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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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intensivement l’amour de son prochain dans les coulisses des théâtres et les maisons closes de la capitale, Léon ne se voit pas du tout renoncer aux plaisirs terrestres. L’odeur de sainteté, ce n’est pas pour lui. On imagine qu’il dut avoir du mal à retenir son fou rire quand son oncle évoqua ce projet devant lui. Mgr de Quelen, archevêque de Paris, ancien secrétaire et ami du cardinal Fesch, ira tout de même jusqu’à écrire au pape pour lui recommander Léon. Il ignorait sans doute que le mauvais garçon, dont il plaidait la cause et vantait les qualités de futur parangon de vertu, avait été catalogué comme « le plus mauvais sujet de la prison » où, comme partout ailleurs, il va s’illustrer pour le pire : « Il a escroqué tous les restaurateurs et volé la montre du directeur, a fait bruit et scandale. On l’a mis au cachot. Il a proposé à sa mère d’empoisonner son mari, le comte de Luxbourg, puis menacé sa mère de l’assassiner si elle ne lui donnait pas d’argent ; il a accusé le directeur de coucher avec sa mère que ce dernier n’a jamais vue. » C’était bien là le fidèle tableau d’une âme mûre pour entrer dans les ordres !
    Au bout de deux ans, le 23 octobre 1839, ce roué de Léon va parvenir à sortir de prison grâce à un habile stratagème. Comme ce sont alors les créanciers qui paient le gîte et le couvert de leurs débiteurs emprisonnés, Léon a la bonne idée de faire publier son propre avis de décès dans Le Constitutionnel , unique gazette distribuée à Thiviers, en Dordogne, où son principal créancier est alors en villégiature. À la nouvelle de la disparition de Léon (qui s’est « fait mourir » d’une congestion cérébrale !), celui-ci, un nommé Delpech, cesse immédiatement de s’acquitter des frais de pension de son débiteur, ce qui entraîne sa libération immédiate. Par la suite, évoquant ce passage en prison dans ses mémoires, le comte Léon admettra avoir fait de la prison pour dettes – il était au demeurant difficile de nier une évidence de notoriété publique –, mais il jurera ses grands dieux que c’était par suite « d’innombrables machinations » ourdies contre lui…
     
    Avec notre cher Léon, impérial zhéro des faubourgs, le pire est toujours à venir. À sa sortie de prison, il va donc s’installer chez une certaine dame Lesieur, magnétiseuse de son état, femme adultère vivant avec un homme ayant lui même quitté sa femme. Bientôt la pseudo-magicienne devient également la maîtresse de Léon. Ce trio pitoyable, aussi dépravé que malhonnête, vivote dans un garni de la rue du Mail. À ce moment-là, Léon ne vit plus que d’escroqueries et, depuis longtemps déjà, Méneval ne le voit ni ne le reçoit plus. Ses relations les plus fidèles sont ses partenaires de jeu et ses créanciers : tailleurs, cordonniers, fournisseurs, avocats, avoués, huissiers, horlogers-bijoutiers, restaurateurs… il n’est pas un corps de métier auprès duquel Léon ne soit pas endetté !
     
    Ayant pu se procurer la somme nécessaire à son voyage, Léon fuyant ses créanciers se rend en Angleterre au début de l’année 1840. Il espère y rencontrer son cousin germain, Louis Napoléon Bonaparte. Il se présente donc quatre jours de suite au domicile de ce dernier, en y laissant chaque fois sa carte, mais, le quatrième jour, son cousin lui fait savoir qu’il ne peut pas le recevoir. Piqué au vif d’être retoqué comme un gêneur par le chef de la maison impériale qui n’est qu’un vague bâtard de Louis Bonaparte (frère de Napoléon) et d’Hortense, là où lui, Léon, même réduit à l’état de semi-clochard, est tout de même le bâtard de l’Empereur en personne, il lui adresse le 29 février 1840 une lettre injurieuse commençant par un très condescendant « mon petit cousin », et le provoque en duel. Louis Napoléon en accepte le principe. On se battra donc à… Wimbledon ! On retrouve ici l’étrange fatalité des noms qui poursuivra Léon tout au long de sa vie, donnant une coloration ridicule à tout ce qui l’entoure, entre son prénom, ses études à l’« HIX » puis à la pension « Bourdon », son avoué nommé « Boudin », son duel à Wimbledon, alors que le tennis n’a pas encore été inventé. On prévoit un beau duel, mais au moment où les duellistes enfin tombés d’accord sur le choix des armes s’apprêtent à tirer, des policemen surgissent et les emmènent devant
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