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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre
Autoren: Lindsey Davis
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pu se montrer inattentive au point de perdre un des plus grands talents de sa troupe !
    — C’est pas moi qui l’ai perdue ! se défendit-elle. C’est ce crétin de Fronto. Il montrait les lieux à des bailleurs de fonds éventuels, des Orientaux qu’il prenait pour des organisateurs de spectacles… Mais ils n’ont su que nous faire perdre notre temps !
    — Ils voulaient juste visiter la ménagerie gratuitement ?
    — Et surtout voir des femmes à poil quand elles enlevaient leurs costumes. Moi, j’ai tout de suite compris qu’on pourrait rien tirer d’eux. La seule chose qu’ils auraient aimé nous proposer, c’était de nous sodomiser pour pas cher. Tous ceux qui avaient la tête un tant soit peu sur les épaules les ont ignorés. C’était juste avant que la panthère se fasse les dents sur Fronto. Forcément, après, il y a eu la panique à bord. Les Syriens sont tout de même revenus pour une petite visite, mais leur moment était mal choisi. Ils ont dû quitter Rome tout de suite après. Et on n’a pas tardé à se rendre compte que Sophrona avait levé le pied avec eux.
    — Il y a un homme, là-dessous ?
    — Sans aucun doute ! explosa-t-elle avec mépris.
    Ce qui arracha un sourire à Helena, comme je m’en aperçus du coin de l’œil.
    — À part qu’ils étaient syriens, tu sais autre chose sur ces visiteurs ? voulut-elle savoir.
    — Absolument rien. C’est Fronto qui nous les avait amenés, grogna-t-elle comme si elle l’accusait d’avoir une morale douteuse. Après qu’il s’est retrouvé à l’intérieur de la panthère, tout ce qu’on a pu se rappeler, c’est qu’ils parlaient le grec avec un drôle d’accent, qu’ils portaient des robes à rayures et paraissaient croire qu’un endroit qu’ils appelaient « les Dix Villes » était le summum de la vie civique.
    — J’ai entendu parler de la Décapole. C’est une fédération grecque établie au centre de la Syrie. C’est plutôt loin pour aller y chercher une musicienne qui a joué la fille de l’air.
    — Sans oublier, intervint Helena, que si tu y allais, quel que soit l’ordre que tu choisisses pour visiter les dix villes en question, elle se trouverait forcément dans la dernière. Et à ce moment-là, tu serais trop fatigué pour essayer de la convaincre de revenir.
    — De toute façon, je perdrais mon temps, c’est certain. Elle a eu le temps d’avoir des jumeaux et la fièvre des marécages. Tu ne te souviens pas d’un détail supplémentaire, Thalia ?
    — Un des gardiens de la ménagerie s’est rappelé un nom : Habib.
    — Ça ne va pas vraiment éclairer notre lanterne, commenta Helena. En Orient, c’est un nom aussi commun que Gaius à Rome. (Après un bref instant de silence pour ménager son petit effet, elle ajouta :) Ou Marcus.
    — Oui, on sait qu’il est commun ! insista lourdement Thalia.
    — Est-ce que cette fille ne serait pas partie à la recherche de sa mère ? demandai-je, car il m’était arrivé de rechercher des enfants qui avaient quitté leur famille d’adoption dans ce but.
    Thalia secoua la tête.
    — Elle ne sait même pas qui était sa mère.
    — Alors c’est peut-être la mère qui l’a retrouvée ?
    — J’en doute. Il y a vingt ans que j’ai pas entendu parler d’elle. Il se peut qu’elle travaille sous un autre nom, mais à vrai dire, j’ai plutôt le pressentiment qu’elle est morte.
    Elle avait probablement raison, et je pris un air de circonstance.
    — Et son père ? Il n’aurait pas pu chercher à contacter Sophrona ?
    Thalia laissa échapper un rire qui ressemblait à un rugissement.
    — Quel père ? Il y avait plusieurs candidats à l’époque, mais aucun n’avait l’intention de se faire mettre le grappin dessus… Si, il y en avait un de valable dans le lot. C’est naturellement le seul auquel la mère ne voulait pas accorder un deuxième regard !
    — Oui, mais elle lui en avait forcément accordé un premier ! observai-je malicieusement.
    Thalia me regarda avec pitié avant de s’adresser à Helena :
    — Je t’en prie, Helena, apprends-lui comment on fabrique les enfants ! Il a l’air de croire que si une femme couche avec un homme, elle est obligée de regarder ce salopard !
    Helena souriait encore, mais du bout des lèvres ; ses yeux exprimaient qu’il était temps de mettre un terme aux grivoiseries.
    — Alors il ne nous reste que l’excuse de l’amour ?
    — Peut-être. Malheureusement, il faut pas t’exciter, Falco, trancha
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