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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire
Autoren: Robert Louis Stevenson
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Tunstall, quand, à un tournant, ils virent l’église devant eux. Dix ou douze maisons étaient groupées autour   ; mais derrière, le cimetière était contigu aux champs. Près du porche une vingtaine d’hommes étaient réunis, les uns à cheval, les autres se tenant à la tête de leur monture. Ils étaient montés et armés de manières fort diverses   : quelques-uns avaient des lances, d’autres des haches d’armes, d’autres des arcs, et plusieurs montaient des chevaux de charrue, encore souillés de la boue du sillon   ; car c’était la lie du pays   : ce qu’il y avait de meilleur comme hommes et comme équipement était déjà au camp avec Sir Daniel.
    – Par la croix de Holywood, ce n’est pas mal   ; Sir Daniel sera content, observa le prêtre en comptant la troupe.
    – Qui va là   ? Arrêtez, si vous êtes loyal   ! cria Bennet.
    On vit un homme se glisser dans le cimetière parmi les ifs   ; en entendant cet appel, il renonça à sa cachette et courut à toutes jambes vers la forêt. Les hommes près du porche, qui jusqu’à ce moment ne s’étaient pas douté de la présence de l’étranger, s’agitèrent. Ceux qui étaient à pied commencèrent à monter à cheval, ceux qui étaient déjà à cheval se lancèrent à sa poursuite. Mais ils avaient à faire le tour du terrain consacré et il était évident que leur proie leur échapperait. Hatch, avec un juron, plaça son cheval face à la haie pour le faire sauter   ; mais celui-ci refusa, et envoya son cavalier rouler dans la poussière. Quoiqu’il se remît debout en un instant, et qu’il eût saisi la bride, le temps avait passé et le fugitif avait gagné une trop grande avance pour que l’on pût encore espérer sa capture.
    Le plus sage de tous avait été Dick Shelton. Au lieu de se précipiter dans une poursuite vaine, il avait saisi son arc, mis une flèche et tendu la corde, et maintenant que les autres avaient renoncé à la poursuite, il regarda Bennet et lui demanda s’il fallait tirer.
    – Tirez, tirez, cria le prêtre avec une violence sanguinaire.
    – Visez-le, maître Dick, dit Bennet. Faites-le-moi tomber comme une pomme trop mûre.
    Il ne fallait plus en ce moment au fugitif que quelques pas pour être à l’abri   ; mais la pente dans cette dernière partie de la prairie était assez raide à monter, et la course de l’homme se ralentissait. Par suite de la nuit tombante et des mouvements irréguliers du coureur, ce n’était pas un but facile   ; et, lorsque Dick tira, il ressentit une espèce de pitié qui lui fit presque souhaiter de manquer le but. La flèche vola.
    L’homme trébucha et tomba, et un grand cri de joie s’éleva, poussé par Hatch et ceux qui s’étaient mis à la poursuite. Mais c’était vendre la peau de l’ours avant qu’il ne fût mort. L’homme tomba   ; il se releva légèrement, se retourna, agita sa casquette en manière de bravade, et l’instant d’après, était hors de vue dans le bois.
    – Que la peste l’accompagne   ! cria Bennet. Il a des jarrets de voleur   ; il sait courir, par saint Banbury   ! Mais vous l’avez atteint, maître Shelton, il vous a volé votre flèche. Puisse-t-il n’avoir jamais de bien que je lui envie davantage   !
    – Mais que faisait-il près de l’église   ? demanda Sir Olivier. J’ai bien peur qu’il n’y ait eu quelque malheur ici. Clipsby, mon ami, descendez de cheval, et cherchez partout dans les ifs.
    Clipsby s’éloigna, et revint presque aussitôt, apportant un papier.
    – Cet écrit était piqué à la porte de l’église, dit-il en le tendant au prêtre. Je n’ai trouvé rien d’autre, Monsieur le chapelain.
    – Par exemple   ! par la puissance de notre sainte Mère l’Église, s’écria Sir Olivier, ceci est presque un sacrilège   ! Par ordre du roi ou du seigneur du manoir… fort bien   ! Mais que n’importe quel vagabond loqueteux attache des papiers à la porte du sanctuaire… non, ça touche au sacrilège, ça y touche   ; et des hommes ont été brûlés pour moins que cela   ! Mais qu’y a-t-il là-dessus   ? Le soir tombe. Mon bon maître Richard, vos yeux sont jeunes. Lisez-moi, je vous prie, ce libelle.
    Dick Shelton prit le papier en mains et lut à haute voix. Le papier portait quelques vers irréguliers, raboteux, à peine rimés, tracés d’une écriture grossière, avec une orthographe étrange. Les voici, avec l’orthographe un peu améliorée  
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