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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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peut être une éclipse   ; » puis comme aucun d’eux ne parvenait à résoudre la question que chacun se posait, comme personne ne pouvait expliquer d’où provenait l’obscurité qui se produisait à cette heure indue, ils l’associèrent, au plus secret de leur cœur, avec le Nazaréen, et cédèrent à un sentiment d’alarme, que la longue durée de ce phénomène ne faisait qu’augmenter. Et maintenant, de leur place, derrière les soldats, ils prenaient note de chaque parole et de chaque mouvement du Nazaréen   ; ils écoutaient, pleins de frayeur, ses soupirs, et ne parlaient qu’à voix basse. Après tout, il se pouvait que cet homme fût le Messie, et alors… Mais il fallait voir et attendre.
    Pendant ce temps, les doutes de Ben-Hur ne s’étaient pas réveillés une seule fois. Une paix parfaite demeurait en lui, il priait simplement que la fin vînt bientôt. Il comprenait ce qui se passait dans le cœur de Simonide   ; il savait qu’il hésitait encore à croire   ; il voyait sur son visage qu’il était en proie à de solennelles réflexions, il remarquait les regards qu’il tournait vers le ciel, comme pour y chercher la cause de l’obscurité, et la sollicitude d’Esther, qui s’efforçait de faire taire ses frayeurs pour lui complaire, ne lui échappait pas davantage.
    – N’aie pas peur, ma fille, disait le marchand, reste à veiller avec moi. Tu pourrais vivre deux fois la durée de ma vie et ne rien voir qui soit d’un intérêt égal à ceci et peut-être aurons-nous encore d’autres révélations. Restons jusqu’à ce que tout soit terminé.
    Lorsque la neuvième heure fut à moitié passée, quelques hommes des basses classes du peuple, des misérables vivant dans des tombeaux avoisinant la ville, vinrent se placer devant la croix centrale.
    – C’est là le nouveau roi des Juifs, dit l’un d’eux.
    – Nous te saluons, roi des Juifs   ! se mirent à crier les autres.
    Comme ils ne recevaient aucune réponse, ils avancèrent encore plus près.
    – Si tu es le roi des Juifs, descends maintenant de la croix.
    En entendant cela, un des brigands cessa de gémir et cria au Nazaréen   :
    – Oui, si tu es le Christ, sauve-toi toi-même et nous aussi.
    Le peuple groupé tout autour se mit à rire et à applaudir. Pendant qu’ils attendaient ce qu’il répliquerait, on entendit l’autre malfaiteur dire au premier   :
    – Ne crains-tu point Dieu   ? Nous souffrons ce que nos crimes méritent, mais celui-ci n’a fait aucun mal.
    Les assistants furent étonnés de cela et, au milieu du silence qui suivit, le second brigand parla encore, mais, cette fois il s’adressait au Nazaréen   :
    – Seigneur   ! lui disait-il, souviens-toi de moi quand tu seras entré dans ton règne.
    Simonide tressaillit   : « Quand tu seras entré dans ton règne   ! » C’était là le point qui causait ses doutes, le point qu’il avait si souvent discuté avec Balthasar.
    – L’as-tu entendu   ? lui dit Ben-Hur. Le royaume ne peut être de ce monde. Ce témoin dit que le roi va y entrer, j’ai entendu la même chose dans mon rêve.
    – Tais-toi   ! s’écria Simonide, plus impérieusement qu’il n’avait jamais parlé à Ben-Hur. Tais-toi, je te prie   ! Si le Nazaréen allait répondre   !
    Il parlait encore qu’en effet le Nazaréen répondait d’une voix claire, et avec un accent de parfaite confiance   :
    – Je te dis en vérité que tu seras aujourd’hui avec moi dans le paradis   !
    Simonide attendit un moment, afin de savoir si ce serait là tout   ; puis il joignit ses mains et dit   :
    – C’est assez, Seigneur   ! L’obscurité s’est dissipée   ; je vois avec d’autres yeux   ; je vois comme Balthasar, avec les yeux d’une parfaite foi.
    Le fidèle serviteur recevait enfin sa récompense. Son corps débile ne serait jamais peut-être rendu à la santé, le souvenir des souffrances qui avaient abreuvé sa vie d’amertume pourrait ne pas lui être enlevé, mais une vie nouvelle venait soudain de lui être révélée, avec l’assurance qu’il y aurait part, – une vie nouvelle qui se trouvait au delà du temps présent et qui s’appelait le Paradis. Là il trouverait le royaume qu’il avait rêvé et son roi. Une paix parfaite descendait en lui.
    Il en était d’autres, au pied de la croix, que ces paroles avaient plongés dans la surprise et la consternation, de subtils casuistes auxquels n’échappait point tout ce que
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