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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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s’il descend vers nous en ce moment, nous croirons en lui.
    D’autres secouaient gravement la tête en disant   : « Il voulait détruire le Temple en trois jours et le rebâtir, et il ne peut se sauver lui-même, » ou encore   : « Il s’est appelé le Fils de Dieu, voyons si Dieu le délivrera maintenant. »
    Qui dira toute la puissance des préjugés   ? Le Nazaréen n’avait jamais fait de mal à ce peuple, la plus grande partie de ceux qui le contemplaient maintenant ne l’avaient jamais vu avant cette heure de malheur, et cependant, contradiction étrange, ils l’accablaient de malédictions et accordaient toutes leurs sympathies aux deux brigands. Les ténèbres surnaturelles qui descendaient du ciel affectaient Esther, comme elles commençaient d’ailleurs à affecter des milliers de personnes plus fortes et plus braves qu’elle.
    – Retournons à la maison, répétait-elle d’une voix suppliante. C’est le signe de la colère de Dieu. Qui sait quelles choses effrayantes vont encore arriver   ? J’ai peur, père.
    Mais Simonide s’obstinait à ne pas quitter sa place. Il parlait peu, mais l’on voyait qu’il était très excité. Ayant observé, à la fin de la première heure, que le sommet du mamelon était un peu moins assiégé, il fit signe à ses compagnons d’avancer, afin de se rapprocher davantage de la croix. Ben-Hur donnait le bras à Balthasar, mais malgré cet appui, l’Égyptien ne montait qu’avec peine. Ils ne distinguaient le Nazaréen qu’imparfaitement   ; de l’endroit où ils étaient venus se placer, il leur apparaissait comme une sombre figure suspendue en l’air, mais ils pouvaient l’entendre, entendre ses soupirs qui prouvaient qu’il possédait une plus grande force d’âme, ou qu’il était plus exténué que ses compagnons de souffrance, car ceux-ci remplissaient l’air de leurs gémissements et de leurs plaintes.
    La huitième heure passa ainsi qu’avait passé la septième. Pour le Nazaréen, ce furent des heures de lente agonie. Il ne parla qu’une fois pendant ce temps. Quelques femmes étaient venues s’agenouiller au pied de sa croix. Parmi elles, il reconnut sa mère, et avec elle le disciple qu’il aimait.
    – Femme, dit-il, en élevant la voix, voilà ton fils   ! Puis il dit au disciple   : « Voilà ta mère   ! »
    La neuvième heure arriva et la multitude houleuse entourait encore la colline, à laquelle elle semblait être attachée par quelque étrange attraction, où probablement la nuit qui avait pris la place du jour entrait pour une grande part. Tout le peuple était plus calme qu’auparavant, cependant on entendait de temps à autre, dans l’obscurité, de grands cris, comme si des compagnies entières s’appelaient et se répondaient. On aurait pu remarquer également que ceux qui s’approchaient du Nazaréen arrivaient silencieusement devant sa croix, le regardaient sans mot dire et s’en retournaient de même. Le changement s’étendait jusqu’aux gardes qui, si peu de temps auparavant, avaient tiré au sort les vêtements du crucifié   ; ils se tenaient un peu à l’écart avec deux officiers, plus occupés de l’un des condamnés que de tous ceux qui allaient et venaient à côté d’eux. S’il respirait seulement plus profondément, ou s’il remuait la tête, dans un paroxysme de douleur, ils étaient immédiatement en alerte. Mais la chose la plus étrange, c’était l’altération visible des traits du souverain sacrificateur et des personnages qui l’avaient assisté durant le jugement la nuit précédente et qui, en face de sa victime, s’étaient tenus auprès de lui en lui témoignant leur entière approbation. Lorsque l’obscurité avait commencé à descendre sur la terre, ils avaient commencé aussi à perdre leur assurance. Plusieurs d’entre eux étaient versés en astronomie et familiarisés avec les apparitions qui produisaient, en ce temps-là, un effet si terrifiant sur les masses   ; une grande partie de leur savoir remontait à bien des années en arrière   ; leurs pères eux-mêmes le tenaient de ceux qui l’avaient rapporté au retour de la captivité, et le service du Temple les obligeait à ne point négliger leur science. Lorsqu’ils virent la lumière du soleil pâlir, les montagnes et les collines devenir moins distinctes, ils se groupèrent autour de leur chef, afin de discuter sur ce qui se passait. « La lune est en son plein, disaient-ils, et ceci ne
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