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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
Autoren: Christophe Verneuil
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besoin de propagande s'ils voulaient vraiment nous asservir. Ils n'auraient pas emporté avec eux cette encyclopédie audiovisuelle dans laquelle ils expliquent eux-mêmes qu'ils vont nous changer. ª
    Ginger avait remarqué que Brendan Cronin s'intéressait plus que quiconque à la conversation. Il prit la parole: ´ Je me rends bien compte que la métaphore religieuse n'est peut-être pas très appropriée, mais s'ils ont l'impression d'être des serviteurs de Dieu...
    s'ils sont venus du ciel avec ces dons miraculeux, nous pourrions dire que ce sont des anges ou des archanges nous accordant une bénédiction toute particulière.
    -Bravo, Cronin ! dit Falkirk en éclatant de rire. La bigoterie, à présent ! Vous croyez peut-être que vous allez m'avoir avec vos histoires de curé ? Même si j'étais une grenouille de bénitier comme ma mère, je vois mal comment je pourrais qualifier d'anges des créatures dont la face ressemble à un baquet de vers grouillants !
    - Des vers ? De quoi parle-t-il ? demanda Brendan à Bennell.
    -Leur allure est très différente de la nôtre. Ce sont des bipèdes avec des membres supérieurs assez semblables aux nôtres, bien qu'ils possèdent six doigts et pas cinq. Mais c'est tout ce que nous avons en commun. Au début, ils paraissent répugnants. Et quand je parle de répulsion, je suis encore loin de la vérité. Et puis, avec le temps, on commence à comprendre qu'ils ont une certaine forme de beauté.
    - Une certaine forme de beauté ! répéta Falkirk d'un air méprisant. Des monstres, voilà ce qu'ils sont, oui. Et ils ne peuvent sembler beaux qu'aux yeux d'autres monstres. Vous vous êtes trahi, Bennell. ª
    La colère de Ginger la poussa à s'avancer vers le colonel en dépit de sa mitraillette. ´ Pauvre imbécile, dit-elle. qu'est-ce qu'on en a à faire, de leur aspect ?
    Ce qui compte, c'est ce qu'ils sont. De toute évidence, ce sont des créatures animées d'un noble idéal. Même s'ils sont aussi laids que vous le dites, ce que nous avons en commun avec eux est bien plus important que nos différences. Mon père disait toujours que ce qui nous sépare des bêtes, ce n'est pas seulement l'intelligence, mais aussi le courage, l'amour, l'amitié, la compassion, la communauté d'‚me ! Vous réalisez quel courage il leur a fallu pour venir de si loin ? Le courage, voilà une chose que nous avons en commun.
    Et l'amour, l'amitié ? Ces sentiments aussi, ils devaient les posséder. Sinon, comment auraient-ils édifié une civilisation capable d'atteindre les étoiles ?
    Sans amour, sans amitié, on n'a aucune raison de cons-truire quoi que ce soit. La compassion ? Ils ont une mission sacrée, ils veulent permettre aux autres espèces d'accéder aux sommets de l'intelligence. Et la communion d'‚me ? Vous n'en trouvez pas chez eux, peut-être ? Ils comprennent nos craintes et notre solitude à tel point qu'ils entreprennent des voyages extraordinaires dans le seul but de nous rencontrer et de nous dire que nous ne sommes pas seuls dans l'univers. ª
    Soudain, elle comprit que sa fureur ne s'adressait pas tant à Falkirk qu'à l'aveuglement dans lequel se complaisait la race humaine, cet aveuglement qui la poussait si souvent dans la spirale infernale de l'auto-destruction.
    ´ Regardez-moi, dit-elle au colonel. Je suis juive. Certains vous diront que je ne suis pas comme les autres, que je ne suis pas bonne, voire que je suis dangereuse.
    Les histoires de juifs buvant le sang des enfants des chrétiens, voilà le genre d'horreurs qu'on colportait aux siècles passés. Mais y a-t-il une différence entre cet antisémitisme maladif et votre entêtement à croire, malgré tout ce qui prouve le contraire, que ces créatures sont venues ici pour boire notre sang ? Pour l'amour du ciel, arrêtez. C'en est fini de la haine. Nous avons désormais une destinée qui nous interdit de nous entre-déchirer.
    -Bravo, dit Falkirk d'un ton acide. Voilà un superbe discours. ª Tout en parlant, il pointa sa mitraillette sur le général Alvarado. ´ Laissez votre arme, mon général. Vous ne m'abattrez pas. Je mour-rai comme vous tous dans les flammes de l'holocauste.
    - L'holocauste ? dit Bennell.
    -Oui, docteur, l'holocauste de feu qui nous consu-mera tous et purifiera le monde de l'infection.
    - Bon sang ! s'écria Bennell. C'est pour ça que vous êtes venu seul. Vous ne vouliez pas sacrifier plus d'hommes qu'il n'était nécessaire. ª Il se tourna vers Alvarado. Će dingue a eu
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