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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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il a l’âge, et surtout, il a la joie d’être reçu régulièrement par son père à l’Elysée et aux Tuileries. « Le maître du monde souffle devant lui dans une trompette pour l’amuser, imite la poule qui vient de pondre et, comme Henri IV, se met à quatre pattes pour être à sa portée (29) » Léon se sent important. Napoléon le reçoit encore quelques fois après son mariage avec Marie-Louise, mais, après le 20 mars 1811 et la naissance de l’Aiglon, Léon est relégué au second plan dans l’affection et l’intérêt de l’Empereur. À compter de ce jour, tout va se mettre à tourner de travers.
     
    Élève à l’X, il entend constamment parler de lui comme de « l’enfant de vous savez qui… ». Comment ça l’X ? Léon était polytechnicien et l’on voudrait le faire passer à nos yeux pour un nul, s’interroge notre lecteur indigné par tant d’iniquité ? Sauf qu’à y regarder de plus près l’école qu’il va fréquenter n’est pas l’X mais l’HIX, une pension pour petits garçons qui se trouvait rue de Matignon à Paris. Au cours des dix années qu’il va y passer avant de s’en faire renvoyer, Léon recevra en tout et pour tout deux lettres de sa mère. Depuis la naissance de son fils, elle a divorcé, s’est remariée, retrouvée veuve et vit maintenant à Mannheim dans le grand-duché de Bade, avec son troisième mari, le comte de Luxbourg, un diplomate bavarois. Quant au « père absent » qu’on lui dit toujours « retenu à l’étranger pour de mystérieuses affaires », Léon le verra pour la dernière fois de sa vie à la Malmaison en mars 1815, c’est-à-dire au début des Cent-Jours. Trois mois plus tard, au lendemain de Waterloo, Napoléon quittera la France pour Sainte-Hélène. L’excuse sans cesse évoquée pour consoler son fils est devenue réalité : il est vraiment « retenu à l’étranger » et, cette fois, c’est pour toujours !
     
    À défaut d’avoir des parents sous la main, Léon est placé sous la responsabilité d’un conseil de famille qui comptera des noms prestigieux, comme ceux de Las Cases ou Denon, et d’un tuteur légal désigné par Napoléon : M. Mauvières, beau-père de Méneval, secrétaire de l’Empereur. Méneval lui succédera à son grand dam, car il sera littéralement poussé à bout, usé jusqu’à la corde, écœuré par les turpitudes et les extravagances de son protégé, au point de devoir renoncer à son rôle de tuteur. Dès qu’il sera délivré de ses austères censeurs, Léon n’aura plus alors qu’une idée en tête : festoyer et dilapider sa fortune. Car le jeune Léon est riche, son père y a pourvu : trois mois avant la première abdication qui l’avait conduit en captivité à l’île d’Elbe, il lui a constitué une rente de douze mille francs. Le 26 juin 1815, l’un de ses derniers actes officiels avant son départ pour Sainte-Hélène est encore d’attribuer à Léon une rente de cent mille francs. Enfin, il l’inscrira pour la somme de trois cent mille francs sur son testament (soit plus d’un million et demi de nos euros) en précisant qu’il ne serait « pas fâché que le petit Léon entrât dans la magistrature si cela était de son goût ». Hélas, « ce ne fut point son goût ; il n’en eut d’autres que la paresse », nous dit Charles Nauroy dans Les Secrets de Bonaparte . Propos très exagéré, car Léon dépensa tant de temps, d’énergie et d’argent en procès à sa propre mère, à ses créanciers, à la famille Walewski, et fut lui-même si constamment endetté, qu’il fréquenta autant les prétoires, les bancs des accusés et la prison pour dettes qu’il l’aurait fait s’il avait été magistrat !
     
    Après la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, le bâtard impérial va faire semblant de respecter les dernières volontés paternelles en suivant quelques cours à l’école de droit de la place du Panthéon, mais, bien vite, il s’endort sur le Code civil et sèche les cours. Brûlant de s’affranchir de ses tuteurs, il échappe à l’attention de Méneval au cours d’une représentation théâtrale et s’enfuit en Allemagne pour y retrouver sa mère. Il y passe quelque temps, mais réalise que pour le jeu, les femmes, la gastronomie et les théâtres, il n’y a guère que Paris. Il s’y rapatrie donc, afin d’y entamer au plus vite une très brillante carrière de parasite, bambocheur, tapeur, importun, oisif, emploi difficile requérant des
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