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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand
Autoren: Max Gallo
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partagent ta foi, a-t-il dit.
    J’ai protesté, réaffirmé mes intentions. J’ai parlé avec l’exaltation d’un homme dont la parole est soulevée par la foi et la certitude de la résurrection.
    Constantin m’a écrasé les épaules de ses deux lourdes mains, enfonçant ses doigts dans ma chair.
    J’étais si surpris que je n’ai pas cherché à me dégager.
    — Qu’on l’enferme dans sa chambre ! a-t-il lancé aux soldats qui veillaient à l’entrée de la grand-salle où il avait l’habitude de se tenir et de recevoir ses visiteurs.
    Parfois, Dioclétien y survenait à l’improviste, comme pour s’assurer que son otage était bien présent, bien gardé.
    On m’a entraîné, poussé dans ma chambre, et j’ai entendu le pas des sentinelles placées devant ma porte.
    Ainsi j’ai survécu.
    Plus tard, j’ai appris ce que la tempête de mort, la Grande Persécution avait provoqué.
     
    Au palais impérial, à quelques pas de la chambre où je me trouvais enfermé, l’un des chrétiens que je connaissais – Pierre – avait arraché les édits qui avaient été placardés. On l’avait surpris et aussitôt mis à mort.
    Le grand chambellan Dorothée et d’autres serviteurs, chrétiens comme lui, avaient été torturés pour qu’ils abjurent leur foi. Ils avaient subi sans pousser un cri les supplices les plus effroyables, et leurs corps lacérés avaient été dépecés, réduits en cendres.
    On avait arrêté l’évêque de Nicomédie et la plupart des fidèles. Accusés d’avoir voulu mettre le feu au palais impérial, on les avait livrés à leur tour aux bourreaux.
    Dans toutes les provinces d’Orient, les martyrs se comptaient par milliers. En Syrie, des chrétiens s’étaient soulevés, avaient tenté de résister – en vain. On les avait jetés dans l’arène au milieu des bêtes féroces qui s’étaient repues de leur chair.
    La tempête faisait rage, arrachant les plus faibles à leur foi. Ceux-ci se précipitaient dans les temples païens devenaient lapsi , apostats, et sacrifiaient aux divinités de Rome. Puis, égarés, lapidés par les païens qui continuaient de leur témoigner une haine mêlée à présent de mépris, ils étaient rejetés par leurs frères et sœurs qu’ils avaient abandonnés et trahis.
    Souvent ils étaient repris, torturés. Leur reniement était devenu inutile. Certains retrouvaient leur foi, s’avançaient dans l’arène sans trembler. Les bourreaux, irrités par le courage des martyrs, leur inventaient des tortures plus cruelles encore.
    En Égypte, le préfet lui-même assistait aux supplices, penché sur ces corps ensanglantés, fouaillés par les lames rougies au feu, espérant une abjuration.
    Puis, devant le silence des chrétiens, il ordonnait qu’on les soignât, qu’on les nourrît afin qu’ils affrontassent la mort en ayant recouvré leurs forces, que leur souffrance fut ainsi plus vive quand les fauves les lacéreraient.
    Là, en Phrygie, cette province d’Orient qui comptait tant de chrétiens, les soldats ne prirent même pas la peine de torturer, cernant les cités, les incendiant, empêchant tous les habitants, qu’ils fussent femmes ou enfants, de s’enfuir et se repaissant du spectacle des flammes dévorant les maisons et les corps.
    On fit de même en Afrique, en Espagne. Partout on détruisit les églises, on brûla les livres saints.
     
    Les empereurs Dioclétien et Maximien, le césar Galère furent sans pitié.
    Leurs courriers s’élançaient sur les routes de l’Empire, portant les missives impériales qui exigeaient des légats et des gouverneurs qu’ils saccagent, brûlent, supplicient, tuent.
    Et ceux d’entre eux qui avaient hésité, se contentant d’abord d’emprisonner, obéissaient avec zèle aux ordres transmis.
     
    Chaque chrétien eut sa part de souffrance.
    Aux uns la hache de la décapitation, aux autres la mort par flagellation. C’étaient là supplices habituels. Mais la plèbe réclamait le gril, le bûcher, le plomb fondu et l’huile brûlante, les peignes de métal rougi au feu qui déchiraient les chairs. Et on livrait ce qui restait des corps aux ours. Certains furent enterrés vivants et d’autres eurent les membres brisés et la tête fracassée à coups de marteau.
    Dieu seul connaît le nom de tous ces martyrs.
    Les uns étaient soldats, comme Emeterius et Chelidonius. Les autres diacres, évêques ou simples fidèles. Agnès, Sébastien, Marc et le pape Marcellin périrent à
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