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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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faire de lui… le nouveau roi d’Italie ! Et allons donc ! N’ayant pu être ni empereur, ni prêtre, ni magistrat, ni garde national, ni prisonnier modèle, ni poète, il pouvait bien s’essayer à la royauté ! Bien élevé, le pape lui adresse sa bénédiction pour toute réponse. On ne veut pas de lui comme roi d’Italie ? Qu’importe, il sera député ! Il se présente aux législatives à Saint-Denis, en 1857. Seulement, il a beau manifester son enthousiasme pour l’Empire dans ses discours, le préfet ne peut décemment pas « donner l’estampille officielle à ce candidat perclus de dettes, pensionnaire du Mont-de-Piété » ! Voilà un rêve de plus qui tombe à l’eau.
     
    Quel domaine de l’activité humaine Léon n’a-t-il pas encore exploré ? L’industrie ? Fort bien ! Notre cher comte investit le legs de l’Empereur dans des entreprises aussi ineptes qu’aventureuses, s’occupe de chemin de fer, de tracés de boulevards, crée une fabrique d’encre, investit dans le bitume, « propose le reboisement et le défrichement de toutes les terres incultes de France, fait fabriquer des hamacs, propose des modèles de nautiles sous-marins » (I. Bricard). Bref, il fait tout et n’importe quoi, ressortant à chaque fois bredouille des industries dans lesquelles il braconne. Roi d’Italie, député, entrepreneur.… tout, il aura vraiment tout essayé, mais rien ne fonctionne jamais comme prévu. Les échecs s’accumulent, et Léon s’aigrit, vieillit. Il est à nouveau sans le sou et en revient à la sempiternelle question : à qui emprunter de l’argent, qu’il n’ait pas déjà sollicité vingt fois ?
    Et, justement, il a grand besoin d’argent, car il compte épouser la fille de son jardinier, une certaine Françoise Fanny Jouet, couturière âgée de vingt-cinq ans de moins que lui. Il a déjà deux fils avec elle et souhaite régulariser leur situation. Il redevient donc le « tapeur » professionnel, le gêneur, l’importun qu’il n’a jamais véritablement cessé d’être, mais au moins avait-il autrefois des moments de bonne fortune dans lesquels il pouvait se montrer munificent. Tout cela est loin maintenant.
     
    Sans aucun amour-propre, Léon, rendu à la plus grande extrémité, se met à emprunter de l’argent à n’importe qui. N’avait-il pas déjà eu le culot, en 1847, d’écrire au général Gourgaud, l’un des derniers compagnons de Napoléon à Sainte-Hélène, pour lui demander de l’argent afin de pouvoir s’acheter… un lit ! Ce n’est pourtant « ni sur la plume ni sous des couvertures qu’on parvient à la gloire » (ce vers, qui mériterait d’être tiré de la Pan hypocrisiade de Népomucène Lemercier, n’est en fait « que » du Dante dans La Divine Comédie . En tout cas, c’est une nouvelle histoire de literie à ajouter à notre liste !). Désormais, Léon sollicite indifféremment son demi-frère, le comte Walewski (qui, ayant bien mieux réussi que lui, est alors ministre des Affaires étrangères), James de Rothschild, ou encore son principal mécène, son cher « petit cousin », pour qu’ils l’aident à financer son mariage. Seul Napoléon III accepte encore de régler ses dettes ou de lui prêter quelque argent, ce qui permet à Léon d’épouser Françoise le 2 juin 1862. Deux ans plus tard, en juillet 1864, Napoléon III paiera ses dettes pour la toute dernière fois et lui fera comprendre que cette fois ne serait plus la peine d’y revenir.
    C’était compter sans l’opiniâtreté et le culot de Léon. À la chute de l’Empire, au lendemain de Sedan, il suit son unique « mécène » jusqu’en Angleterre, où Françoise, son épouse, et leurs quatre enfants le rejoignent en 1871. Bonne pâte, Napoléon III, qui avait pourtant juré ses grands dieux de ne plus jamais lui verser un sou, maintient les six mille francs de pension de Léon sur sa cassette personnelle, qui n’est évidemment plus ce qu’elle était lorsqu’il était encore empereur des Français. Mais le versement de cette pension est brusquement interrompu au lendemain de la mort de l’empereur déchu, le 9 janvier 1873. Les dernières paroles du « petit cousin » de Léon auraient été : « N’est-ce pas que nous n’avons pas été des lâches à Sedan ? »
    Avec l’empereur disparaît le « gagne-pain » de Léon. Il tente bien d’obtenir une audience auprès de l’impératrice Eugénie mais celle-ci refuse de le recevoir et ne lui versera plus un
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