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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse
Autoren: Heinz Knoke
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tenace au service du personnel...
    Abattu en flammes quelques jours plus tôt, Woitke porte, autour de l'épaule gauche et de la poitrine, une lourde cuirasse de plâtre qui le fait ressembler, de façon frappante, à un chevalier du Moyen Age.
    14 août 1944.
    Le matin, je prends le commandement effectif de l'escadre.
    Au-dessus de Rennes, nous engageons le premier combat de mon règne, contre six Thunderbolt. J'en abats un qui éclate sous mon nez.
    Sur le chemin du retour, nous attaquons au canon une colonne de jeeps avec des remorques. Un des véhicules se jette dans le fossé et s'arrête contre le talus opposé, avant d'exploser comme une grenade.
    17 août 1944.
    Vers 10 heures du matin, un appareil de reconnaissance vient se promener à la verticale de notre terrain. Il va nous envoyer ses amis bombardiers, l'animal !
    En effet, une heure plus tard, huit chasseurs-bombardiers piquent sur nous et démolissent un appareil. Quand ils sont repartis, je fais retirer les filets de camouflage et décolle pour essayer de les rattraper. Mais ils sont déjà trop loin. J'aperçois seulement un Lightning isolé qui parvient à s'échapper au ras des arbres.
    Le soir, comme nous rentrons d'une attaque contre un détachement de blindés, des geysers de terre surgissent tout à coup de notre terrain déjà labouré. Dans l'air vibrant de chaleur, je distingue une formation de douze Marauder. Avec les dernières gouttes d'essence, nous nous ruons à l'assaut. Mes hommes descendent trois Ricains, moi un quatrième. Allons, on fait encore du bon travail !
    La nuit venue, nous déménageons à Marolles. C'est plus sûr, car le premier terrain sera certainement encore bombardé demain.
    18 août 1944.
    Les Américains ont atteint la Seine, au nord de Paris.
    Nous déménageons encore, pour nous installer à Vailly, à l'est de Soissons.
    L'été, torride, lourd de menaces d'orage, pèse sur moi comme un cauchemar. L'attente de la fin qui ne peut plus tarder est une dure épreuve. Parfois, entre deux missions, je me promène, en canot pneumatique, sur l'eau claire de l'Aisne qui passe à quelques mètres du terrain. Avec un javelot tronqué, je harponne des brochets qui se débattent sauvagement pour mourir après une longue agonie.
    Quand ce sera mon tour, je mourrai sans doute plus vite !
    28 août 1944.
    L'ennemi tente, entre Vernon et Mantes, de franchir la Seine. Les pontons lancés par le génie sont protégés, jour et nuit, par des nuées de chasseur, de nombreuses pièces de D.C.A., d'innombrables projecteurs.
    Six vaines attaques contre ces pontons nous ont coûté hier douze appareils.
    Nous sommes pratiquement hors de combat.
    Ce matin, quatre appareils seulement ont pu prendre l'air. Les mécaniciens sont en train d'en rafistoler deux autres. Là-dessus, à 6 heures du matin, le chef d'état-major du corps m'appelle au téléphone pour me passer un savon maison.
    — Vous annoncez quatre appareils disponibles, alors que vous en avez encore six. Auriez-vous perdu la raison ? Vous ne semblez pas vous rendre compte de la gravité de la situation. C'est du sabotage, vous m'entendez, du sa-bo-tage ! J'ordonne que vous engagiez la totalité de vos appareils !
    Il hurle comme un possédé. Depuis l'époque lointaine de la caserne, on ne m'a pas parlé sur ce ton !
    J'ai du mal à contenir ma colère. Qu'est-ce qu'ils savent donc de nos soucis, de nos inquiétudes, ces étalons galonnés, ces stratèges de salon ? Du sabotage ? C'est vraiment un peu fort de tabac !
    Je fais préparer un des moulins estropiés. Mon chef de section, le caporal-chef Döring, prend l'autre.
    Deux minutes avant l'heure fixée pour le décollage, nous sortons des abris de camouflage, en l'occurrence une tonnelle de branchages. Prudemment, nous nous plaçons dans le vent.
    La « piste » est une longue bande de terre meuble. Mon zinc accélère péniblement. J'ai un mal fou à l'arracher.
    Döring, lui, s'impatiente trop tôt. Le vieux taxi se soulève, mais, n'ayant pas encore une sustention suffisante, dérape sur l'aile et va s'abattre, en flammes, à côté d'un petit bois. Döring est mort sur le coup.
    A présent, « l'escadre » est réduite à cinq appareils. Cet ordre du corps est un véritable assassinat !
    Par radio, j'apprends que les autres escadres ne peuvent même pas décoller, car les chasseurs-bombardiers anglais attaquent sans cesse leurs terrains.
    — Allez à Siegfried-Gustave ! ordonne le contrôleur.
    Ce
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