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Byzance

Byzance

Titel: Byzance
Autoren: Michael Ennis
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le fyrd de Northumbrie ait encore autant de chevaux, fit-il remarquer à Tostig, et sa propre logique le glaça.
    Les deux hommes regardèrent les cavaliers descendre la colline en rangées scintillantes, suivis par une masse solide d’infanterie. Les bannières de l’avant-garde formaient comme des lanternes d’or scintillantes dans le halo de poussière. De l’autre côté de la rivière, les maraudeurs de bétail abandonnèrent leurs quelques trophées pour organiser une défense courageuse de la berge. Haraldr ne leur ordonna pas de se replier. Il aurait besoin du temps que leurs vies allaient acheter.
    Enfin le vent se leva, presque comme si l’immense voûte du ciel avait été remuée par le mouvement des troupes sur l’autre rive de la Derwent. Haraldr sentit le froid dans son dos. Les étendards anglais brodés d’or claquèrent. Styrkar montra les minuscules dessins dans le lointain.
    Le dragon du Wessex, murmura Tostig, incrédule. Et l’Homme Combattant, emblème d’Harold Godwinnson. Les drapeaux du roi d’Angleterre. Mon frère a attaché des ailes à son armée et l’a fait voler vers le nord.
    Les ailes du dragon, dit Haraldr en regardant l’immense armée descendre vers la rivière, pareille à une avalanche d’argent.
    Il faut nous replier vers les bateaux, dit Tostig. Nos armures et nos renforts…
    Non, répondit Haraldr. Leurs chevaux nous rattraperaient facilement et nous couperaient de nos arrières. Je vais envoyer les courriers aux bateaux pour appeler Eystein à notre aide. Puis nous nous battrons.
    * *
*
    Le sang donnait des reflets de cuivre aux basses terres parsemées de joncs. Les maraudeurs de bétail s’étaient battus vaillamment, mais l’avant-garde des Angles avait franchi la rivière à gué et attendait maintenant, hors de portée de flèche, sur la rive orientale. Leurs rangs étaient disciplinés, et leurs murmures paisibles plus effrayants que les inutiles cris de bravade d’une racaille. Les ambassadeurs anglais, un groupe d’une vingtaine d’officiers en armures splendides, s’avancèrent sur leurs chevaux ; à leur tête se trouvait un homme de taille moyenne, à la barbe rousse, qui portait un casque d’or et un écu décoré d’un faucon d’or sur fond d’émail rouge. L’homme se présenta comme le représentant du roi d’Angleterre. Haraldr ordonna à son mur de boucliers hérissés de lances de s’ouvrir pour les laisser entrer.
    Il envoya Tostig le représenter comme ambassadeur. Il regarda à une trentaine de coudées de distance Tostig s’entretenir avec le représentant du roi, qui demeura fièrement assis sur sa selle. De toute évidence, le dialogue était aussi raide et officiel que l’attitude de l’émissaire. Après quelques répliques sèches, les cavaliers s’inclinèrent et sortirent du mur des boucliers. Tostig revint auprès de Haraldr.
    Il m’offre un tiers de son royaume si je vous abandonne, dit Tostig.
    Ah bon ? Et qu’offre-t-il au roi de Norvège ?
    Il vous offre sept pieds de terre anglaise.
    Haraldr éclata de rire.
    Bien parlé. Désirez-vous accepter sa proposition ?
    C’est trop peu, et trop tard. Je prendrai ce qu’il offre au roi de Norvège.
    Qui était l’homme à qui vous avez parlé ? Dressé sur ses étriers, il avait belle allure en dépit de sa petite taille.
    Tostig baissa ses yeux gris.
    C’était le roi Harold Godwinnson.
    Haraldr fut saisi de rage : s’il avait su qu’il s’agissait du roi, il aurait sacrifié son honneur pour sauver ses hommes. Mais les liens du sang sont les plus étranges de tous ; il l’avait constaté bien des fois au cours de sa vie.
    Je comprends pourquoi vous ne l’avez pas révélé, dit-il quand sa colère fut passée. Je vous suis reconnaissant de ne pas me l’avoir dit… Sept pieds de terre anglaise, vraiment, dit-il en riant de nouveau. Un homme m’a dit autrefois qu’un roi ferait preuve de miséricorde à mon égard un jour. Mais cet homme était un fieffé menteur.
    Haraldr se tourna vers Styrkar.
    Nous n’avons pas accepté les conditions. Annoncez aux hommes que le roi a composé quelques vers pour eux.
    Pendant un instant, Haraldr garda le silence au milieu de l’immense citadelle carrée formée par les boucliers. Il se demanda si Odin ne s’était pas simplement moqué de lui avec ces vers qui lui étaient venus à l’esprit quelques minutes plus tôt. Il était devenu trop chrétien. Odin était le dieu de son enfance. Puis le vent
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