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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche
Autoren: Sven Hassel
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que même des butors comme vous puissiez songer à voter pour quelqu’un d’autre.
    Par trois fois, tout le monde cria : « Heil ! », communistes et sociaux-démocrates compris. Un homme fut appelé à la table. Le lieutenant lui colla un crayon entre les doigts et lui montra le bulletin.
    – Vous mettez une croix là.
    Chacun de nous fut appelé de la même manière et tout alla comme sur des roulettes jusqu’au tour de Petit-Frère Le géant était évidemment nerveux et il mit sa croix au mauvais endroit. Où ? On ne de sut jamais. Mais le lieutenant Pötz éclata comme une bombe explosive.
    – C’est de la haute trahison, porc ! Je vous ferai rouer.
    Il chassa Petit-Frère sous les lits et par-dessus les armoires, et il lui colla trois tours de garde supplémentaires, puis toute l’escouade eut une tournée d’exercice en punition.
    Le même soir, le chef de la compagnie condamna Petit-Frère à quatorze jours de cellule pour avoir terni l’honneur de la compagnie aux yeux des officiels.
    – Si je vous donnais votre dû, cria le sergent, je vous enverrais d’un coup de pied au peloton d’exécution. – Il cracha aux pieds de Petit-Frère. – Mais j’aime les hommes et Iles animaux, aussi vous en serez quitte avec quatorze jours.
    Le commandant transforma la punition en trois mois d arrêt, en cellule et aux fers.
    – Et si tu fais appel, lourdaud, ce sera le conseil de guerre. Dans des cas comme celui-ci, je regrette que nous ne soyons plus au Moyen Age ! Ta seule chance est de demander à purger ta peine tout de suite.
    Dix minutes plus tard, Petit-Frère était en taule, et pendant trois mois il se demanda où les votes vraiment libres pouvaient bien conduire.
    Alte arrivait avec cette démarche chaloupée qui lui était si particulière. Il commanda d’un ton bref :
    – Débrouillez-vous à entrer dans les fringues d’Ivan, et parez les T 34. Départ dans une heure.
    Il n’y eut aucune fanfare au départ de la section. Nous nous éclipsâmes tout simplement, gris et tristes. Les commandants de chars, tous muets, nous regardaient partir du haut de leurs tourelles. Le Vieux leva la main en signe d’adieu, ce fut tout.
    – Nous ne les reverrons jamais, dit un lieutenant de la 4 e compagnie. Si Ivan les prend, c’est la corde dans les cinq minutes, et s’ils cherchent à revenir dans nos lignes avec ces uniformes-là, on tirera dessus comme sur des corbeaux.
    Il cracha avec un sourire amer.
    – Tout cela n’est que de la merde, annonça Petit-Frère en élargissant avec son pied un bonnet de fourrure trop petit.
    Le véhicule ahanait sur ses chenilles grinçantes en gravissant la pente ; du tuyau d’échappement sortaient de courtes flammes bleues. Porta mit les gaz. Le bruit du moteur trouvait un écho dans les montagnes. L’adjudant Blom, « Barcelona Blom », qui ne pensait qua son vallon d’orangers d’après la guerre, ouvrit un panneau latéral et regarda la nuit ; la tempête amassait de grosses congères un peu partout.
    – Des montagnes, rien que des montagnes.
    – Oui, et dans ces montagnes il y a Ivan, dit le Vieux.
    – On est derrière les lignes d’Ivan ? demanda Porta en mettant plus de gaz.
    – Depuis longtemps, murmura le Vieux qui appuyait son front contre la barre de caoutchouc. Il essayait en vain de percer l’obscurité à travers le verre épais de la meurtrière de la tourelle.
    – Pourvu qu’on ne tombe pas sur des mines T pensa-t-il tout haut.
    Le légionnaire eut un rire sarcastique. Petit-Frère avait finalement flanqué son bonnet de fourrure dans la nature et mis son melon gris perle sur sa tête. Ce melon, ainsi que le haut-de-forme de Porta, avait causé maint accès de folie à bien des supérieurs.
    – Blédard, grommela-t-il en ajustant le melon, tu crois que j’entrerai dans le jardin d’Allah ? La religion, ça n’a jamais été mon fort.
    – Incline-toi et prie Allah, conseilla le légionnaire. Alors il te pardonnera.
    Porta éclata de rire :
    – Pas de pardon pour ce gorille ! Ce qu’il a fait dépasse même la puissance d’Allah.
    – S’il y arrivait, renchérit Heide, alors le SS Heinrich y serait aussi, et ça n’est pas possible. Allah ne peut pas accepter ça.
    – Assez là-dessus, gronda le légionnaire. Allah se fiche bien de vous, mais gardez le respect qu’on lui doit.
    Un cri étouffé d’Alte nous arracha à notre rêve. En un clin d’œil, nous redevînmes des tueurs. Porta freina
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