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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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communiquait sa clarté et leur donnait une signification nouvelle. Et comme un homme répète une question afin d’en mieux saisir le sens, il demanda, en regardant celui qui, debout sur la colline, semblait prêt à s’évanouir sous sa couronne d’épines   :
    – Qui donc est la Résurrection et qui donc est la Vie   ?
    – C’est moi, semblait dire cette pâle figure – et le dire pour lui, car aussitôt il sentit une paix qu’il n’avait jamais connue, la paix qui est la fin du doute et du mystère, le commencement de la foi, de l’amour et de la pleine compréhension.
    Ben-Hur fut tiré de son état de rêve par un bruit de coups de marteaux   ; il observa alors, au sommet du mamelon, quelques hommes qui avaient échappé jusqu’alors à sa vue et qui s’occupaient à préparer les croix. Déjà ils avaient creusé les trous et s’apprêtaient à les y planter.
    – Ordonne à ces hommes de se hâter, dit le souverain pontife, en s’adressant au centurion. Il faut que ceux-ci – il montrait du doigt les condamnés – soient morts avant le coucher du soleil et ensevelis, afin que la terre ne soit pas souillée. Ainsi le veut la loi.
    Un soldat, mieux intentionné que les autres, s’avança vers le Nazaréen et lui offrit à boire, mais il refusa la coupe qu’on lui présentait   ; un autre vint lui enlever la planchette qu’il portait à son cou et la cloua au sommet de la croix, puis les préparatifs se trouvèrent terminés.
    – Les croix sont prêtes, dit le centurion au pontife qui répondit en agitant sa main   :
    – Que le blasphémateur passe le premier. Le Fils de Dieu devrait être capable de se sauver lui-même, nous verrons ce qu’il en sera.
    Le peuple qui, jusqu’ici, avait assisté aux préparatifs sans cesser un instant de pousser des cris d’impatience, s’apaisa tout à coup, et bientôt on n’entendit plus le moindre bruit sur la colline. On allait procéder à l’acte le plus horrible du supplice, à celui du moins qui faisait toujours sur les spectateurs l’effet le plus terrifiant   : on allait clouer les trois condamnés sur les croix. Lorsque les soldats mirent la main sur le Nazaréen, l’immense assemblée tressaillit, les plus abrutis, eux-mêmes, frissonnèrent de terreur. Quelques-uns prétendirent plus tard que ce frisson était dû à un refroidissement subit de l’air.
    – Que ce silence est étrange   ! murmura Esther en jetant ses bras autour du cou de son père.
    Celui-ci, qui tremblait en souvenir de ses propres tortures, cacha le visage de sa fille contre sa poitrine.
    – Ne regarde pas, Esther, ne regarde pas, dit-il, j’ai peur que tous ceux qui voient ce qui s’accomplit en ce moment, les innocents aussi bien que les coupables, ne soient maudits à partir de cette heure.
    Balthasar se laissa tomber sur ses genoux.
    – Fils de Hur, s’écria Simonide dont l’émotion allait croissant, si Jéhovah n’étend pas promptement sa main, Israël est perdu, et nous avec lui.
    Ben-Hur répondit avec calme   :
    – J’ai entendu comme en un rêve, Simonide, pourquoi tout ceci devait arriver. C’est la volonté du Nazaréen, c’est la volonté de Dieu. Imitons l’Égyptien, gardons le silence et prions.
    Pendant ce temps, la lugubre tragédie suivait son cours. Les gardes enlevèrent les vêtements du Nazaréen, qui demeura nu devant les yeux des spectateurs venus pour assister à son supplice. La flagellation qu’il avait subie le matin même avait laissé des traces sanglantes sur son dos   ; il n’en fut pas moins couché impitoyablement sur la croix   ; on étendit d’abord ses bras sur la poutre transversale   ; les clous étaient pointus, quelques coups suffirent pour les enfoncer dans les paumes de ses mains   ; ils remontèrent ensuite ses genoux jusqu’à ce que la plante de ses pieds reposât à plat sur le bois, puis ils posèrent ses pieds l’un sur l’autre et un seul clou les fixa solidement au montant de la croix. Le bruit étouffé des coups de marteau s’étendait au loin   ; ceux qui ne pouvaient les entendre voyaient cependant retomber les bras de ceux qui frappaient, et tous étaient remplis d’effroi. Et le supplicié ne faisait entendre ni un cri, ni un gémissement, rien qui pût faire rire ses ennemis, rien que pussent regretter ceux qui l’aimaient.
    – De quel côté voulez-vous qu’on tourne son visage   ? demanda brusquement un soldat.
    – Du côté du Temple, répondit le pontife.
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