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Fiora et le roi de France

Fiora et le roi de France

Titel: Fiora et le roi de France
Autoren: Juliette Benzoni
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arrière. L’autre en profita pour se
ruer derrière son épée comme un bélier avec l’intention évidente de reprendre
le coup manqué un moment plus tôt : lui transpercer le ventre au défaut de
protection. Ce fut si soudain que Fiora ne put retenir un cri, mais Philippe
avait trop l’expérience des diverses formes de combat pour se laisser
surprendre. Il esquiva le coup avec la souplesse d’un danseur et le Florentin,
emporté par son élan, faillit transpercer Tristan l’Hermite qui le repoussa
avec vigueur. Luca marmotta une excuse puis tourna les talons pour faire de
nouveau face à Philippe, mais déjà celui-ci était sur lui. Lâchant son épée, il
envoya à son adversaire un coup de poing qui le jeta à terre. Puis il bondit sur
lui et, tirant sa dague, s’apprêta tranquillement à lui trancher la gorge :
    – Je
t’avais bien dit qu’un jouteur italien n’était pas de taille contre un
chevalier bourguignon, ironisa-t-il. Fais ta prière !
    – Grâce !
Grâce ! ... Pitié ! Oui, j’ai menti pour que le roi croie que vous
complotiez ensemble, toi et Fiora... Mais...
    – Si
tu as encore beaucoup de choses à dire, dépêche-toi car je n’ai plus de
patience pour toi...
    – L’enfant...
existe... mais c’est le Magnifique qui en est le père ! Grâce !
    Philippe
venait de lever sa dague. Un cri du roi le retint...
    – Halte !
    Sans
lâcher son ennemi vaincu, Philippe tourna la tête vers la tribune.
    – Le
combat devait être à outrance, Sire, je le rappelle. La vie de cet homme m’appartient.
    – Alors
accordez-la nous ! C’est un misérable et Dieu a bien jugé, mais c’est un
ambassadeur qui, en outre, touche à la famille Médicis d’assez près. Nous n’aimerions
pas offenser plus qu’il ne faut le seigneur Lorenzo qui a notre amitié.
    Selongey
se releva, mais il ne remit pas sa dague au fourreau et garda un œil sur le
vaincu :
    – A
la volonté du Roi ! Mais puis-je lui demander ses intentions ?
    – Il
va repartir pour Florence sous bonne garde et muni d’une lettre de nous
exposant ce qui vient de se passer. Nous serions fort surpris si le seigneur
Lorenzo ne lui réservait pas quelques manifestations de mécontentement. Gardes !
Ramenez-le à sa chambre où il restera au secret jusqu’au départ.
    Pendant
ce temps, comprenant qu’il n’avait plus rien à faire céans et que sa présence n’était
plus souhaitable, le bourreau s’inclinait devant Fiora et, son épée sur l’épaule,
repartait vers la tour de la Justice dans la première cour. Fiora, elle,
mourait d’envie de s’élancer vers Philippe, mais elle n’osait bouger sans la
permission du roi. Elle répondit d’un gracieux mouvement de tête au salut de l’exécuteur
et attendit. Philippe, cependant, s’avançait tout près de la tribune royale,
mais sans mettre genou en terre comme l’usage l’eût exigé :
    – La
vie et l’honneur de donna Fiora sont saufs, Sire, comme Dieu l’a voulu. Quant à
moi, je suis à présent le prisonnier du Roi !
    – C’est
bien ainsi que nous l’entendons, mais, avant d’en décider, répondez à une
question ! Si nous vous rendions la liberté à présent, qu’en feriez-vous ?
    – Je
retournerais d’où je suis venu, Sire !
    – Oh !
...
    Bien
que légère, la plainte de Fiora fut perçue par le roi qui, d’un geste, lui
imposa silence.
    – Vous
retourneriez au couvent ?
    – Oui,
Sire. Je n’ai plus envie de servir quelque maître que ce soit sinon Dieu. Que
le Roi me pardonne !
    – Nous
ne pouvons vous reprocher un si haut dessein, mais cette liberté n’était qu’une
supposition. En fait, nous vous donnons le choix entre deux perspectives :
ou bien vous regagnez vos terres bourguignonnes qui vous ont été conservées
avec votre épouse et votre fils et vous promettez de vous y tenir tranquille,
ou bien vous avez devant vous de longues et joyeuses années au château de
Loches, dans l’une de nos cages ! Venez çà, donna Fiora !
    La
jeune femme s’avança lentement auprès de son mari qu’elle n’osa pas regarder.
    – Sire !
fit-elle en levant sur le souverain ses yeux emplis de larmes courageusement
contenues, je supplie le Roi de ne pas contraindre messire de Selongey à un
choix pénible. Qu’il lui accorde permission de retourner au prieuré Notre-Dame !
    – Et
vous, Madame, que deviendrez-vous ?
    – Ce
qu’il plaira au Roi que je devienne, mais je le conjure de m’accorder de
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