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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête
Autoren: Michel David
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mettre
les choses au point.
     
    Lorsque la
rencontre avec les professeurs de Gilles et de Richard eut enfin lieu, la mère
de famille fut passablement surprise. Les résultats de Richard s'étaient
légèrement améliorés. \
     
    — Il faut tout de
même tenir compte qu'il recommence son année, expliqua son institutrice, l'air
pincé. Par contre, je dois dire que son comportement en classe laisse pas mal à
désirer.
     
    — Je vais y voir,
promit Laurette, en se levant déjà pour continuer sa visite.
     
    Quand elle sortit
de la classe, elle prit la direction de celle de Gilles en marmonnant entre ses
dents.
     
    — Maudit verrat !
Si elle est pas capable de dompter les enfants, elle, qu'est-ce qu'elle fait là
?
     
    Elle ne put pas
ruminer sa colère bien longtemps, puisque aucun parent n'attendait à la porte
de la classe de Gilles lorsqu'elle s'y présenta. Elle fut accueillie par
l'instituteur, qui lui démontra que les notes de Gilles étaient encore
légèrement supérieures à soixante pour cent.
     
    Réservant pour la
fin sa visite au professeur de Jean-Louis, elle fut très déçue d'apprendre que
les résultats de son aîné étaient toujours aussi faibles, même si son
enseignant vantait sa docilité et son calme.
     
    Le lendemain
soir, à l'école Sainte-Catherine, la mère de famille eut tout de même la
consolation d'apprendre que Denise réussissait bien et avait convenablement entrepris
son année scolaire.
     
    En revenant à la
maison, elle ralentit le pas, ne sachant plus quoi penser. Evidemment, les
résultats scolaires satisfaisants de Gilles et de Richard ne lui permirent pas
de reprocher à son mari de ne pas surveiller d'assez près leurs travaux
scolaires. Elle fut réduite à poursuivre la surveillance en laissant Gérard
effectuer bien mollement sa tâche.
     
    Les premiers
froids arrivèrent la semaine suivante, obligeant Laurette à sortir les
sous-vêtements d'hiver de ses enfants.
     
    — Pas déjà des
combinaisons, se plaignit Jean-Louis.
     
    — Discutez pas.
Vous mettez tous vos combinaisons à partir de tout de suite, ordonna la mère de
famille. J'attendrai pas que vous attrapiez votre coup de mort pour vous les
faire mettre. Regardez votre père, ajouta-t-elle en montrant Gérard à ses fils.
Lui, il se plaint pas. Il les porte déjà.
     
    — Faites ce que
votre mère vous dit, intervint Gérard pour montrer son appui.
     
    — Je pensé que le
temps d'étendre mon linge dehors est ben fini, reprit Laurette en s'adressant à
lui. A partir de lundi, il va falloir encore étendre dès cordes dans le
corridor et dans la cuisine pour faire sécher le linge. Maudit que ce temps-là
me gâche la vie !
     
    Comme pour lui
donner raison, Montréal connut sa première véritable tempête de neige quelques
jours plus tard. Le vent se leva au milieu de la matinée et la neige se mit à
tomber durant une douzaine d'heures, à la plus grande joie des enfants du
quartier.
     
     
    — Il en est tombé
au moins une quinzaine de pouces, dit Gérard après avoir ouvert la porte, le
lendemain matin, au moment d'aller travailler. Dis à Jean-Louis de pelleter
     
    le balcon et le
devant de la porte avant de partir pour l'école, ajouta-t-il avant de refermer
derrière lui.
     
    — Ça y est, fit
Laurette, fataliste, nous v’là encore poignés pour nous encabaner pour l'hiver.
     
    Elle faisait la
même remarque chaque année, à l'arrivée de la saison froide. Il lui fallait
toujours quelques jours pour s'habituer au décor blanc qui parvenait à gommer
la grisaille.
     
    Décembre débuta
par quelques jours de froid intense, suivis par un étrange redoux qui ne dura
qu'une journée ou deux. Puis, brusquement, le froid revint régner en maître et
le mercure se stabilisa autour de - 10 °F. Pour la première fois depuis bien des
années, la plupart des marchands de la rue Sainte-Catherine se donnèrent la
peine de décorer leurs vitrines pour la fête de Noël dès les premiers jours du
mois. Depuis la fin de la guerre, les affaires avaient repris avec une vigueur
accrue et ils tenaient à attirer chez eux la clientèle.
     
    — Est-ce qu'on va
aller voir la parade du père Noël samedi ? demanda Richard, le jeudi midi,
alors que sa grand-mère Brûlé avait accepté l'invitation à dîner de sa fille.
     
    — On verra ça,
avait répondu Laurette, sans se compromettre.
     
    — Si tu veux les
amener, je peux ben y aller avec vous autres, fit Annette en adressant un clin
d'œil
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