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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia
Autoren: Sara Poole
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D’autres diraient plutôt que c’est un groupe de fervents adeptes de la philosophie naturelle, qui s’efforcent de comprendre la vérité se cachant derrière la Création de Dieu.
    Il me regarda alors, et dit :
    — La première explication te mènera un jour au bûcher. Quant à la seconde… (il haussa de nouveau les épaules)… je suis sûr que tu auras remarqué que comme pour beaucoup de choses dans la vie, tout est question d’interprétation.
    Une chose était sûre avec Borgia, jamais je n’avais eu de difficultés à le comprendre ; même quand je n’en avais pas la moindre envie.
    — Vous iriez jusque-là pour me garder à votre service, malgré ma supercherie ?
    — Malgré elle et à cause d’elle. Je ne le redirai jamais assez, tu as le don de trouver des solutions originales et cela peut m’être utile, du moins pour le moment. Tiens-toi tranquille, ne cherche plus à me contrarier et tes amis et toi pourrez faire comme bon vous semble – en toute discrétion bien entendu. Sinon…
    — Ce n’est pas suffisant.
    César retint son souffle en m’entendant parler si impudemment à son père, mais de mon côté je n’eus aucune hésitation. Si Borgia devait me contraindre à rester à son service, il y aurait un prix à payer.
    En le regardant droit dans les yeux, je lui annonçai :
    — Vous n’allez pas vous contenter de tolérer Lux mais bien nous donner votre entière protection, ce qui signifie que plus jamais, vous ne vous servirez de nous à vos propres fins. Et ce n’est pas tout. Vous allez me donner un accès illimité au Mysterium, pour que je puisse étudier les trésors qu’il recèle et partager mes trouvailles avec les autres membres de Lux.
    Borgia plissa les yeux. Il n’était pas exactement homme à accepter docilement les exigences de la première venue.
    — Y a-t-il autre chose que tu voudrais, tant que nous y sommes ? Ma couronne de pape, par exemple, ou peut-être devrais-je te laisser le trône de Saint-Pierre, disons deux ou trois jours par semaine ? Cela te plairait d’avoir à rendre des jugements sur tout, du plus important au plus trivial ?
    — Non merci, lui répondis-je modestement. Je ne le laisserais pas prendre à la légère le sacrifice que je faisais pour lui en restant à Rome au lieu de partir sur-le-champ à la poursuite de Morozzi. Cette idée me tentait encore terriblement, mais je savais que mon père aurait préféré que je protège Lux et que je profite pleinement de l’extraordinaire opportunité que représentait le Mysterium. Était-ce à dire que mon cœur était en train de guérir, si j’étais capable de songer aux espoirs qu’il aurait eus pour moi, plutôt qu’à ma seule soif de vengeance ?
    Borgia accepta, à contrecœur – du moins me sembla-t-il. Comme toujours lorsque j’avais affaire à lui, je le quittai en me demandant s’il n’avait pas précisément obtenu ce qu’il cherchait depuis le début, en me forçant à rester auprès de lui.
    Or, pour César, j’avais remporté une grande victoire.
    — Tu as été plus forte que lui, s’exclama-t-il dans le grand escalier, une fois que nous fûmes sortis. Tu lui as tenu tête sans faillir, tu l’as poussé dans ses derniers retranchements, et tu as gagné !
    — Pas exactement, répliquai-je. J’ai accepté de ne pas partir en quête de Morozzi – en échange de compensations importantes, je te l’accorde. Mais si je n’étais pas convaincue que le prêtre fou sera amené de nouveau à vouloir frapper ton père, et donc à être à ma portée, jamais je n’y aurais consenti.
    Il balaya cette idée d’un geste comme si cela n’avait pas d’importance, mais me mit également en garde :
    — Accepte ta victoire, Francesca, et savoure-la ; car crois-moi, mon père te la fera chèrement payer.
    Devant se préparer en vue des prochaines festivités il me laissa méditer là-dessus après un bref mais intense baiser, assuré de scandaliser tous ceux qui entraient à ce moment-là à la curie et virent le fils de Jupiter visiblement intimo avec un simple page.
    Quant à moi, n’ayant plus rien d’autre en tête qu’un bain et un bon lit, je rentrai chez moi en faisant comme si je n’entendais pas les murmures choqués qui ne manquèrent pourtant pas de jaillir à mon passage. En m’embrassant, César avait en effet réussi à ôter mon chapeau, que je n’avais pas pris la peine de remettre. Sans cet accessoire, il était impossible de ne
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