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Haute-Ville, Basse-Ville

Titel: Haute-Ville, Basse-Ville
Autoren: Jean-Pierre Charland
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vais partir en voyage. J'aimerais que tu m'accompagnes. Si tu préfères rester ici, tu prendras mon appartement. Si tu choisis d'aller dans une ville où tu ne risques pas de croiser des anciens clients dans la rue, nous nous arrangerons.
    —.Tu vas partir en voyage...
    Elle semblait ne rien avoir entendu d'autre.
    —    Et j'aimerais que tu viennes avec moi. Je ne sais pas où encore. Si tu décides de venir, il faudra demander un passeport. Mais tu es libre de faire ce qui te convient le mieux.
    Elle resta pensive. Son compagnon avait absolument raison. Elle devait laisser Lara disparaître, pour redevenir
    Virginie, une personne respectable, ni prostituée ni concubine. A quel titre voyagerait-elle avec lui? Lui-même ne le-savait sans doute pas encore. Les choses se clarifieraient toutes seules. Elle lui prit la main et demanda :
    —    Tu viens visiter ma chambre ?
    —    Il n'y a pas de draps, de couvertures...
    —    Nous devrons nous déplacer vers ton appartement pour manger et dormir, alors.
    Dix jours plus tard, Renaud recevait deux télégrammes, l'un de Paris, l'autre de Londres. Il attendait cela pour se rendre chez Philippe-Auguste Descôteaux. Quand il lui téléphona pour avoir un rendez-vous, le politicien lui répondit de venir immédiatement.
    Une demi-heure plus tard, l'avocat se trouvait à l'hôtel du Parlement, assis dans un fauteuil de cuir. Le premier ministre se trouvait de l'autre côté de son grand bureau, en train de relire la lettre de Jean-Jacques Marceau. Plus exactement, les deux grandes photographies de cette lettre. Il déclara en déposant celles-ci devant lui :
    —    Vous avez mis les originaux en sûreté, je suppose, avec une stratégie compliquée selon laquelle cette missive sera rendue publique s'il vous arrivait quelque chose ?
    —    Bien sûr. En fait, l'une des pages est à Londres, l'autre à Paris, chez des notaires, avec des photographies identiques à celles que vous avez vues et un résumé de toute cette affaire. Si je n'envoie pas de mes nouvelles régulièrement, ces hommes de loi ont des instructions précises pour communiquer le tout à des agences de presse.
    —    Un scénario bien dangereux. Si vous oubliez de donner de vos nouvelles ? Si vous êtes tué dans un accident ?
    Le visiteur adressa un sourire ironique à son interlocuteur, avant de préciser :
    —    Ce sont des risques avec lesquels vous vivrez. Cela vous retiendra de me faire subir de mauvais traitements.
    —    Vous pouvez me faire confiance. Une entente entre gentlemen...
    —    Voulez-vous voir la cicatrice sur ma poitrine ?
    Renaud amorçait le geste de déboutonner sa chemise.
    —    Je vous l'assure, ce fut l'initiative d'un jeune bandit. Personne ne lui a demandé de faire cela.
    Descôteaux pinçait le nez, comme si l'allusion à cet événement sentait mauvais. Il continua après une pause :
    —    Les coupables de ce meurtre sont disparus. Que comptez-vous faire maintenant ?
    —    Rien. En fait, je veux avoir la paix. C'est pour cela que j'ai pris mes précautions. Je veux avoir l'assurance de retrouver mon poste à l'Université Laval dans un an. Je compte aussi voir le gouvernement recourir à mes services dans mon domaine de compétence. Entendons-nous bien: je ne veux aucun avantage particulier, je ne suis pas en train de vous faire chanter. Seulement, mon rôle dans ce drame ne doit pas devenir un prétexte pour m'écarter.
    —    Si vous respectez votre partie de l'entente que nous sommes à sceller, ce sera le cas, je vous l'assure. Votre travail a été très apprécié. J'ai même ici un chèque, le paiement final de vos honoraires, puisque j'ai reçu une copie de votre rapport sur le Labrador.
    Le bout de papier portait un montant très exagéré, Renaud en fit la remarque.
    —    C'est un dédommagement pour certaines difficultés que vous avez éprouvées.
    En disant cela, le premier ministre pointait sa poitrine. Il continuait :
    —    Vous avez bien dit un an ?
    —    Oui. Je vais me permettre un long voyage. L'année a été un peu difficile. Je pousserai l'audace jusqu'à vous demander d'expliquer à MF Neuville que je ne reprendrai pas mon cours en septembre prochain, mais que je serai là en septembre 1927.
    —    Je lui dirai que je vous ai envoyé en mission. Le pauvre ecclésiastique s'est posé bien des questions à votre sujet, au moment de décider s'il laissait votre contrat se
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