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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable
Autoren: Paul Harding
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Vous
êtes venu, vous êtes assis près de Vamier et avez conseillé aux prisonniers de
s’absorber dans leurs prières. Je me suis souvenu des chapelets dont vous leur
aviez fait don et me suis demandé si vos paroles étaient un code, un message
secret.
    Fontanel se leva.
    – Je suis l’envoyé de la Cour de France. J’ignore
tout de ce Mercure. Et je ne suis absolument pas coupable des morts terribles
qui se sont produites ici ou ailleurs.
    Il déglutit avec peine et jeta un coup d’œil vers la
porte.
    – Je ne suis presque pas sorti de chez moi !
Pourquoi serais-je allé rôder autour de Whitefriars ?
    – Qui vous a dit que Vulpina logeait là-bas ?
railla le coroner. Vous vous y êtes rendu déguisé en prêtre. Ce fut une erreur !
Les étrangers ne s’aventurent jamais à Whitefriars.
    Gervase sourit.
    – Quant à votre logis, il était facile à l’un de
vos hommes de se faire passer pour vous, surtout avec ce ridicule chapeau de
damoiseau que vous arborez. Comment êtes-vous sorti ? Habillé en valet ?
D’après nos renseignements. Mercure est un expert en déguisement.
    – Je suis libre d’aller où bon me semble ! Et
de deviser comme je l’entends avec mes compatriotes !
    – Je vous ai vu chuchoter, déclara Gresnay, les
yeux flamboyants. Monsieur, je vous ai vu parler avec Vamier, ici, à maintes
reprises, avant que les meurtres commencent !
    – Monsieur Gresnay, n’oubliez pas où vous êtes, gronda
Fontanel. Vous êtes captif des Anglais mais devrez un jour retourner en France !
    Jean de Gand fixa Athelstan : le dominicain lut
dans ce regard que d’autres preuves allaient devoir être fournies. Il hocha la
tête lentement.
    – Nous possédons toutes les preuves nécessaires, déclara-t-il.
Il y en a, dans cette salle même, alors asseyez-vous, monsieur de Fontanel.
    – Lesquelles ? s’inquiéta l’envoyé, l’air
troublé et tendu.
    – Nous chercherons d’abord le chapelet de monsieur
Vamier et nous le trouverons. Nous savons que vous le lui avez donné ! Ensuite,
monsieur Gresnay, ici présent, va se creuser la cervelle et il commencera à se
souvenir de menus détails fort utiles.
    – Et ? questionna Fontanel.
    – Il y a monsieur Vamier. Si nous pouvons
démontrer, et nous y parviendrons, que son rosaire était formé de grains d’abrus
hautemement toxiques, alors c’est un assassin. Qu’il soit français ou anglais, monseigneur
le régent le fera conduire dans les cachots de la Tour où ses bourreaux se
mettront au travail. Oh, ils reconstitueront l’histoire, comme moi. Vous ne
connaissez pas Godbless, n’est-ce pas ? C’est un pauvre mendiant qui vit
dans le cimetière de ma paroisse. Il fut soldat, jadis, et a visité Venise. Il
m’a parlé d’un homme qui aurait dû mourir mais ne mourut point. Puis je suis
monté à bord d’une galère vénitienne mouillée sur la Tamise. Le capitaine était
un joyeux compagnon. Il connaissait, bien sûr, les grains d’abrus et savait que
le Conseil des Dix en donnait aux criminels. Il n’a fait que confirmer ce que j’avais
appris grâce à notre bibliothécaire de Blackfriars et aux bavardages du brave
Godbless. Un peu plus tard, je me suis rendu chez un apothicaire près de
Cheapside. Il m’a confié que c’était l’un des secrets de son négoce ; il m’a
tout dit sur les propriétés toxiques de l’abrus.
    Athelstan énuméra les différents points sur ses doigts.
    – Vous êtes allé à Venise. Les grains d’abrus
formaient le rosaire que vous avez remis à Vamier et il le possède encore.
    Le dominicain regarda Sir Maurice droit dans les yeux.
    – Et, enfin, l’un des assassins, l’un des crânes
rasés que vous avez dépêchés contre nous… Il n’est pas mort. Il est à la Tour. Je
suppose qu’il vous reconnaîtra, ainsi que votre voix. C’est extraordinaire ce
que peut faire un homme pour échapper à la corde !
    – Ils sont morts tous deux ! insista
Fontanel.
    Il ferma les yeux en se rendant compte de la terrible
erreur qu’il venait de commettre.
    – Comment le savez-vous ? questionna Gand en
se levant.
    Il saisit Fontanel par l’épaule.
    – Comment savez-vous, monsieur, que des tueurs
ont attaqué un pauvre curé à Southwark ?
    – Je… j’ai ouï des rumeurs. Monseigneur de Gand, je
dois partir.
    Il se libéra et se dirigea vers la porte.
    Sir John eut un regard d’impuissance. L’arrestation d’un
émissaire étranger était une affaire
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