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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue
Autoren: Michel Zévaco
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qui occupaient le palais. Bussi-Leclerc, alors, cria à haute voix :
    – Messieurs, n’ayez pas peur, suivez-moi seulement à l’hôtel de ville où l’on a quelque chose à vous dire.
    Les membres du Parlement, tout pâles, interrogèrent leur président qui eut un mot superbe :
    – Messieurs, dit-il, allons délibérer à l’hôtel de ville puisque cette enceinte a été souillée. Monsieur Bussi-Leclerc vous devez les honneurs au Parlement : veillez donc à ce que nous soyons convenablement escortés.
    Les conseillers se mirent alors en rangs et sortirent entre une double haie de soldats. Cette escorte, d’ailleurs, ne servit pas seulement à leur arrestation : elle leur sauva la vie, car dehors, une bande de mariniers ameuta le peuple qui voulut lapider les malheureux.
    Deux heures plus tard, tout le Parlement était sous clef, réparti en diverses chambres de la Bastille. Bussi-Leclerc, qui était facétieux par moments, imagina de mettre les conseillers au pain sec et à l’eau, ce qui fit qu’on le surnomma le grand pénitencier du Parlement.
    Or, pendant les mois qui suivirent, ces malheureux, n’ayant plus d’espoir d’être mis en liberté que par le roi, passèrent leur temps à essayer de correspondre avec lui. Mais ils étaient étroitement surveillés. Enfin, à la fin de juillet, un conseiller malade demanda un confesseur, que Bussi-Leclerc lui accorda généreusement. Ce confesseur fut un capucin que le conseiller sonda adroitement. Le capucin avoua qu’il était au roi dans l’âme. Le conseiller avoua alors qu’il n’était pas malade, et demanda au confesseur s’il voulait se charger de faire parvenir au roi un certain nombre de lettres.
    Le capucin accepta avec enthousiasme, partit en cachant les lettres sous son froc, et… les porta tout droit chez Mayenne où se tenait un conseil auquel assistait la duchesse de Montpensier. Ceci se passait le 31 de juillet. Le duc de Mayenne lut tout haut les lettres, et ajouta qu’il fallait les brûler.
    – Il faut les envoyer à Valois ! s’écria la duchesse de Montpensier. Messieurs, je réponds que nous sommes sauvés, que dans trois jours Paris ne sera plus assiégé, et que demain nous pourrons prier le diable pour l’âme d’Hérode !
    Dans la soirée même, Jacques Clément avait les lettres. Marie de Montpensier resta avec lui cette nuit-là et une partie de la journée du lendemain, et sans doute, elle employa activement ces heures à développer un plan de meurtre que le jeune moine finit par comprendre, car il se mit en route…
    Ce sont ces lettres des conseillers toujours enfermés à la Bastille que Jacques Clément portait à Saint-Cloud. Mais il portait aussi le poignard que, sur le coup de minuit, dans la chapelle des Jacobins, un ange avait jeté à ses pieds.
    Le soleil venait de se coucher lorsque le moine atteignit le pont de Saint-Cloud. Le pont était gardé par trois canons braqués dans la direction de Paris et un régiment d’arquebusiers – royalistes et huguenots mêlés. Un officier interrogea Jacques Clément qui répondit tranquillement qu’il se rendait à Saint-Cloud pour voir une de ses parentes gravement malade. A la grande surprise et à la sourde joie du moine, on le laissa passer : un religieux tout seul qui va consoler les derniers moments d’une parente, cela n’inspire pas défiance.
    Arrivé à Saint-Cloud, le premier soin de Jacques Clément fut de s’enquérir du roi. Le roi était à Meudon où le Béarnais avait établi son quartier… Le moine se fit montrer la maison qu’habitait Henri de Valois. C’était une maison d’assez belle apparence, toute en rez-de-chaussée d’ailleurs. L’entrée en était gardée par cinquante hommes.
    Jacques Clément attendit non loin de cette porte jusqu’à onze heures du soir, heure à laquelle il vit déboucher dans la rue une nombreuse troupe de cavalerie précédée et flanquée de porteurs de torches. Cette troupe s’avança au grand trot, dans un grand bruit des sabots et des armes… Jacques Clément vit tout à coup le roi qui mettait pied à terre ; sa figure fardée lui apparut dans la lumière des torches, tandis que les gens de l’escorte se rangeaient en demi-cercle et rendaient les honneurs.
    Henri III souleva lentement son chapeau et entra dans la maison ; l’escorte se retira ; la lumière des torches s’éteignit dans le lointain… tout retomba au silence et à l’obscurité.
    Jacques Clément se mit en
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