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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable
Autoren: Paul Harding
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suggérerez, à la fois ici et à l’étranger, que non seulement vous
aviez un espion à bord des vaisseaux de guerre mais aussi un autre au cœur des
conseils les plus secrets de la Cour de France. Vous propagerez, par ragots et
rumeurs, que vous saviez, dès le début, qui était Mercure et que vous l’avez
attiré dans votre toile d’araignée. Les envoyés du pape seront informés des
véritables raisons de la visite de Mercure en Angleterre ainsi que des
horribles meurtres qu’il a commis. Vous insinuerez que votre prétendu espion en
France vous a raconté tout ceci.
    Athelstan soupira.
    – On vous lavera de tout soupçon, vous, prince
pétri de vertu, pendant que les Français se déchireront entre eux en quête d’un
espion qui n’existe pas.
    Jean de Gand, les yeux brillant de larmes, rejeta la
tête en arrière et hurla de rire.
    – Oh, que j’aime ce jeu ! Vous êtes fort
doué, mon frère. Oui, c’est tout à fait ce que Gervase fera.
    Il tourna les yeux vers Gresnay, assis pétrifié comme
un connil devant une belette.
    – Et à présent, messire, venons-en à vous.
    – Monseigneur, intervint le dominicain, c’est un
homme innocent.
    – Ce sera un homme mort s’il retourne en France, dit
Gervase. Personne ne croira ni n’acceptera son histoire.
    – Je n’ai rien fait de mal, s’indigna Gresnay en
se levant à moitié de son banc.
    Athelstan le fit rasseoir.
    – Ne vous inquiétez pas.
    Gand, à présent, examinait une tache sur sa main.
    – Voilà, monsieur Gresnay : vous allez
narrer à Gervase tout ce qu’il y a à savoir sur les fortifications le long de
la côte française. Nous enverrons une missive en France expliquant que vous
aussi avez été victime de cet empoisonneur félon. Vous pouvez changer de nom et
recevoir une récompense de l’Échiquier anglais. Allez sur la côte sud vous
cacher dans un village de pêcheurs. C’est soit ça soit le retour en France.
    Gresnay accepta sans demander son reste.
    – Dans ce cas, conclut le régent, tout est en
ordre, l’affaire est finie. Deux navires français ont été détruits. Mercure a
été occis et nous avons tendu des traquenards à la Cour de France pour l’avenir.
Bon travail, n’est-ce pas ?
    Il adressa un sourire à Athelstan, qui lui répondit
par un regard froid. Gand descendit de l’estrade et frappa sur l’épaule de Sir
John.
    – Belle ouvrage, hein, John ? Sir Walter, ce
château est désormais le vôtre, vous pouvez en user à votre guise. C’est un cadeau,
une petite compensation pour votre perte cruelle.
    Il esquissa un salut.
    – Frère Athelstan, ne m’oubliez pas dans vos
prières. Gervase, venez avec moi au Savoy. Chantez-moi donc ce madrigal que
vous avez composé.
    Et, le bras sur l’épaule de son maître espion, le
régent se dirigea vers la porte. Sur le seuil, il se retourna.
    – Maurice, voulez-vous vous joindre à nous ?
Ou retournez-vous auprès de Lady Angelica ?
    – Sir Thomas Parr m’a invité à souper, monseigneur.
    – Sir Thomas Parr est un homme fort courtois, fit
observer le dominicain.
    – Oui, se gaussa Jean de Gand, et à Cheapside, les
poules ont des dents !
    – Dans ce cas, repartit le dominicain, vous en
trouverez maintes qui pondent des œufs d’or !
    Gand lâcha l’épaule de Gervase et revint sur ses pas, en
se frappant la main de ses épais gants de cuir.
    – Comment se portent vos ouailles, mon frère ?
    Athelstan regarda derrière le régent. Gervase lui lança
un coup d’œil d’avertissement en secouant la tête.
    Jean de Gand se rapprocha.
    – Et ces flèches ?
    – Monseigneur, elles ont été cachées par des
rebelles mais découvertes par des sujets loyaux et signalées sur-le-champ à l’échevinage.
    – Vos paroissiens ont donc tous bon pied bon œil ?
    – Monseigneur, ils vont très bien. Ils
travaillent dur, mangent peu et ne cessent de prier pour le roi.
    – De grâce, faites que cela continue ainsi !
    – Je m’y emploie, monseigneur. Dans mes oraisons
je demande chaque jour que, s’ils ont perdu la bienveillance du roi, ils la
regagnent vite et que, s’ils sont en faveur. Dieu veuille bien les y maintenir.
    – Et quand éclatera la rébellion, s’enquit le
régent en se rembrunissant, de quel côté de la barrière vous tiendrez-vous. mon
petit frère ?
    – Eh bien, monseigneur, je serai dans mon église,
je célébrerai la messe, prêcherai la Bonne Parole et m’occuperai de ceux qui
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