que sa cavalerie était inférieure
à celle des catholiques de Joyeuse, Navarre avait placé des arquebusiers à pied
à côté de chaque escadron. Ils ne devaient tirer qu’au dernier moment, quand
les ennemis seraient à moins de vingt pas d’eux. De surcroît, ces arquebusiers
étaient par
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