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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre
Autoren: Lindsey Davis
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Thalia avec sa franchise habituelle. Sophrona était un vrai trésor, et je sacrifierais beaucoup pour la voir revenir. Mais j’ai pas les moyens de te payer le voyage pour que tu puisses aller fouiner en Orient. Tout de même, la prochaine fois que tes affaires te conduiront dans le désert, pense à moi !
    — Il y a souvent d’étranges coïncidences, déclarai-je d’une voix calme en apparence. (Helena m’observait pensivement.) Il se passe actuellement des tas de choses en Orient. C’est une région dont on parle sans arrêt. Depuis la conquête de Jérusalem, tout le pays est ouvert à l’expansion.
    — C’était donc ça ! murmura Helena Justina. J’étais certaine que tu mijotais quelque chose.
    Thalia ne chercha pas à dissimuler sa surprise.
    — Tu dois vraiment aller en Syrie ?
    — Pas loin, en tout cas. Si j’accepte les propositions que je viens de recevoir, bien sûr.
    Je trouvais plus facile d’annoncer indirectement la nouvelle à Helena, devant un témoin assez costaud pour l’empêcher de me frapper. Cependant, comme chaque fois que je croyais avoir une bonne idée, je perdais rapidement foi dans celle-ci.
    Ne semblant pas percevoir la tension qui régnait entre ma chère compagne et moi, Thalia demanda : — Est-ce que j’aurais à te payer pour faire des recherches pour moi, là-bas ?
    — Pour une amie, je peux accepter d’être payé selon les résultats obtenus.
    — Et ton voyage ?
    — Eh bien… quelqu’un d’autre va probablement y pourvoir…
    — J’en étais sûre ! éclata Helena, furieuse. Quelqu’un qui s’appelle Vespasien ? Je ne me trompe pas ?
    — Tu sais, je m’apprêtais justement à te mettre au courant…
    — Tu avais promis, Marcus ! Tu m’avais promis de refuser la prochaine proposition de l’empereur ! s’écria-t-elle en se levant.
    Là-dessus, me tournant le dos, elle partit faire des mamours à l’éléphanteau. L’angle que formaient ses épaules indiquait clairement qu’il valait mieux ne pas se risquer à la suivre.
    Je ne l’avais pas quittée des yeux tandis qu’elle s’éloignait de nous, longue silhouette brune au port de reine. Regarder Helena était aussi agréable qu’entendre un bon falernian glouglouter dans une coupe à vin, surtout quand il s’agissait de la mienne.
    Même si Helena Justina s’était donnée à moi, je devais toujours y réfléchir à deux fois avant de la mettre en colère.
    Thalia m’observait d’un air malicieux.
    — Toi, tu es amoureux !
    Les gens prononçaient toujours cette phrase avec un mélange d’émerveillement et de dégoût.
    — Tu as très bien saisi la situation, tentai-je de plaisanter.
    — Quel est votre problème ?
    — On n’a pas de problème. Il y a simplement des gens qui croient qu’on devrait en avoir un.
    — C’est qui, ces gens ?
    — Presque toute la population de Rome.
    Elle leva les yeux au ciel.
    — Alors on pourrait en conclure que partir pour l’étranger te faciliterait la vie !
    — Qui a envie d’une vie facile ?
    Manifestement, elle savait que je mentais.
    Pour mon plus grand soulagement, sa colère apaisée, Helena revint vers nous, suivie du bébé éléphant tombé lui aussi sous son charme. J’allais devoir lui faire comprendre qu’il me trouverait en travers de sa route. Il lui titillait l’oreille à la façon dont j’aime le faire moi-même. Et elle inclinait la tête d’un air résigné, exactement comme quand elle cherchait à éviter mes attentions trop pressantes.
    — Helena n’a pas envie que tu la quittes, observa Thalia.
    — Mais qui te parle de la quitter ? Helena Justina est ma partenaire. Nous partageons les dangers et les désastres, les joies et les triomphes…
    — Oh ! c’est vraiment touchant ! me coupa la charmeuse de serpents.
    Quant à Helena, elle avait écouté mon petit discours avec un air qui me permettait d’en prononcer un autre : — Pour le moment, j’aimerais bien mettre une bonne distance entre Rome et moi. Surtout si c’est le Trésor qui paie mes dépenses. La seule question est de savoir si Helena souhaite m’accompagner.
    Elle soutint calmement mon regard. Elle aussi se demandait souvent comment nous pourrions vivre tous les deux sans subir les interférences ou les pressions des autres. Ensemble, nous avions découvert que voyager constituait un moyen acceptable.
    — Puisque j’ai le droit de donner mon avis, j’irai où tu iras, Marcus Didius.
    — Tu as tout à fait raison, petite, acquiesça
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