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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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Pour que l’histoire ait conservé le nom de deux femmes, à une époque où elles ne comptaient guère, et effacé ceux de leurs maris, c’est que ces messieurs devaient être de sacrés bras cassés ! » me dit-il.
    Les époux de Frédégonde et Brunehaut ? Pour ma part, je n’avais pas la moindre idée de leurs noms ! L’un comme l’autre devaient pourtant être rois ? Vérification faite, ces deux ectoplasmes, petits-fils de Clovis, étaient frères et avaient pour noms Chilpéric, roi de Neustrie, marié à sa servante Frédégonde et Sigebert, roi d’Austrasie, marié lui à Brunehaut, fille du roi des Wisigoths. On ne sait pas grand-chose d’eux sinon que ces deux sauvages se détestaient cordialement. Frédégonde, elle, fut dévorée d’ambition. Elle pouvait se montrer cruelle et d’autant plus furieuse contre ses ennemis qu’elle était complexée de n’être qu’une servante alors que sa belle-sœur Brunehaut était princesse. « Frédégonde est peut-être la plus terrible figure de ce temps-là. […] Elle a chargé sa conscience de plus de meurtres que n’en ont commis les autres souverains mérovingiens […]. Par contraste, Brunehaut fait presque figure de douce victime. Elle aussi eut sa bonne part de crimes et d’atrocités, mais elle avait le génie d’une grande femme d’État (4) . »
    En gros, ces petites dames furent deux barbares qui portèrent chacune la culotte dans leur ménage ! Même si l’on se contente d’une version très édulcorée du tableau de chasse de Frédégonde, on reste pantois devant un tel déchaînement de violence et de haine. Jugez plutôt : après avoir convaincu son royal concubin Chilpéric de répudier sa première femme légitime, Audovère, Frédégonde le persuada de se débarrasser également de la seconde, Galswinthe, sœur de Brunehaut, retrouvée morte dans son lit. Pour venger sa sœur, Brunehaut incita son mari à entrer en guerre contre son frère ; mais avant que celui-ci n’ait eu le temps de dire ouf, Frédégonde l’avait déjà fait assassiner par ses sicaires à coups de poignards empoisonnés ; dans la foulée, elle fit supprimer les enfants que son mari avait eus avec Audovère. Ensuite, elle fit abattre son propre mari par Landry, maire du palais devenu son amant. Vous suivez toujours ? Après quoi, elle fit occire l’évêque de Rouen, assassiner sa propre fille, tuer « au cas où » l’un des fils de Brunehaut et poussa au suicide son propre beau-fils, Mérovée, parce que celui-ci avait eu le malheur d’épouser Brunehaut sans lui demander son avis ! Est-il besoin de préciser que la délicieuse Frédégonde mourut tranquillement dans son lit en 597, au terme d’une longue existence employée à occire ses prochains ? Quant à Brunehaut, elle fut mise à mort dans des conditions tout à fait atroces par Clotaire, dernier fils de son inexpugnable rivale. Attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d’un cheval sauvage, après avoir été exposée nue sur le dos d’un chameau, sa dépouille informe, réduite en lambeaux, fut brûlée et dispersée aux quatre vents.
     
    Après une description aussi bucolique des réunions familiales chez les Mérovingiens, nos lecteurs s’attendent certainement à ce que nous décernions aux deux méchants mous dont nous venons de signaler l’inexistence, le titre de « zhéros de l’histoire de France » ? Que nenni ! Et ce, pour la simple raison que nous ne recherchons pas dans ce livre des inconnus ayant appartenu à des groupes de ratés ou des communautés de nuls, mais uniquement des individualités. Or, leurs prénoms et leurs numéros mis à part, nous ne savons quasiment rien de Sigebert et Chilpéric et de leurs inconsistants confrères et successeurs ! Ils peuvent donc figurer dans un classement des zhéros par équipes, mais en aucun cas dans notre classement individuel.
     
    À la suite de cette succession de spectres, c’est le nom de l’un des petits-fils de Frédégonde qui revint le plus souvent dans les zhéros proposés : le « bon roi Dagobert ». Sans doute tenait-il davantage de son grand-père Chilpéric que de sa grand-mère, pour avoir laissé depuis des siècles dans notre mémoire collective la réputation d’un benêt, incapable de s’habiller convenablement. Pourquoi Dagobert marqua-t-il à ce point les esprits, alors qu’il régna seulement dix ans contre quarante-cinq ans pour son père ? Est-ce parce que, ayant exercé moins
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