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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand
Autoren: Max Gallo
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Constance Chlore.
    « Honore Maximien-Hercule, ou bien subis les supplices, leur criait-on. Abjure ou meurs ! »
    Mais c’était le même chantage que Dioclétien-Jupiter et Galère exerçaient sur les chrétiens d’Orient, ceux d’Égypte, de Syrie ou d’Illyrie, à Antioche ou à Nicomédie.
    Et la persécution, comme une épidémie de peste à ses commencements, se répandait sournoisement dans tout l’Empire, à l’Orient comme à l’Occident, avant même que Dioclétien-Jupiter eût promulgué les édits obligeant tout citoyen romain à honorer les dieux païens.
    Une fois encore un empereur imaginait qu’il devait, pour sauver l’Empire, l’épurer du sang chrétien.
    Peut-être Dioclétien a-t-il hésité, peut-être Dieu a-t-il semé le doute en lui pour le contraindre à choisir, après réflexion, pour lui offrir une dernière chance, pour ne lui laisser aucune excuse quand, plus tard, il serait jugé.
     
    L’empereur séjournait à Antioche.
    Il allait et venait dans la cour du palais impérial.
    Il avait décidé d’offrir à Jupiter et à Sol invictus des sacrifices et l’on avait égorgé un taureau et des moutons. Puis Dioclétien avait demandé à Tagès, celui qui savait lire dans les entrailles des animaux, de révéler les signes que les boyaux, en s’entrelaçant comme des serpents visqueux, dessinaient, préfigurant l’avenir.
    Mais Tagès, le chef des haruspices, après être resté longtemps penché sur les cadavres ouverts, s’était redressé, annonçant que les dieux étaient restés silencieux, que les entrailles n’avaient dévoilé aucun de leurs desseins.
    Tagès avait tendu le bras vers la foule qui se pressait autour de Dioclétien et dit que les dieux avaient été irrités par la présence, dans la cour, d’impies qui s’étaient signés conformément aux rites de la secte chrétienne.
    C’est pour cela que les dieux s’étaient tus.
    Dioclétien s’était avancé jusqu’au milieu de la cour et, se plaçant près de Tagès, d’une voix que la colère emportait, il avait exigé que tous les habitants du palais sacrifient à l’instant même aux dieux de Rome, que chacun vienne, comme il le devait, s’agenouiller devant lui, empereur-Jupiter, et baise le bas de son manteau pourpre.
    — Que l’on fouette ceux qui s’y refusent, avait-il martelé, jusqu’à ce que leur corps soit inondé de sang !
    Le jour même, l’empereur Dioclétien avait quitté Antioche pour Nicomédie, dans la province de Bithynie.
    Le ciel était noir. Le vent soufflait en tempête, pliant les arbres, couchant les herbes, soulevant des tourbillons de sable et jetant des vagues furieuses contre les côtes de toutes les provinces de l’Empire.

 
     
7
    Je vivais à Nicomédie quand la mortelle tempête s’est déchaînée.
    J’avais à peine vingt ans et habitais dans l’aile du palais impérial qui était réservée à Constantin, fils du césar Constance Chlore qui gouvernait, sous l’autorité de l’empereur d’Occident, Maximien, la Gaule et la Bretagne. Mais Constantin résidait auprès de Dioclétien à Nicomédie, choyé et surveillé comme peut l’être un otage de prix servant de caution à la fidélité de Constance Chlore.
     
    J’avais rencontré Constantin lors de son passage à Lugdunum.
    C’était un homme vigoureux, de taille moyenne, aux épaules larges et à la nuque épaisse. Ce « Gros Cou », ainsi qu’on le surnommait – manière de dire qu’il était obstiné comme ces taureaux à large encolure qui ne renoncent jamais à charger –, n’avait que deux ou trois années de plus que moi.
    Peut-être l’avais-je séduit par l’agilité avec laquelle j’avais traduit des textes grecs en latin. Il n’était en effet que médiocrement lettré, d’un esprit vif qui saisissait les nuances mais dont on devinait qu’il n’avait jamais suivi les enseignements des rhéteurs et des philosophes.
    Il m’avait proposé de l’accompagner à Nicomédie, et, à mi-voix, comme s’il avait craint d’être entendu, il m’avait confié qu’il ne songeait pas à passer toute sa vie dans cette ville auprès de l’empereur Dioclétien. Un jour, il rejoindrait son père en Gaule ou en Bretagne. Je compris qu’il espérait voir son géniteur devenir auguste à la place de l’empereur Maximien, lui-même accédant alors au titre et à la gloire de césar.
     
    J’avais hésité à accepter sa proposition.
    Je l’avais observé durant les quelques
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