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Au Fond Des Ténèbres

Au Fond Des Ténèbres

Titel: Au Fond Des Ténèbres
Autoren: Gitta Sereny
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que tous les autres, je remercie mon mari, Don Honeyman qui a collaboré effectivement et a pris part humainement à ce travail sous tous les aspects.
    Gitta Sereny Honeyman.
    Londres, juin 1973.
     
    N.B. À l’occasion des traductions et rééditions de ce livre, je tiens à remercier tous ceux dont les observations m’ont permis de rectifier certaines inexactitudes.

Préface
    Mes entretiens avec Franz Stangl, commandant de Sobibor et de Treblinka, dont une version abrégée est parue à Londres dans le Daily Telegraph Magazine d’octobre 1971 (puis dans d’autres magazines du monde entier), forment la charpente de ce livre : son noyau. Mais ils n’en constituent, en fait, qu’une petite partie.
    L’idée de parler avec Stangl m’était venue à l’origine en 1970 lorsque j’assistai à son procès en Allemagne (comme j’avais assisté à d’autres procès de criminels de guerre nazis dans le cadre de mon travail de journaliste). Je me rendis compte à cette occasion que, quelle que pût être sa personnalité par ailleurs, contrairement à beaucoup d’accusés que j’avais eu la possibilité d’observer, c’était un individu d’une certaine intelligence.
    Il a été le seul commandant d’un camp d’extermination à comparaître dans un procès. Si étrange que cela paraisse, quatre hommes seulement ont rempli ces fonctions : l’un d’eux est mort, deux autres se sont arrangés pour disparaître. Je pressentais depuis plusieurs années qu’en dépit de la masse de livres et de films consacrés à l’époque nazie, il manquait encore à notre compréhension toute une dimension de réactions de comportements reliés profondément aux pressions et aux dangers qui nous assiègent aujourd’hui et qui peuvent nous menacer dans l’avenir.
    J’estimais donc essentiel de tenter une fois au moins, avant qu’il ne soit trop tard, et dans des dispositions aussi dépassionnées que possible, et avec un esprit ouvert, de pénétrer la personnalité d’un homme qui s’était trouvé impliqué si étroitement dans l’accomplissement du mal le plus total qu’ait produit notre époque. Il importait, pensai-je, de repérer avant qu’il ne soit trop tard, les circonstances qui avaient présidé à cette implication de son point de vue à lui et non du nôtre. C’était une chance, me disais-je, aussi, de pouvoir évaluer, en étudiant ses motivations et ses réactions telles qu’il les décrirait plutôt que telles que nous les souhaitions ou en préjugions, si le mal est le fruit des circonstances ou celui d’une nature innée, et dans quelle mesure il émane de l’individu lui-même ou de son environnement. Stangl se trouvait être le dernier et pour finir le seul homme de ce type particulier avec lequel on pût tenter semblable expérience.
    Les soixante-dix heures de conversation que j’ai eues avec lui – en allemand – ont fourni un début de réponse aux questions que je me posais. Mais il fallait d’autres réponses pour que ce tableau soit complet : non seulement parce que sa parole – celle d’un homme profondément perturbé qui présentait fréquemment les symptômes d’une personnalité double – demandait à être interprétée par rapport aux procès-verbaux officiels ainsi qu’aux souvenirs de ceux qui l’avaient connu, mais aussi, je le comprenais, parce que aucune action humaine ne peut être appréciée indépendamment des facteurs extérieurs qui modèlent et influencent la vie de son auteur.
    J’ai donc consacré les dix-huit mois qui suivirent à l’étude des archives et à la rencontre, en divers points du globe, d’hommes et de femmes impliqués d’une façon ou d’une autre, dans les récits de Stangl.
    Certains étaient intimement concernés, comme les membres de sa famille (alors au Brésil) qui lui étaient toujours attachés. Certains l’étaient épouvantablement comme les membres de la SS qui avaient travaillé sous ses ordres et sont aujourd’hui rendus à la société après avoir purgé leur peine ; ou comme les officiers nazis de haut grade qui avaient été à un moment ou à un autre ses supérieurs hiérarchiques. D’autres l’étaient tragiquement comme les survivants du camp qui ont pu refaire leur vie dans différents pays après avoir miraculeusement échappé ; d’autres, marginalement, en tant que diplomates en poste ou innocents témoins des drames de la Pologne occupée. Il y avait enfin les prêtres qui aidèrent les gens
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