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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse
Autoren: Heinz Knoke
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que, jour après jour et nuit après nuit, les bombes des Alliés pleuvent sur les ateliers. Ainsi, les combats aériens au-dessus du Reich sont en réalité une course meurtrière. Qui l'emportera, les forteresses volantes ou nos ingénieurs ?
    Et l'horizon continue à s'assombrir : à l'est, nous reculons toujours, suivant une tactique « élastique » à laquelle personne ne croit plus. Nous avons abandonné l'Afrique, nous battons en retraite dans les Apennins. A l'ouest, on s'attend à un débarquement allié. Depuis des mois, l'escadre est prête à faire face à toute éventualité. Au cours d'un entraînement intensif, les pilotes ont appris quand et comment il faut attaquer les péniches de débarquement et les concentrations terrestres. Il suffira d'une pression sur un bouton électrique pour mettre en branle cet immense dispositif. Et pourtant...
    Ce matin, le commandant Specht, promu au grade de commodore, a pris le commandement du 11e groupe de chasse. Je lui succède à la tête de l'escadre. Specht m'apprend que ma promotion anticipée au grade de capitaine est la récompense de « mon courage exceptionnel devant l'ennemi ».
    29 avril 1944.
    Trois divisions de bombardiers viennent de quitter la région de Great Yarmouth et se dirigent vers le continent. Nos unités avancées en Hollande signalent que l'ennemi dispose d'une escorte nombreuse.
    Nous avons l'ordre d'engager à tout prix le combat avec les chasseurs ennemis pour permettre à plusieurs groupes de Focke-Wulf d'intercepter les forteresses avec un maximum d'efficacité.
    Via Amsterdam, le Zuyderzée et Deventer, l'armada américaine atteint la frontière allemande à l'ouest de Rheine. A 11 heures, ses pointes avancées survolent le terrain que nos aviateurs ont provisoirement évacué.
    A 11 h 4, nous décollons, décrivons un large virage pour nous grouper et commençons à grimper.
    — Grosses bagnoles dans Gustave-Québec, Hanni huit-zéro !
    6 000 mètres, 7 000, 8 000. Du nord et du sud, montent d'autres groupes de chasse, pour la plupart des Focke-Wulf.
    — Grosses bagnoles maintenant dans Gustave-Siegfried.
    — Victor, Victor...
    Je continue à grimper jusqu'à 9 000 mètres. Le moteur, spécialement adapté à l'air raréfié, obéit avec une facilité stupéfiante.
    A 11 h 30, je distingue, dans l'ouest, les filets de condensation des Lightning qui forment l'avant-garde ennemie.
    Quelques minutes plus tard, ils passent sous mes ailes, suivis du défilé interminable des bombardiers. Des essaims de Thunderbolt et de Mustang virevoltent sur les flancs, en dessous, au-dessus.
    Nos Focke-Wulf se ruent à l'attaque !
    Immédiatement, je dérape sur l'aile et fonce dans un groupe de Lightning. Ils nous ont aperçus et, lancés dans un virage cabré, viennent à notre rencontre. Un peu plus loin, dans le sud, une masse de peut-être 40 Thunderbolt change également de cap pour se jeter sur nous. Exactement ce que nous voulions !
    Pendant quelques minutes, je colle dans le sillage d'un Lightning qui zigzague, dérape, descend, remonte. De temps en temps seulement, j'arrive à lui expédier une giclée d'obus. L'animal sait piloter !
    Tout à coup, une bande de Mustang exécute une passe frontale qui coupe ma trajectoire. Leurs traceuses rasent mon hublot. Des deux mains, je cabre mon zinc... Nom d'un chien ! C'était moins une. Regardant par-dessus mon épaule, je vois que mon chef de section, chargé d'assurer mes arrières, a fidèlement suivi et continue à me couvrir.
    Encore un Lightning qui a l'idée saugrenue de venir se promener sous mon nez. Cette fois, je parviens à placer mes rafales. Une fumée épaisse sort de son moteur droit...
    Je ne peux pas exploiter mon avantage. Huit Thunderbolt me collent au derrière. Leurs balles m'encadrent de près.
    Manifestement, les pilotes américains avec lesquels nous nous bagarrons ici, sont tous des vétérans chevronnés. J'ai beau me débattre, essayer ma fameuse chandelle en tire-bouchon, ils reviennent toujours dans mon sillage. Heureusement, mes manœuvres les empêchent de viser convenablement.
    Voilà qu'un des Ricains, emporté par son élan, vient se présenter devant moi. J'écrase les boutons de déclenchement de mes canons, mais il a déjà viré pour rejoindre ses camarades qui continuent à me canarder par derrière.
    Malgré le froid glacial, je suis en nage. Mon corps est endolori, comme si j'avais reçu une raclée de coups de bâton. Je suis tantôt
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