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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge
Autoren: Charles Dickens
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dans un ordre
éblouissant, vers Chelsea Bun-House, et se régalèrent jusqu'à la
nuit dans les tavernes adjacentes. Puis, au son du tambour, ils
reformèrent leurs rangs, et retournèrent, parmi les vivats des
sujets de Sa Majesté, au lieu d'où ils étaient venus.
    Cette marche vers le logis fut quelque peu
retardée par la conduite peu militaire de certains caporaux,
gentlemen d'habitudes tranquilles dans la vie privée, mais
excitables au dehors. Ils cassèrent à coups de baïonnette les
vitres de plusieurs fenêtres, et mirent le commandant en chef dans
l'impérieuse nécessité de les placer sous la garde d'une forte
escouade, avec laquelle ils se battirent par intervalles tout le
long du chemin. Voilà pourquoi notre serrurier n'atteignit pas son
domicile avant neuf heures. Une voiture de louage attendait près de
la porte ; et, au moment où il entrait, M. Haredale,
passant la tête à la portière, l'appela par son nom.
    « Voilà une vue qui peut guérir les
ophtalmies, monsieur, dit le serrurier en s'avançant vers ce
gentleman. Je regrette que vous ne soyez pas entré, plutôt que
d'attendre ici.
    – Il n'y a personne chez vous, à ce qu'il
paraît, répondit M. Haredale ; je désire d'ailleurs que
nous ayons un entretien aussi particulier que possible.
    – Hum ! marmotta le serrurier en
jetant un regard autour de la maison. Parties avec Simon Tappertit,
sans doute pour aller à cette précieuse
succursale ! »
    M. Haredale l'invita à monter dans la
voiture, et, s'il n'était pas fatigué ou trop pressé de rentrer au
logis, à faire une petite promenade avec lui pour pouvoir causer un
peu ensemble. Gabriel y consentit avec plaisir, et le cocher,
montant sur son siège, lança les chevaux.
    « Varden, dit M. Haredale après une
pause d'une minute, vous serez stupéfait en apprenant la mission
dont je me suis chargé ; elle vous paraîtra bien étrange.
    – Je ne doute pas qu'elle ne soit
raisonnable, monsieur, et fort sensée, répliqua le serrurier ;
sans cela, vous ne vous en seriez pas chargé. Ne faites-vous que de
revenir à la ville, monsieur ?
    – Il n'y a qu'une demi-heure que je suis
à Londres.
    – Vous n'apportez pas de nouvelles de
Barnabé ni de sa mère ? dit le serrurier d'un air inquiet.
Ah ! vous n'avez pas besoin de secouer la tête, monsieur.
C'était une chasse aux oies sauvages. Je m'en suis bien douté dès
l'origine. Vous aviez épuisé tous les moyens raisonnables de les
découvrir lorsqu'ils sont partis. Et, après un si long temps, il
n'y avait guère d'espérance de recommencer vos recherches avec
succès.
    – Mais où sont-ils ? répliqua
M. Haredale avec impatience Où peuvent-ils être ? Ils ne
peuvent pas être sous terre.
    – Dieu le sait, répondit le serrurier. Il
y en a plus d'un, que j'ai connus il y a cinq ans encore, qui sont
couchés maintenant sous le gazon. Et le monde est si grandi. C'est
une tentative sans espoir, monsieur, croyez-moi. Nous devons
laisser la découverte de ce mystère, ainsi que de tous les autres,
au temps, au hasard, au bon plaisir du ciel.
    – Varden, mon excellent garçon, dit
M. Haredale, j'ai, dans mon anxiété présente, une envie
démesurée de poursuivre mes recherches. Ce n'est pas un pur
caprice ; ce ne sont pas mes anciens souhaits, mes anciens
désirs accidentellement réveillés ; c'est un dessein ardent,
solennel. Toutes mes pensées, tous mes rêves, tendent à le fixer
davantage en mon esprit. Je n'ai de repos ni jour ni nuit ; ni
paix ni trêve ; je suis obsédé. »
    Il y avait une si grande altération dans
l'accent habituel de sa voix, et ses manières dénotaient une
émotion si forte, que Gabriel, plein d'étonnement, ne put que
rester assis, à le regarder dans l'ombre, pour chercher à deviner
l'expression de sa figure.
    « Ne me demandez pas d'explication,
continua M. Haredale. Si je vous en donnais, vous me croiriez
victime de quelque hallucination hideuse. Il suffit que la chose
soit telle qu'elle est, et que je ne puisse pas, non, je ne le peux
pas, reposer tranquillement dans mon lit, sans faire des choses qui
vous paraîtront incompréhensibles.
    – Depuis quand, monsieur, dit le
serrurier après une pause, avez-vous éprouvé cette pénible
sensation ? »
    M. Haredale hésita quelques instants,
puis il répliqua : « Depuis la nuit de l'orage. Bref,
depuis le dix-neuf mars dernier. »
    Comme s'il eût craint que Varden n'exprimât de
la surprise, ou qu'il ne
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