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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth
Autoren: Walter Scott
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comme vous pour embrouiller une tête : mais voulez-vous prendre quelques rafraîchissemens ?
    – Oh ! non, non ; ma chambre, ma chambre : j’espère du moins que je pourrai la fermer en dedans.
    – De tout mon cœur, répondit Foster, pourvu que je puisse l’assurer en dehors ; et, prenant une lumière, il conduisit la comtesse à une partie du bâtiment où elle n’avait jamais été, et lui fit monter un escalier très élevé : une des vieilles les précédait avec une lampe.
    Parvenus au dernier degré de l’escalier, dont la hauteur était prodigieuse, ils traversèrent une galerie en bois de chêne, très étroite, au bout de laquelle était une porte épaisse qui défendait la chambre du vieil avare. Cette chambre était dépourvue de tout ce qui pouvait être utile ou commode pour une femme, et il ne lui manquait que le nom de prison.
    Foster s’arrêta sur le seuil de la porte, et remit la lampe à la comtesse, sans permettre que la vieille même la suivît. Amy, prenant la lampe, entra aussitôt, ferma la porte, et l’assura par le moyen des nombreux verrous qu’y avait adaptés Foster.
    Varney, pendant ce temps-là, s’était tenu au bas de l’escalier : mais, entendant fermer la porte, il arriva sur la pointe du pied, et Foster lui montra de l’œil, avec un air de satisfaction, une machine cachée dans le mur, qui, jouant avec aisance et sans bruit, abaissait une partie de la galerie de bois comme un pont-levis de manière à couper toute communication entre la porte de sa chambre et le palier de l’escalier tournant qui y conduisait. La corde qui mettait cette machine en mouvement était ordinairement placée dans la chambre de Foster, afin qu’il pût se précautionner contre une invasion du dehors. Mais, maintenant qu’il s’agissait d’y retenir un prisonnier, il l’avait fixée au palier, après avoir abaissé le pont. Varney considéra la machine avec attention, et plongea plusieurs fois ses regards dans l’abîme qu’ouvrait la chute de la trappe.
    Il y régnait une sombre obscurité, et il était très profond, puisqu’il descendait jusqu’aux dernières caves, comme Foster le dit à l’oreille de Varney. Celui-ci, après avoir mesuré des yeux à plusieurs reprises ce sombre gouffre, suivit Foster dans la salle du château.
    Lorsqu’ils y furent arrivés, il dit à Tony de faire apporter le souper et du meilleur vin, en ajoutant qu’il allait chercher Alasco : – Il y aura de l’ouvrage pour lui, dit-il, et il faut le mettre de bonne humeur.
    Foster le comprit, mais il se contenta de pousser un gémissement sans faire aucune remontrance. La vieille assura Varney qu’Alasco avait à peine bu et mangé depuis son départ, et qu’il était resté continuellement enfermé dans le laboratoire, parlant comme si la durée du monde dépendait de ce qu’il y faisait.
    – Je lui apprendrai que le monde attend autre chose de lui, dit Varney en saisissant un flambeau pour aller chercher l’alchimiste.
    Il revint après une assez longue absence ; il était très pâle, mais il avait encore sur ses lèvres son sourire habituel.
    – Notre ami, dit-il, s’est exhalé !
    – Comment ! que voulez-vous dire ? demanda Foster ; se serait-il enfui avec mes quarante livres sterling qui devaient se multiplier plus de mille fois ? j’aurai recours à la justice.
    – Je t’indiquerai un moyen plus sûr de les recouvrer, dit Varney.
    – Comment ? quel moyen ? s’écria Foster. Je veux ravoir mes quarante livres… Je croyais certainement les voir se multiplier, mais je veux du moins mes avances.
    – Va donc te pendre, et plaider contre Alasco à la grande chancellerie du diable, car c’est là qu’il a porté sa cause.
    – Quoi donc ? que voulez-vous dire ? serait-il mort ?
    – Oui, il est mort, et il a le visage et le corps enflés… Il venait de mélanger quelques unes de ses drogues infernales ; le masque de verre dont il se couvrait ordinairement le visage est tombé, le poison subtil s’est insinué dans son cerveau et a produit son effet.
    –  Sancta Maria  ! s’écria Foster ; je veux dire, ajouta-t-il en se reprenant, Dieu nous préserve, dans sa miséricorde, de l’avarice et de tout péché mortel !… Mais croyez-vous que la transmutation avait eu lieu ? avez-vous aperçu des lingots dans les creusets ?
    – Non, je n’ai regardé que le cadavre : c’est un spectacle hideux ; Alasco est enflé comme un homme exposé
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