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Francesca la Trahison des Borgia

Francesca la Trahison des Borgia

Titel: Francesca la Trahison des Borgia
Autoren: Sara Poole
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charbon de bois et le salpêtre, auquel cas vous ne serez pas surpris que j’en sois arrivée à cette conclusion. Il s’avère que je les avais déjà tous trois manipulés (en très petites quantités), lors de quelques expériences. Mais plus important, je savais ce que pouvait provoquer la poudre à canon utilisée à grande échelle. Elle avait en effet grandement contribué à faire tomber les murailles de Constantinople, il y avait à peine quelques décennies de cela, alors que pendant des siècles la cité était restée imprenable. La présence d’une telle substance dans la pension était l’explication la plus plausible des énormes dégâts causés dans l’incendie.
    Et sa présence à l’intérieur de la basilique, si mon raisonnement était le bon, m’évoquait des visions de cauchemar apocalyptique au cœur même de la chrétienté.
    Sans oublier la destruction presque totale de La Famiglia.
    Savonarole se ferait porter sur le trône de Saint-Pierre par l’impérieuse conviction populaire que Dieu Lui-même avait frappé Ses princes corrompus en leur palais dans le but de faire place au purificateur de la sainte Église. Et alors là, vraiment, nous pourrions prier pour que le ciel nous vienne en aide.
    — Où aurait-il pu la cacher ? s’écria Vittoro.
    Je secouai la tête au bord du désespoir, car je n’en avais véritablement aucune idée. La basilique était immense et regorgeait de cryptes, sans parler du grenier abandonné au-dessus de nos têtes. La poudre aurait pu être dissimulée n’importe où.
    — Je monte. Envoie des hommes dans les cryptes, mais pour l’amour du ciel, fais vite !
    Aussitôt je me tournai vers l’escalier menant au grenier, et entrepris de monter les marches quatre à quatre. Malheureu-sement, ce qui m’attendait n’était pas un vaste espace ouvert dans lequel j’aurais pu avoir la chance de repérer promptement ce que je cherchais ; l’immense surface sous le toit vétuste était en effet un labyrinthe de niches et de recoins alternant avec de longues allées.
    En arrivant là, d’atroces images me revinrent soudain en mémoire – un dément prêt à tout pour commettre son crime rituel, un enfant sur le point de connaître un sort abominable, et moi-même qui avais plongé vers une mort certaine, pour être sauvée à la dernière seconde seulement par un caprice du destin. Je me ressaisis rapidement mais avec la plus grande difficulté, je le confesse.
    À une époque lointaine, ce grenier avait servi de débarras. Mais le temps et la négligence des hommes avaient fait leur œuvre, fatalement. Le bâtiment érigé quelque mille ans plus tôt par le grand Constantin était à présent dans un tel état de délabrement que la majeure partie du plancher, à ce niveau, était bien trop instable pour supporter quoi que ce soit de lourd.
    Ce qui soulevait nécessairement la question de l’endroit où Morozzi avait bien pu placer des barils de poudre à canon, dans un édifice si tristement renommé pour son sol branlant et son toit fuyant.
    Cette dernière pensée, si banale qu’elle puisse paraître, me fit l’effet d’une inspiration presque divine. Si mon raisonnement était juste, la poudre avait pu être placée là il y avait des semaines de cela, avant même l’arrivée de Morozzi à Rome, par des complices présents sur place – à l’évidence, en tout cas, avant le renforcement de la sécurité aux alentours du Vatican que j’avais moi-même demandé en apprenant son retour. Dans cet intervalle de temps il avait plu à plusieurs reprises, et dès lors la poudre aurait probablement été trop humide pour s’enflammer.
    À moins qu’elle ne soit bien protégée. J’arrêtai aussitôt de rechercher les rondeurs caractéristiques de barils pour tenter de repérer dans la faible lumière une sorte de tas qui serait recouvert d’une toile quelconque.
    J’étais en train de me diriger vers le fond du grenier, qui donnait quasiment au-dessus du maître-autel, lorsque j’eus le pied un peu lourd et faillis passer à travers une planche complètement moisie. Je chancelai, et parvins de justesse à me rattraper sans tomber. Ce faisant je crus entendre un sifflement, faible mais insistant.
    Comme la plupart des gens j’associais ce son un peu particulier aux serpents, mais à Saint-Pierre ? Les lieux regorgeaient de rats, suffisamment pour occuper une équipe de chasseurs à plein temps, mais je n’avais jamais entendu parler
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