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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth
Autoren: Walter Scott
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importun de plusieurs de ses intrigues, et du porteur d’un ordre qu’il n’avait aucune intention d’exécuter, et que par conséquent il désirait être censé n’avoir pas reçu.
    Le voyage s’acheva avec une rapidité qui prouvait le peu de cas qu’on faisait de la santé de la comtesse. On ne s’arrêtait que dans des lieux où tout était subordonné à Varney, et où le conte de la folie qu’on attribuait à Amy aurait été cru sans difficulté si elle eût essayé d’implorer la compassion de ceux qui l’approchaient ; ainsi Amy ne vit aucun espoir de se faire entendre de ceux avec qui elle se trouvait momentanément seule, et d’ailleurs la présence de Varney lui faisait trop d’horreur pour qu’elle osât violer la condition sous laquelle il devait ne l’escorter que de loin pendant la route.
    Les fréquens voyages secrets que Varney avait faits à Cumnor avec le comte de Leicester lui avaient donné un grand crédit sur la route ; il se procura facilement et promptement des chevaux toutes les fois qu’il en eut besoin : de sorte que la litière se trouva près de Cumnor la nuit qui suivit-le départ de Kenilworth.
    Ce fut alors que Varney s’approcha de la litière, comme il l’avait fait par intervalles pendant le voyage, et demanda : – Que fait-elle ?
    – Elle dort, répondit Foster ; je voudrais être arrivé, ses forces s’épuisent.
    – Le repos la rétablira, reprit Varney ; elle dormira bientôt plus longuement… Il faut penser à la loger en lieu sûr.
    – Pourquoi pas dans son appartement ? dit Foster ; j’ai envoyé Jeannette chez sa tante, avec une bonne réprimande. On peut se fier à nos vieilles servantes, car elles détestent cette dame de tout leur cœur.
    – Nous ne nous fierons pourtant pas à elles, mon ami Tony. Il nous faut l’enfermer dans la chambre où tu caches ton or.
    – Mon or ! dit Foster avec un air alarmé ; que voulez-vous dire ? de quel or voulez-vous parler ? Dieu m’assiste ! je n’ai point d’or ; je voudrais en avoir.
    – Que la peste t’étouffe, brute stupide ! qui se soucie de ton or ? Si j’en avais envie, n’aurais-je pas cent moyens plus sûrs pour m’en emparer ? En un mot, ta chambre à coucher, que tu as fortifiée d’une manière si curieuse, sera le lieu de réclusion de la comtesse ; et toi, rustre, tu t’enfonceras dans le duvet de ses matelas. Je puis te promettre que le comte ne réclamera jamais le riche ameublement de ses quatre chambres.
    Cette dernière considération rendit Foster plus traitable ; il demanda seulement à Varney la permission de prendre les devans pour tout préparer, et, pressant son cheval de l’éperon, il laissa la litière sous l’escorte de Tider et de Varney, qui la suivait à la distance d’une soixantaine de pas.
    Quand elle fut arrivée à Cumnor, la comtesse demanda vivement Jeannette, et parut très alarmée quand on l’informa qu’elle ne serait plus servie par cette aimable fille.
    – Mon enfant m’est cher, madame, dit Tony avec son air refrogné, et je ne me soucie pas que Jeannette apprenne à mentir et à tramer des fuites ; elle n’en sait déjà que trop là-dessus, n’en déplaise à Votre Seigneurie.
    La comtesse, fatiguée et encore effrayée des circonstances qui avaient précédé son voyage, ne répondit rien à cette insolence ; mais elle témoigna avec douceur le désir de se retirer dans sa chambre.
    – Oui, oui, murmura Foster, c’est une chose raisonnable ; mais, avec votre permission, vous n’irez pas dans cet appartement tout rempli de vanités mondaines. Vous dormirez cette nuit dans un lieu plus sûr.
    – Plût au ciel que ce fût dans ma tombe ! dit la comtesse ; mais nous frémissons, malgré nous, à l’idée de la séparation du corps et de l’âme.
    – Vous n’avez, madame, aucune raison de frémir de cette idée, reprit Foster ; milord vient ici demain, et sans doute vous rentrerez dans ses bonnes grâces.
    – Mais viendra-t-il ? viendra-t-il en effet, bon Foster ?
    – Oh ! oui, bon Foster ! reprit le vieux Tony ; mais quel Foster serai-je demain, lorsque vous parlerez de moi à milord, quoique tout ce que j’ai fait n’ait été que pour obéir à ses propres ordres ?
    – Vous serez mon protecteur ; un protecteur un peu brusque, il est vrai, mais cependant mon protecteur. Oh ! si Jeannette était ici !
    – Elle est mieux où elle est, répondit Foster ; il y a assez d’une dame
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