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Fiora et le Magnifique

Fiora et le Magnifique

Titel: Fiora et le Magnifique
Autoren: Juliette Benzoni
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d’un frémissement.
    – Ainsi
donc, murmura Lorenzo, tu es la femme d’un des hommes les plus importants de
Bourgogne ? Il eut un petit rire sans gaieté et ajouta : Alors,
pourquoi donc ton époux n’est-il pas venu, quand il en était temps, te réclamer
hautement devant ceux qui t’accusaient ? Pourquoi n’a-t-il pas réclamé
réparation par les armes pour l’offense involontaire faite à son nom ?
    – Parce
qu’à cette heure, dit Fiora avec amertume, je suis sans doute veuve. Messire de
Selongey était décidé à mourir pour se punir d’avoir, en m’épousant, infligé
une souillure à son nom... Il s’est vendu pour aider le Téméraire !
    Lorenzo
se redressa, fit quelques pas pour retrouver un peu de calme puis s’arrêtant
devant Fiora dont les larmes coulaient en silence sur son visage immobile :
    – Pauvre
enfant ! fit-il avec une infinie douceur. Pourras-tu un jour croire, à
nouveau, à la loyauté et à l’amour d’un homme ?
    Incapable
d’articuler une parole et se sentant infiniment lasse tout à coup, elle hocha
la tête, négativement.
    – En
tout cas, enchaîna Lorenzo, si ton époux est mort, c’est tout récent. Le jour
où ton palais a été mis à sac, il était là !
    Le
sang monta d’un seul coup aux joues de Fiora :
    – C’est
impossible ! fit-elle d’une voix éteinte...
    – Non,
dit Poliziano, c’est la vérité. Je l’ai vu et d’abord j’ai hésité à le
reconnaître parce qu’il était vêtu comme n’importe quel homme de petite
condition. Il se tenait dans la foule ; il regardait. J’ai vu qu’il
parlait à quelqu’un. Sans doute demandait-il ce que cela voulait dire. Moi, je
ne savais pas ce qui l’attirait là et j’ai hésité un moment à l’aborder. Quand
je me suis décidé, la foule m’a empêché de l’approcher et il a disparu sans que
je puisse seulement retrouver sa trace...
    – J’ai
cru qu’il venait espionner, reprit Lorenzo. J’ai fait fouiller les auberges,
les tavernes mais personne ne l’avait vu, personne n’a pu dire ce qu’il était
devenu...
    Fiora,
les yeux pleins de lumière, écoutait ces paroles comme elle eût écouté chanter
les anges :
    – Il
est revenu ! soupira-t-elle. Il est revenu alors qu’il avait juré de ne
plus me revoir...
    – Pardonne-moi
ce que je vais dire, Fiora, dit Lorenzo, mais es-tu certaine qu’il cherchait à
te revoir ?
    – Et
qui d’autre ? s’écria-t-elle avec une soudaine violence.
    – Ton
père ! ... La ville de Neuss tient toujours contre le Bourguignon et
avant-hier, premier de mai, la trêve signée voici trois ans entre France et
Bourgogne et prorogée par deux fois, a pris fin... définitivement !
    – Oses-tu
insinuer qu’il venait encore chercher de l’argent ?
    – Quoi
d’autre ? Il a dû savoir ce qui t’est arrivé, s’il a questionné les gens
de la rue... et pourtant il est reparti, il ne t’a pas cherchée. Voyant Fiora
osciller sur ses jambes comme une grande fleur secouée par le vent, Démétrios
intervint et, offrant à la jeune femme l’appui de son bras :
    – Ne
peut-on au moins lui accorder le bénéfice du doute ? reprocha-t-il.
Doit-elle vraiment partir désespérée ? Je te rappelle respectueusement qu’en
arrivant ici tu as insisté sur l’urgence qu’il y avait pour nous à fuir cette
ville. Voilà beaucoup de paroles, il me semble et puisque l’on nous chasse...
    – Je
ne vous chasse pas, fit Lorenzo avec lassitude, j’essaie de vous sauver car
même si vous refusez de le croire, vous m’êtes chers, l’un et l’autre. La
preuve, la voici !
    Il
tira de sa robe une lettre scellée à ses armes qu’il tendit à Démétrios :
    – Cette
lettre est pour le roi Louis de France à qui je t’envoie. Il accueillera l’habile
médecin que tu es car il souffre, sans pouvoir en guérir... de fort gênantes
hémorroïdes. En outre, je lui dis que tu es mon ami.
    – Je
t’en remercie. Et... elle ? fit Démétrios en désignant de la tête Fiora
que Léonarde avait fait asseoir.
    – Je
pensais que tu pourrais la conduire à Paris où elle... ou Beltrami avait un
cousin qui tenait son comptoir. Elle n’y manquerait de rien puisque Donati qui
gère actuellement les affaires de son père doit y veiller. Mais ce que je viens
d’apprendre change bien des choses. Donne-moi de quoi écrire pendant que vous
vous préparerez au départ...
    – Tout
est prêt en ce qui me concerne, fit
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