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Fiora et le roi de France

Fiora et le roi de France

Titel: Fiora et le roi de France
Autoren: Juliette Benzoni
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douter, je ne
vois ici aucune imprudence mais innocence surprise et c’est avec joie que je
vais combattre, avec la permission du Roi – et ensemble – ces deux hommes qui
ont osé l’accuser pour les motifs les plus bas : la jalousie et la
cupidité...
    – Un
instant ! Avant que vous n’entriez en lice, il est bon que nous éclairions
votre position par-devers nous. Vous avez été condamné à mort une première fois
pour nous avoir tendu un piège et avoir tenté de nous assassiner.
    – Le
mot est rude, Sire, protesta Philippe. Nous nous trouvions en guerre et vous
étiez le plus mortel ennemi de mon maître, Monseigneur Charles de Bourgogne que
Dieu veuille tenir en son giron !
    – Admettons-le !
La comtesse a obtenu non seulement votre grâce mais encore votre liberté qui
vous a été rendue sans conditions. Une seconde fois, à Dijon, notre gouverneur
vous a frappé d’une sentence de mort pour avoir tenté de soulever le peuple...
Accordez-nous de parler sans être interrompu, s’il vous plaît ! gronda-t-il
comme Philippe ouvrait déjà la bouche. Cette fois, c’est notre seule volonté
qui vous a épargné la vie pour ne pas faire pleurer de trop beaux yeux, mais
vous avez été emprisonné en notre château de Pierre-Scize... d’où vous vous
êtes évadé. Est-ce bien exact ?
    Selongey
esquissa un salut pour montrer qu’il était d’accord.
    – Donc,
reprit le roi, vous êtes à nos yeux un prisonnier en fuite et, comme tel, nous
sommes en droit de vous punir si d’aventure vous remportez ici la victoire.
Nous espérons que nos messagers vous ont clairement exposé la situation...
    Un
étroit sourire étira la bouche altière de Philippe :
    – Je
n’ignore rien de ce qui m’attend. Messire de Commynes, en particulier... que je
n’avais pas eu le plaisir de rencontrer depuis qu’il a quitté... un peu vite le
service de Monseigneur Charles, s’est montré on ne peut plus clair sur ce
point. Aujourd’hui une seule chose m’importe : arracher à ce bourreau que
je vois auprès d’elle la femme qui porte mon nom et qui m’a donné un fils...
    – Un
fils que vous ne semblez pas autrement pressé de connaître ? Non seulement
vous faites un étrange époux, seigneur comte, mais vous êtes aussi un curieux
père...
    – Ceux
qui entendaient rester fidèles à leur serment féodal et à la mémoire du défunt
duc vivent des temps cruels, Sire Roi ! Pour ma part, las des
accommodements boiteux et des concessions trop faciles, j’ai choisi de servir
Dieu ! Lui seul me semblait assez grand...
    – Pour
avoir droit à votre hommage ? Encore que ce ne soit guère aimable pour
notre personne, nous sommes loin de vous reprocher d’avoir choisi si haut
seigneur, un seigneur dont nous, rois et princes, ne serons jamais que les
humbles valets. Mais nous ne sommes pas certain que ce choix si noble efface le
serment prêté devant un autel à une damoiselle qui était en droit d’attendre de
vous amour et protection.
    – Je
n’ai pas oublié et c’est pourquoi je vais combattre pour elle...
    – Deux
adversaires à la fois, songez-y ? Nous savons que ce n’est guère conforme
aux règles de la chevalerie mais, ne doutant pas de votre venue et connaissant
votre valeur, il nous apparut qu’ainsi les forces seraient plus égales...
    En
regardant ses adversaires, le sourire de Philippe se chargea d’un indicible
dédain :
    – Il
y a quelques années, j’ai vu jouter à Florence messire Tornabuoni et je crois
lui avoir dit alors ce que je pensais de... ses talents guerriers. L’autre, je
ne le connais que pour l’avoir entendu mentir...
    – Insupportable
prétentieux ! rugit le Florentin, je vais te montrer de quoi je suis
capable. Souviens-toi que seule la volonté de mon cousin Lorenzo de Médicis m’a
empêché alors de te couper les oreilles !
    – Une
volonté qui tombait bien à propos. Quant à mes oreilles, elles n’ont pas
grand-chose à craindre. Quand vous voudrez, messires ?
    Des
mains de Mortimer, Selongey prit son casque puis, de celles de Commynes, son
épée et son écu. Après un dernier salut au roi, il alla s’agenouiller
brièvement devant le Saint-Sacrement pour recevoir la bénédiction du prêtre.
Les deux autres le suivirent, le malheureux barbier sur des jambes mal assurées
qui firent sourire Tristan l’Hermite. Enfin, tous trois vinrent se mettre aux
ordres du prévôt qui devait diriger le combat pour en recevoir les
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