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Byzance

Byzance

Titel: Byzance
Autoren: Michael Ennis
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n’existait pas dans la dernière nuit sans fin du monde. Au cœur froid et sombre de l’être et de la création se trouvait l’authentique angoisse, l’angoisse que seuls les morts peuvent connaître. De cette immensité horrifiante, Haraldr poussa un cri d’agonie inexprimable, un cri inaudible dans le vide, un cri pour lui-même et ceux qu’il avait aimés, pour toute l’humanité qui connaîtrait un jour cette solitude terrible. S’il avait connu la mort, il aurait maudit le jour où il était né pour servir le destin. Les ténèbres remportent toujours la victoire finale.
    Dans l’obscurité redoutable, une lumière scintilla, minuscule dans le vide sans limites. Il regarda, émerveillé, l’étoile unique grandir soudain, s’étaler comme un dôme d’or sous un ciel d’obsidienne. Le dôme s’avança au-dessus de lui, puis Elle sortit de la lumière et s’avança vers lui, créature de lumière, et il reconnut aussitôt l’or liquide de sa démarche et l’or bleu de ses yeux. Pendant un instant, il fut surpris qu’elle soit aussi son autre Maria, puis il comprit. Elle se baissa et le prit dans ses bras de lumière, sans pesanteur, comme elle l’avait promis tant d’années auparavant sur le Bosphore. Et en ce dernier instant avant que sa raison ne devienne infinie, Haraldr sut que tout ce qu’elle lui avait dit était vrai. À la fin, au-delà du dragon, tout est seulement lumière et seulement amour.
    Fin

Postface
    Le roi anglais Harold Godwinnson accorda à Haraldr Sirgurdarson une certaine miséricorde posthume : il permit à Olaf, le fils de Haraldr, de ramener le corps de son père en Norvège, et le roi Haraldr fut enterré dans la cathédrale royale qu’il avait construite à Nidaros, la Maria Kirke. Mais Maria, la fille bien-aimée du roi, n’assista pas aux obsèques. L’histoire rapporte qu’elle mourut subitement, de façon inexplicable, le jour de la mort de son père et à la même heure.
    Le roi Olaf Haraldrson régna sur la Norvège pendant plusieurs décennies de paix et de stabilité sans précédent. Le fils du plus grand guerrier du monde est désormais connu sous le nom d’Olaf le Pacifique. Ce fut ainsi que le pont de Stamford marqua la fin de l’ère des conquêtes des hommes du Nord en Europe. L’âge des Vikings s’achevait.
    Mais même dans la mort, Haraldr Sigurdarson servit d’instrument au destin. Aussitôt après sa victoire chèrement gagnée sur les hommes du Nord sans armures, le roi Harold Godwinnson d’Angleterre fui contraint de conduire vers le sud son armée sévèrement amputée pour affronter les envahisseurs normands du duc Guillaume le Bâtard. Le 14 octobre 1066, près de la ville de Hastings, les deux armées se rencontrèrent pour sceller le destin de l’Angleterre. Malgré leurs forces réduites, les Anglais étaient sur le point de remporter la victoire lorsqu’une poursuite prématurée de l’ennemi vaincu leur valut le même sort que les hommes du Nord avaient subi au pont de Stamford. Le duc Guillaume, de loin le moins puissant des trois hommes qui se disputaient l’Angleterre en cet automne de 1066 , devint, presque par défaut, Guillaume le Conquérant. Les Normands furent capables d’exploiter la richesse de l’Angleterre pour dominer l’Europe pendant les cent cinquante années qui suivirent. Ils dirigèrent des croisades en Terre sainte et quand ce « siècle normand » s’acheva, le monde moderne était né. Si Haraldr Sigurdarson n’avait pas ôté sa cotte de mailles le matin du 25 septembre 1066, la politique et la culture de ce monde, et même la langue anglaise, seraient fort probablement très différentes aujourd’hui.
    L’Empire byzantin rencontra le destin cinq années seulement après la mort de Haraldr Sigurdarson. Le 26 août 1071 à Mantzikert, en Asie Mineure, les armées mal équipées de la Rome impériale furent mises en déroute par les Turcs seldjouks, et l’empereur Romanos IV fait prisonnier. La perte du grenier de l’empire porta à Byzance un coup terrible qui fut suivi d’une lente agonie. La ville de Constantinople tomba aux mains des Vénitiens à la suite d’une trahison en 1204, mais un lamentable vestige d’empire fut restauré en 1261. Enfin, en 1453, les Turcs ottomans réussirent à battre en brèche les murailles d’une cité pour ainsi dire dépeuplée, dont la plupart des gloires tombaient en ruine. Ils déposèrent le dernier empereur romain. Aujourd’hui, les
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