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Grands Zhéros de L'Histoire de France

Grands Zhéros de L'Histoire de France

Titel: Grands Zhéros de L'Histoire de France
Autoren: Clémentine Portier-Kaltenbach
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aux responsabilités du pouvoir, au moment crucial de notre histoire où couvaient les guerres de Religion. Le jour même de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, il eut une crise de folie furieuse et, emporté par l’ivresse du meurtre, il tira à l’arquebuse depuis sa fenêtre sur les fuyards, avant de sombrer dans une longue prostration. Ce fait a été rapporté aussi bien par Brantôme que par Goulard dans L’Estant de la France et par Agrippa d’Aubigné, témoin oculaire de la Saint-Barthélémy, dans Les Tragiques . Charles IX était un habitué de ce genre de crises : son plus grand plaisir était de trancher à la hache la tête des cochons et des ânes qu’il croisait sur son chemin et d’étrangler les oiseaux. Selon Philippe Erlanger, « il souffre d’un déséquilibre qui se traduit par des crises de rage frénétiques, une propension aux jeux sadiques et le goût du sang. À la chasse, il n’emploie guère les armes à feu, pour le plaisir d’enfoncer son couteau dans une chair vivante ». À la mort de son chien préféré, il fit corroyer sa peau pour s’en faire faire des gants ! Sans entrer davantage dans les détails de sa brève existence, disons pour faire vite que le règne de ce roi faible et cruel fut dominé à la fois par la terreur et… par sa mère !
     
    Un contemporain de Charles IX me fut également signalé comme zhéro potentiel par l’écrivain Martin Monestier. Une galerie de portraits de piteux militaires ne pouvait, selon lui, se passer de Concino Concini (1575-1617), aventurier italien, favori de Marie de Médicis dont il avait épousé la sœur de lait, Leonora Dori, dite la Galigaï. Il me fallait mentionner Concini non pas tant parce que cet intrigant prétentieux et arrogant avait présidé aux destinées du royaume de France, dont il avait pillé le Trésor sans vergogne à son propre bénéfice, mais parce que ne sachant plus quel titre honorifique lui attribuer, Marie de Médicis, veuve d’Henri IV et régente, l’avait fait maréchal de France alors qu’il n’avait jamais tiré l’épée de sa vie et encore moins mis les pieds sur un champ de bataille ! En son temps, ce maréchal à la noix aurait figuré sans l’ombre d’un doute en tête de liste des Français les plus détestés si l’on s’était avisé d’interroger l’opinion publique à ce sujet ! Le peuple de Paris lui fit d’ailleurs payer ses abus. Après son assassinat le 24 avril 1617 dans la cour du Louvre par un fidèle du jeune Louis XIII, son cadavre fut exhumé, lapidé, bastonné, dépecé puis pendu par les pieds sur une potence que lui-même avait fait élever sur le Pont-Neuf. Seul problème : même si la France fut le théâtre de ses méfaits, Concini était italien ; or ce livre ne s’intéresse qu’aux zhéros français. Concini est donc à exclure lui aussi de notre sélection !
     
    Quant à Louis XVI, aucun roi de France n’a été autant vilipendé, critiqué, caricaturé. Que n’a-t-on dit sur son compte ? Décrit comme un souverain obèse, mou, apathique, velléitaire, s’intéressant davantage à l’horlogerie qu’au sort de son royaume, cédant au moindre caprice de son épouse dispendieuse tandis que son peuple mourait de faim. Dissimulateur, capable de colères violentes, voire, enfant, de sadisme envers les animaux. Pour apporter la preuve de son incapacité à percevoir la colère du peuple, on produisit son journal, dans lequel il avait écrit à la date du 14 juillet 1789 : « Rien ! » comme si rien ne s’était passé de la journée. Il faut dire qu’il s’agissait en fait de son journal de chasse et qu’il souhaitait simplement indiquer qu’il n’avait rien pris ce jour-là.
    Louis XVI aura vraiment eu droit à tout ! L’historien Claude Manceron a même été jusqu’à défendre la thèse selon laquelle il fut inapte à gouverner, parce qu’il n’avait pas une goutte de sang français dans les veines : « Ce jeune Allemand tombé en effet par accident sur le trône du plus beau royaume du monde n’a pas un dixième de sang français dans les veines. Sa mère était saxonne […], sa grand-mère polonaise, ses aïeules paternelles, si l’on continue à remonter, piémontaise, bavaroise, autrichienne, encore autrichienne, avant d’aboutir à Marie, dépositaire du sang pourri des derniers Médicis. Si l’on voulait absolument le rattacher à l’un des troncs généalogiques des familles régnantes, il serait beaucoup plus Habsbourg
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